SOULEYMANE MBAYE, 1ER ADJOINT AU MAIRE DE GUEDIAWAYE : “ La gestion de la Mairie de la ville n’est pas transparente”

On ne saurait parler de l’AFP (Alliance des forces du progrès) à Guédiawaye sans penser à lui. Lui, c’est bien sur Souleymane Mbaye 1er adjoint au maire de la ville. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le responsable progressiste déclare que la gestion de la ville de Guédiawaye n’est pas transparente. C’est pourquoi, Shérif Macky Sall, le maire de ladite localité doit œuvrer pour une plus grande ouverture. Il a aussi soutenu que la coalition «Benno Siggil Sénégal» n’est pas encore prête pour affronter Wade qui se donne les moyens d’avoir un troisième mandat. Interview.

Monsieur le maire, depuis quelques mois “Benno” dirige la municipalité de Guédiawaye, pouvez-vous nous faire un bilan d’étape de votre gestion ?

Je peux vous dire que le travail se déroule bien dans l’ensemble. Nous essayons d’exécuter le budget comme il se doit mais, la quasi-totalité de ce budget a été épuisé par nos prédécesseurs. En ce qui me concerne, je dis qu’il doit y avoir plus de transparence dans la gestion de la Mairie. En effet, je suis le 1er adjoint au maire, mais je ne suis pas en mesure de vous dire l’état d’exécution du budget alors que je devais être au courant de tout ce qui se passe. Avoir accès à tous les dossiers pour être en mesure de répondre à n’importe quelle question. Ce qui n’est pas le cas. Dans le mode de fonctionnement de la Mairie, beaucoup de choses sont à revoir. Les réunions ne se tiennent plus, alors que moi je suis à la Mairie de la ville tous les jours. J’invite le maire Macky Sall à œuvrer pour une plus grande ouverture, pour une plus grande transparence dans la gestion de la cité. Il a intérêt à le faire. 

La coalition «Benno Siggil Sénégal» a remporté, lors des dernières locales, quatre communes dans le département de Guédiawaye. Est-ce que ce travail qui vous a valu ce succès se poursuit-il toujours ?

A Guédiawaye, nous avons intérêt  à resserrer les rangs davantage. Actuellement, il n’y a pas de concertation. Dans les Mairies que nous avons gagnées, la gestion est maintenant partisane. Vraiment, notre coalition n’a plus cet élan qu’elle avait lors des locales. Chaque parti essaye de se frayer son propre chemin. Même au niveau central, rien n’a encore été arrêté. Mbaye Thiam du Parti socialiste avait soutenu que le «Benno» est une structure conjoncturelle. 

Vous peinez à ressouder les rangs, le président de la République, Abdoulaye Wade,  a crée une alliance dans le but de remporter la victoire à la prochaine présidentielle. Etes-vous inquiets?

C’est ce que je reproche aux responsables de «Benno». C’est presque Wade qui dicte les règles du jeu. Pourtant, je suis sûr et certain que Wade n’a pas créé cette alliance pour 2012. Au contraire, il compte organiser des élections anticipées. Au lieu de travailler dans cette perspective, les gens discutent sur des problèmes de candidature unique ou plurielle. D’ailleurs, Wade, la dernière fois, avait soutenu que nous ne sommes pas encore prêts. Ce qui, malheureusement, reflète la réalité, qu’on le veuille ou pas. 

Votre leader Moustapha Niasse a soutenu qu’il sera candidat si ses militants le veulent. Etes-vous avec cette posture alors qu’elle n’est pas encore discutée au sein de “Benno”?

C’est tout à fait évident. Je ne vois pas dans quelle mesure il ne se présenterait pas à cette élection pour plusieurs raisons que je ne révélerais pas ici. Il a le meilleur profil si on s’en tient à ses relations sur le plan international et à sa crédibilité. «Benno» doit porter son choix sur Moustapha Niasse 

Pour la présidentielle de 2012, Wade veut avant tout récupérer la banlieue entre vos mains, comment comptez-vous maintenir la banlieue dans l’escarcelle de Benno ?

Tout ce que je sais, c’est que Wade est conséquent avec lui-même. Il se fixe un rendez-vous et se donne les moyens de le réussir. Ce n’est pas pour rien qu’il a fait revenir Idrissa Seck à ses cotés. L’analyse est très simple. Aujourd’hui, Thiès et la banlieue constituent les 50% de l’électorat sénégalais. Donc lui, il sait que les gens de la banlieue n’ont que des besoins élémentaires. Il est en train de les courtiser. L’essentiel avec Wade, c’est qu’il faut s’attendre à tout. Nous, on n’a qu’à descendre sur le terrain d’autant que la plupart des  populations de la banlieue ont accepté “Benno”. Les leaders de la Coalition «Benno Siggil Sénégal» n’ont qu’à se retrouver autour de l’essentiel, se départir des intérêts personnels pour ne pas décevoir les populations qui fondent beaucoup d’espoir sur nous. 

Paru dans La Voix Plus