Les partisans de Aminata Tall lancent la course pour l’après-Wade et positionnent l’actuelle Secrétaire générale de la Présidence de la République comme l’héritière légitime du Pape du Sopi. Et pour réussir le pari de barrer la route à Karim Wade, la «dame de fer» du Pds peut compter sur un mouvement de soutien dénommé And Jappalé Rewmi ak Aminata Tall (Ajra), mis en place en 2009. Un réseau qui a maillé tout le territoire national et étendu ses tentacules à l’étranger, selon son coordonnateur.
Aminata Tall candidate à la Présidentielle de 2012 ? Ses partisans regroupés au sein du mouvement de soutien dénommé «And Jappalé Rewmi ak Aminata Tall (Ajra)» y travaillent, même s’ils ne se fixent aucune échéance. Ndiaw Fall, coordonnateur national du mouvement, estime «qu’après Wade, Aminata Tall doit se positionner pour diriger le pays». Avec un parcours professionnel abouti et une base politique certaine qui fait sa légitimité dans le Pds, Ndiaw Fall ajoute que nul n’a meilleur profil qu’elle. «Aminata Tall est un leader naturel capable de conduire les destinées de notre pays. C’est une responsable qui a une base politique et une aura qui dépasse même nos frontières. Donc, il n’y a pas de raison qu’on ne pense pas à elle pour l’après-Wade», a dit M. Fall. Une candidature qui émanerait de son parti d’origine ou parrainée par le mouvement Ajra qui pourrait être mu en parti politique, au besoin, si l’on en croit Ndiaw Fall.
Le mouvement Ajra a été créé le 21 août 2009 au plus fort de la crise entre Wade et l’ancien maire de Diourbel. Il compterait plus de 8 000 membres fichés et reconnus au niveau national et 3 520 dans le seul département de Diourbel, selon toujours le coordonnateur national.
La Secrétaire générale de la Présidence de la République, c'est un secret de polichinelle, serait contre l’idée agitée de dévolution monarchique du pouvoir. On se rappelle encore de sa sortie dans les colonnes de l’Observateur au mois de septembre 2009, lorsqu’elle appelait Karim Wade à faire d’abord ses preuves avant de prétendre remplacer son père. En gros, elle disait que le pouvoir ne s’hériterait pas, il se mériterait : «Si l’histoire récente du Sénégal et l’expérience du changement intervenu en 2000 doivent nous apporter une leçon politique, elle serait : la carte d’électeur du citoyen sénégalais est devenue l’arme fatale et l’outil incontournable de toutes formes de succession du pouvoir au Sénégal. L’hérédité est complètement différente de la légitimité politique. Karim a le droit de vouloir diriger le pays, mais qu’il fasse ses preuves et commence à la base comme l’a fait son père. Notre pays et sa démocratie ne peuvent plus être manipulés par des lobbyistes, fréquentant les lambris du pouvoir à l’Elysée ou à Matignon, avec de solides relations dans les médias dits africains basés à Paris, faiseurs de présidents. Ces mercenaires d’un genre nouveau menacent la démocratie en Afrique. La période de la monarchie est révolue et si nous devons la rétablir, je doute que Me Wade ou Karim soient les mieux placés.» En tout cas, Aminata semble vouloir prendre le pôle.
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