De retour du Brésil, le président de la République se prononce sur le scandale de la corruption au sein de la justice. Il manifeste sa volonté de ne pas y intervenir et d'aller jusqu'au bout, tout en avisant que la loi sera appliquée.
LE PROCES DE LA MAGISTRATURE
«Ma préoccupation, c'est la Constitution et le serment que j'ai prêté. J'ai entendu parler de cette affaire mais, ce n'est pas parce que j'entends une affaire que je vais m'en mêler. Il se trouve, cette fois, que ce sont parmi ceux qui jugent qui sont accusés de corruption et dans ce cas, la loi a établi les règles. L'enquête est en cours, je n'ai pas encore reçu le ministre de la Justice, mais, s'il y a des magistrats qui sont reconnus coupables, ils seront traités comme n'importe quel autre Sénégalais reconnu coupable de corruption ou de concussion. Il n'y a aucun doute à cela.
«Nous nous battons pour la transparence qui est un des éléments de notre développement. Nous savions bien qu'il y a des points faibles dans la magistrature mais, à côté de magistrats véreux, il y a la majorité de magistrats qui sont des gens honnêtes. Ils ont toujours vécu dans les difficultés, mais qui n'ont jamais dévié. J'ai décidé d'augmenter les salaires des magistrats qui gagnaient entre 250 et 300 mille francs Cfa. Est-ce acceptable pour quelqu'un qui rend la justice qui, tous les jours, décide sur des dossiers qui portent sur des millions et des milliards '»
«Maintenant, un magistrat qui sort de l'Ecole nationale d'administration (Ena), il prête serment, il gagne un salaire de 800 cent mille francs. Je l'assume. On m'a dit que si vous le faites, les membres de telle ou telle catégorie vont revendiquer, mais ceux-là n'ont qu'à aller dans la magistrature. La magistrature est le pilier de la nation. Un pays où il n'y a pas de justice, ce n'est plus un pays. Je l'ai fait et heureusement que j'ai été suivi. Alors, je vous demande de ne pas considérer que tous les magistrats sont du type de ceux qui sont accusés dans cette affaire de corruption. Dans toutes les communautés, il y a des bons, il y a des mauvais. Dans un gouvernement, dans les confessions religieuses, ces éléments-là, on les prend, les sort et le corps sain continue. Je veux vous rassurer que je ne ferai aucune pression pour arrêter ce dossier car, on prête un serment de magistrat, on ne doit pas se laisser tenter par des offres de concussion.»
EFFORTS CONSENTIS DANS L'EDUCATION
«J'ai choisi l'éducation comme facteur fondamental de développement du Sénégal. Je sais ce que je fais. Je suis le seul à le faire dans toute l'Afrique. L'objectif de l'Afrique est de réaliser, d'ici 2015, l'utilisation des 20% des budgets dans l'éducation, moi j'ai mis 40%. J'aurais pu y mettre 20% et utiliser les autres 20% à des fins électoralistes. Mais, je n'ai pas voulu le faire parce que je sais qu'à long et moyen terme, c'est moi qui gagne.»
«Je crois que les enseignants savent eux-mêmes ce que nous avons fait. Je parle des enseignants et tout ce que nous avons fait pour eux. Les logements, les parcelles, les augmentations de salaires, les indemnités etc. Je leur demande aussi d'être raisonnables. Les budgets sont faits sur une année, on ne peut rien y ajouter. Cette année, nous avons été interpellés par des problèmes difficiles de pétrole si bien que nous étions obligés de supprimer beaucoup de dépenses pour payer les pétroliers parce qu'on avait des coupures. Les gens doivent aussi voir les efforts que nous faisons dans tous les secteurs du pays. Si nous disons aux enseignants que nous ne pouvons pas leur faire telle ou telle chose cette année mais, que nous ferons l'année prochaine, quelqu'un de raisonnable doit l'accepter. Mais de dire non sous menace de ne pas corriger les copies, c'est là où ça ne va pas.»
APPEL A LA RAISON
«Je suis l'évolution car le Premier ministre et le ministre de l'Education me tiennent au courant. Et je leur fais confiance, ils sont en train de résoudre le problème avec les parents d'élèves. Je demande aux enseignants d'être raisonnables, de penser aux enfants et de ne pas les sacrifier sur la base de revendications qui ne sont pas toujours fondées. Il ne faut pas sacrifier les enfants et les étudiants parce que c'est la base de la construction de la nation. Tout ce que je peux faire, c'est de leur lancer un appel pour qu'ils soient plus raisonnables. Il faut aussi continuer les négociations avec le ministre sous la supervision du Premier ministre pour qu'on trouve des solutions.»
«Mais qu'on ne se mette pas à vouloir faire du chantage en attendant la veille des examens pour demander quelque chose en disant que le gouvernement va éviter une année blanche, c'est une erreur. Ce sont des erreurs très graves. S'il y a des gens qui choisissent de brûler le Sénégal, ils répondront devant les Sénégalais. En tout cas, je ferai ce que je dois faire, selon ma conscience. Je discuterai avec des gens raisonnables. Je suis prêt à augmenter tous les salaires si cela est possible. Pas des enseignants seulement mais, des fonctionnaires de la Police, de la gendarmerie etc. Mais, comme on dit en ouolof, «na gnou deello si khel yi.»
«Par ailleurs, je ne peux que me féliciter du fait que beaucoup de syndicats ont repris le travail pour corriger les copies et pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, je les invite à la table des négociations et ne pas être jusqu'au boutiste car cela ne ferait que desservir les intérêts du Sénégal.»
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion