[ Video - Discours - Archives ] Son épouse Claire Ndiaye témoigne : Valdiodio victime de son charisme ?

L’épouse de Valdiodio Ndiaye, Claire Onrazat Ndiaye, décrit le premier ministre de l’Intérieur du Sénégal indépendant comme un homme charismatique et très cultivé, dans un entretien exclusif accordé au magazine sénégalais Week-end. Le charisme de son défunt époux aurait gêné le président Senghor, au point de déboucher fatalement sur la crise ayant abouti aux évènements de 1962. De l’avis de Mme Ndiaye, « Senghor n’aimait pas les  personnes qui pouvaient lui faire de l’ombre.  Je savais pourquoi  Senghor  ne voulait pas  qu’il soit  à ses cotés. Il ne voulait pas  que Valdiodio  puisse s’exprimer  et qu’il  lui fasse de l’ombre. Senghor était  obsédé par  l’idée d’un coup d’Etat »soutient la femme de celui que certains considèrent comme « le père de l’indépendance » du Sénégal, par son discours de bienvenue prononcé lors de la visite du Général de Gaulle à Dakar. « Nous disons  indépendance, unité africaine et confédération » répondait Me Ndiaye au chef de l’Etat Français, qui voulait le maintien du Sénégal dans les colonies françaises. Un discours télévisé que Mme Ndiaye, n’a pas retrouvé dans les archives nationales.  « Je soupçonne  le président Senghor d’avoir subtilisé  la vidéo parce qu’il est impossible  que l’arrivée au Sénégal de de Gaulle  n’ait pas été filmée. Nous savons que le discours  en bande audio, mais  pas  en vidéo. »Alors que son époux est arrêté pour «  tentative de coup d’Etat », Claire Ndiaye allait être expulsée du Sénégal avec ses enfants. « Je suis allée à l’hôpital pour essayer  de gagner du temps, de ne pas être à leur  disposition (la police). Mais je n’ai jamais été malade. Après, des gens  sont venus me  chercher  à l’hôpital  avec une voiture  de police. J’étais en chemise  de nuit. Ils m’ont  attrapée et m’ont traînée de force » explique-t-elle. Pendant ce temps, ses enfants l’attendaient à l’aéroport. « A l’aéroport, c’est une voiture de police  qui les  avait pris  en mon absence  de notre domicile. On devait partir à Paris, alors que ma famille  est à  des centaines  de kilomètres  de Paris  et je n’avais  pas le sou. C’est dans ces conditions  qu’ils m’ont fait  partir  sans vêtements, ni rien », se  souvient Claire Ndiaye, aujourd’hui âgée de 86 ans.  Aujourd’hui encore, le nom de l’avocat Valdiodio Ndiaye est plus que jamais connu. Le grand  lycée de Kaolack, l’ancien lycée Gaston Berger, a été rebaptisé Valdiodio Ndiaye  en hommage à ce fils du Saloum.