Idrissa Seck, en venant apporter son soutien et affirmer son amité à Amath Dansokho, a posé lundi dernier son premier acte officiel et public d’opposant. Après, bien entendu, sa déclaration de candidature du 4 avril dernier. Un acte qui lui a permis d’avertir le chef de l’Etat sur les risques d’instabilité qui pèsent sur le pays.
Le Sénégal est décidément un pays pas comme les autres. Les paradoxes y sont assumés, les contradictions digérées, les antagonismes périodiquement fusionnés. A côté des leaders de la Cpa, les artistes se sont aussi déplacés pour se constituer en boucliers. Ouza Diallo, et Youssou Ndour entonnent le même refrain : «Nous sommes venus pour témoigner notre solidarité, et notre affection à Amath Dansokho.»
Ils seront suivis par Idrissa Seck. L’ancien Premier ministre entouré de ses lieutenants ne peut s’empêcher d’expliquer les raisons de sa visite. «Ma présence ici est un acte d’amitié et d’affection à l’endroit de Amath Dansokho en réponse à l’immense affection qu’il a pour moi et qu’il exprime en toute circonstance par sa parole, par ses actes.»
Mais, à côté de cette marque d’amitié et d’affection, l’ancien Premier ministre du Sénégal, a senti aussi qu’il avait un coup politique à jouer dans cette affaire «Amath Dansokho» comme il l’a lui-même avoué. «Je pose naturellement en venant ici un acte politique parce que je me suis prescrit le devoir de faire un témoignage à l’endroit d’un symbole dont j’ai eu le privilège d’être témoin des sacrifices considérables générés par cet homme notamment dans la survenance de l’alternance.» Idrissa Seck sur un ton humoristique note : «On disait que les chemins sont parsemés d’embûches mais désormais pour les hommes politiques, il faut dire : le chemin est parsemé de Dic.»
Dans sa nouvelle posture d’opposant, l’ancien N°2 du Parti démocratique sénégalais voit dans cette affaire «Amath Dansokho» une politisation des instruments de l’Etat qui risque de saper la stabilité du territoire. Ainsi, il avertit : «Le chef de l’Etat doit prendre conscience des risques qui pèsent sur la stabilité de notre pays lorsque les instruments essentiels destinés à la garantie de la liberté et de la sécurité des citoyens deviennent des instruments politiques pour résoudre des problèmes politiques. Et, cela est naturellement inacceptable et tout le monde doit prendre position très nettement contre cela», lance-t-il avant d’ajouter : «Toutes les forces vives de la nation vont se retrouver. Mais cela fera l’objet d’une discussion.»
Idrissa Seck a profité de cette aubaine médiatique, pour clamer encore son innocence. Idy se voit toujours blanc comme le pagne de kaolin. Comme une répétition de son Cd du 04 avril, il soutient : «J’ai été moi-même convoqué à la Dic pendant 96 heures renouvelées une fois. Soit huit jours de garde à vue sans que dans leur procès verbal, une seule phrase ou une seule pièce me mette en cause, précédée par une longue enquête ayant mobilisé tous les moyens d’investigation de l’Etat : la police, l’Ige, la gendarmerie pour aboutir à un non-lieu.»
0 Commentaires
Participer à la Discussion