Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye dément avoir été désavoué par le chef de l'Etat et persiste et signe que la mendicité est toujours «interdite». Ce dont il s'agit, c'est juste la mutualisation de l'aumône, précise-t-il.
Souleymane Ndéné Ndiaye ne s'estime pas «désavoué» par le chef de l'Etat sur la question de la mendicité qui, comme rapporté par le dernier communiqué du Conseil des ministres, «a exprimé son désaccord par rapport à l'interdiction».
«Le chef de l'Etat a donné l'exemple de l'Iran pour dire qu'en Iran, il y a des coffres qui sont posés le long des rues pour que chaque personne y dépose des pièces d'argent qu'il souhaiterait donner en aumône. Donc cela est très clair. Ce matin, je me suis réveillé avec cette grosse annonce de la presse. Le président ne m'a jamais désavoué, la mendicité est interdite, mais on va mutualiser la remise de l'aumône» a-t-il martelé péremptoire. Une mise au point qu'il a apportée hier, au sortir de la revue du Dsrp 2. Il ajoute même que «le porte-parole du Président lui-même reviendra sur la décision». À en croire le chef du gouvernement, «ce que le Président a dit, c'est un appel à la solidarité nationale pour que chacun puisse avoir à l'esprit que quelque part, il y a un frère ou une soeur qui ne mange pas à sa faim». C'est cela, selon lui, «l'objectif de la décision qui a été annoncée dans le communiqué du Conseil des ministres».
Mieux, indique le Premier ministre, «derrière cette mendicité, il y a un trafic d'enfants. Il y a des gens qui quittent leur pays ou leur village, qui viennent avec des enfants sous prétexte de leur donner une éducation religieuse, qu'ils utilisent plutôt à aller chercher de l'argent et à le ramener au marabout qui le transfère». Et il est impératif par conséquent d'écarter ceux qui vivent de ce commerce. «Et comme vous le savez, les transferts en direction de certains pays sont si importants qu'on se demande ce que ces gens font. Des mendiants interviewés disent même que c'est à travers la mendicité qu'ils ont construit une maison. Je crois que l'aumône ne s'adresse pas à ces gens-là qui ont fait de la mendicité un travail», conclut le Premier ministre.
Comme annoncé, le communiqué de la présidence de la République est tombé dans la soirée. «Comme vous pouvez bien le constater, le chef de l’Etat, contrairement à ce qui a été diffusé, n’a pas désavoué Monsieur le Premier ministre pour autoriser la mendicité dans la rue. Il veut organiser l’aumône et éliminer du coup la mendicité dans les rues», indique le communiqué signé par le porte-parole du chef de l’Etat, Serigne Mbacké Ndiaye. Selon le document, «le président de la République tient à respecter et à faire respecter l’ordre et la discipline partout et assurer aux Sénégalais la tranquillité et un environnement sain. Cette seule volonté prouve que le président de la République ne cherche pas à autoriser la mendicité qui reste interdite dans les rues».
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