Presqu’affranchie des sempiternelles suspicions, à tord ou à raison, de « fraudes électorales » et de la violence politique, la démocratie sénégalaise vit des expériences inédites en tendant vers un saut qualitatif avec l’Acte 3 de la Décentralisation.
Alors que les scrutins sans gros accrocs de la présidentielle et des législatives de 2012 donnaient à penser que le pays pouvait passer à une autre étape de sa progression démocratique, le voilà qui est rappelé à une dure loi humaine. On ne rompt pas aussi brusquement les équilibres habituels et que les raccourcis mènent souvent à l’impasse. On ne monte pas les escaliers quatre à quatre, au risque de se casser les dents, avise Nietzsche.
A la faveur des dispositions d’un président populiste et opportuniste, Abdoulaye Wade, les mouvements de défense des droits des femmes ont cru devoir instaurer au Sénégal la parité absolue homme-femme dans toute institution élective. Les promoteurs de cette loi ont ainsi voulu forcer le cours des choses, et faire en la matière mieux que des démocraties anciennes et majeures comme celle de l’Angleterre, de la France et des Etats-Unis.
Las. Votée en 2010, la loi sur le sujet a peiné à être appliquée aux législatives de 2012, et bute sur les réalités sociologiques et religieuses au moment de la faire admettre dans toute sa rigueur dans la confection des listes pour les élections locales du 29 juin prochain.
A Touba, foyer religieux, où le khalife général a de fait le pouvoir discrétionnaire de faire la liste unique pour le scrutin local, il n’est pas question d’y faire figurer une femme, a fortiori de lui appliquer la parité. Devant ce cas manifeste de violation de la loi électorale, et la décision du guide Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké de ne pas déroger à ces us et coutumes, les organisations féministes, leurs soutiens masculins, ainsi que la Commission électorale nationale autonome (CENA) ont fait contre mauvaise fortune bon cœur après des protestations molles. La CENA, organe de supervision et de contrôle des élections, est même allée à Canossa, en acceptant de fait la liste non paritaire, et en excipant de ce que « le contrôleur de la CENA avait visé le récépissé de dépôt de la liste en lice à Touba Mosquée ».
En outre, la CENA admet « l’acuité de la problématique de l’application en général de la parité dans les listes d’investiture ». Des listes dans d’autres localités ont été pourtant invalidés pour n’avoir pas respecté la parité. Ne pas les rétablir serait du deux poids deux mesures. L’imbroglio est tel que pour contourner la difficulté de la loi sur la parité, certains ont tout bonnement inscrit des couples (mari puis épouse et vice versa) sur leurs listes. Le tour semble être joué, sauf que le manège rend compte d’une limite sociologique de plus de la loi en question : même démographiquement presque égales en nombre aux hommes, les femmes sont très minoritaires à être acteurs politiques et très majoritaires en tant spectateurs.
Cela a été d’autant plus souligné par la pléthore de listes (2703) en lice. Une autre pied de nez à la démocratie favorisée à la fois par le fait que la politique est devenue source de rentes économiques pour certains et un moyen de participer et peser sur la gestion de son terroir, partant de son pays, pour des citoyens déçus par les politiciens professionnels. Il s’y greffe un nombre de bulletins (environ 100 millions) sans commune mesure avec sa population (autour de 13 millions) et le fichier électoral (environ 5 millions dont une légère majorité de votants effectifs), pour des dépenses globales records estimées à au moins 15 milliards CFA par le ministre de l’Intérieur.
Ce faisant, la démocratie sénégalaise devra nécessairement reprendre sa montée des escaliers en tenant à chaque marche compte des réalités sociologiques. C’est aussi cela le prix à payer pour prétendre à l’émergence.
7 Commentaires
Peuls De Sang
En Mai, 2014 (21:23 PM)LES SONINKES
LES DIOLAS
LES MANCAGNES
LES MANDINGES
LES SOUSOUS
LES LEBOUS
SONT TOUS DES SOUS HOMMES ET FONT PARTI DE LA RACE NEGRE
Les peuls font parti de la race blanche
fier d etre humain et blancs
Zaaaaaaaaaa
En Mai, 2014 (21:32 PM)Ansou
En Mai, 2014 (21:41 PM)Pf
En Mai, 2014 (21:51 PM)Attention!
En Mai, 2014 (23:05 PM)Je puis vous assurer qu'aucun HAAL POULAR digne de ce nom ne va jamais s'aventurer à insulter d'autres ethnies. Ce comportement est aux antipodes de l'éducation Haal Poular.
Chacun est libre de critiquer le Président Mackhy SALL, mais critiquez le en tant que Mackhy Sall Président de la République, mais pas en tant qu'appartenant à une ethnie.
Evitons de detruire ce que des générations et des générations ont construit.
J'en appelle au sens de responsabilité à des gents comme PEULH, comme TAH etc...
Pluis
En Mai, 2014 (00:04 AM)Fouta Welii
En Mai, 2014 (13:03 PM)Si Abdoulaye Salli Sall qui est un redoutable homme d’affaire qui ne fait jamais d’actes de philanthropie dépense autant de millions, il faut se demander ce qu’il attend du poste de maire de la future commune rurale. Nous pouvons sans nous tromper avancer que les réserves foncières du terroir sont en danger. Il va déposséder les populations de leurs terres au profit de l’agrobusiness piloté par des étrangers.
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