Le très stratégique ministère des Affaires étrangère serait-il une « maison hantée » où les soupçons et les délations cohabitent avec la méfiance et la conspiration ? On serait tenté de répondre par l’affirmative à la lumière des « affaires louches » qui ont fini, de plus en plus, par rendre délétère l’atmosphère, sur fond d’accusations de favoritisme et de copinage. Après l’épisode des affectations qui a fait grincer beaucoup de dents, c’est autour d’une mystérieuse affaire de trafic de Cv qui pollue l’atmosphère à l’immeuble sis à la place de l’Indépendance. Les services de Cheikh Tidiane Gadio promettent d’ouvrir une enquête et de sévir de façon exemplaire contre les éventuels faussaires.
« Des affectations ont été faites sur la base de Cv trafiqués. Le directeur de cabinet et le secrétaire général se sont basés sur ces documents pour promouvoir certains de leurs amis à des postes qui devaient revenir à des personnes de hiérarchie supérieure. Ces personnes ne font pas partie du cadre des affaires étrangères (conseillers et chanceliers) ». Voilà ce qu’on peut lire sur une note confidentielle que des fonctionnaires du ministère des affaires étrangères nous ont fait parvenir. Dans cette missive trempée dans du vitriol et rédigée contre « des pratiques peu orthodoxes » dans ce ministère, il est également fait état de « nébuleuse » autour des signatures sur les documents de voyages. Et pour cause, le directeur de cabinet se serait arrogé le « droit de signer certains passeports même si le secrétaire général qui doit le faire est présent sur le territoire national. » Par ailleurs, « le prolongement des séjours » (qui doivent durer 5 ans) pour certains, fait grincer des dents chez bon nombre de travailleurs de ce ministère
La confiance de sa hiérarchie en bandoulière, le chef du département Asie-Pacifique au ministère des affaires étrangères, M. Talla Guèye jure que les autorités du ministère sont prêtes à sanctionner les faussaires de façon exemplaire. Il promet de saisir, sans tarder, les « autorités supérieures », pour qu’elles ouvrent une enquête sur cette affaire. M. Guèye exige toutefois des preuves tangibles pour mener à bien sa mission de « salubrité publique ». Il demande « des noms et des précisions. » Au cas contraire, il demanderait des sanctions hautement plus exemplaires contre ces « accusateurs » et autres « affabulateurs » qui ont voulu salir d’honnêtes fonctionnaires, en parlant de trafic de Cv. En attendant, les « cagoulards » restent encore soigneusement tapis dans les couloirs de la Place Protêt. Et promettent, le moment venu, de se dévoiler au grand jour.
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