Serigne Abdou Mbacké fait partie de ces jeunes marabouts qui ne mettent pas de gants pour affirmer avec force leurs convictions. Sous ce rapport, nous l’avons interpellé de Genève où il se trouve sur les questions de l’heure notamment le récent appel à la solidarité de Me Wade, le mutisme des religieux et le mal- vivre des Sénégalais.
«L’appel à la solidarité est une bonne initiative. Cependant, il serait naïf et illusoire de demander aux Sénégalais de payer des fautes qu’ils n’ont pas commises. Ceux à qui Me Wade distribuait des billets de banque durant les élections devraient lui rendre la pièce de la monnaie. Les privilégiés qui bénéficient de situation de rente doivent participer à cet élan de solidarité. Le Sénégalais lambada ne pardonnerait pas à Wade d’avoir été un champion de la gabégie et de la mal- gouvernance avec une constellation de scandales au moment où le «gorgorlou» trime. Nous n’avons pas confié à Wade le pays pour qu’il nous achève». Ces propos sont de Serigne Abdou Mbacké, fils du Khalife de Darou Mousty en réaction à l’appel à la solidarité nationale lancé par le président Wade. Dans la même veine, Serigne Abdou Mbacké martèle : «Aucun État au monde ne peut supporter un train de vie similaire à celui du gouvernement de l’alternance. Et le petit fils de Mame Thierno Birahim Mbacké de faire dans l’image : «C’est un pays où tout semble aller et où rien ne va. C’est dans une telle mer que navigue Me Wade. Tous les secteurs de l’activité économique sont bloqués. Le paysanat s’appauvrit de jour en jour». Ce tableau peu reluisant d ‘un Sénégal que ses dirigeants qualifient d’«émergent» préoccupe le jeune marabout de Darou Mousty. Ce dernier n’a pas aussi manqué de tirer à boulets rouges sur les chefs religieux.
Ainsi, dira- t-il : «Au moment où la crise est devenue insupportable, les chefs religieux s’emmurent dans un silence profond. En regardant Wade faire sombrer le pays, ils ont failli à leur mission. Ils ont une responsabilité immense devant la postérité et ils seront jugés par le tribunal de l’histoire. La mission d’un guide religieux, c’est de s’intéresser aux problèmes de sa société. Rien de ce qui se trame dans le pays, ne lui est étranger surtout quand les masses laborieuses sont très affectées».
En conclusion, le fils du khalife de Darou Mousty esquisse une solution de sortie de crise : «Il est temps que le chef de l’ État s’en ouvre à toutes les forces vives de la nation pour trouver avec elles la panacée qui pourra guérir le Sénégal de ses mille maux. Une concertation nationale est inévitable quel que soit le vocable qui sera utilisé » soutient – il.
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