Succession de Wade : Le sang va couler

La succession du Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade se pose avec acuité au sein de la Mouvance présidentielle mais aussi du côté de l’Opposition.  Le fauteuil de Wade est tellement convoité que des leaders de Benno et certains de la Société Civile brandissent des arguments pour contester la candidature du Président Wade à la prochaine présidentielle. Au sein de la Mouvance présidentielle, la succession de Wade est débattue dans les coulisses. Qui est ce dauphin caché de Wade ? C’est un  secret de Polichinelle de dire que même s’il gagne la présidentielle prochaine, le Chef de l’Etat ne terminera pas son mandat. Qui pour lui succéder ? Aujourd’hui,  les prétendants sont nombreux du côté du Pouvoir…

IDRISSA SECK 4EME PRESIDENT DU SENEGAL ?

Il l’a toujours dit. «Je veux être le 4eme président de la République ». «Après Wade c’est moi». Ceci, Idrissa Seck ne l’a jamais caché. Le Maire de Thiès, ancien Premier Ministre n’a affiché réellement ses ambitions présidentielles que lorsqu’il a été démis de ses fonctions de Chef du Gouvernement. Au sein du Pouvoir, Idrissa Seck avait son réseau dormant, attendant le moment venu pour exécuter son plan pour succéder au Président. Son schéma a malheureusement échoué.

Sa candidature en 2007 est tout à fait justifiée. Le Maire de Thiès a maintenant fait son retour aux côtés du Chef de l’Etat. Pour le moment, nul ne peut avancer avec certitude la mission que lui confiera le président de la République. Mais la constance chez Idrissa Seck c’est qu’il ne renoncera jamais à ses ambitions présidentielles.

Une source formelle nous a confiés que le Maire de Thiès n’entend pas occuper des fonctions de Ministre d’Etat aux côtés du Président.  Deux possibilités s’offrent à lui : soit occuper les fonctions de Vice président ou prendre les fonctions de  Gouvernement.

Il sera surprenant de voir Idrissa Seck prendre,  à quelques mois de la présidence, le poste de Premier Ministre. Car dans ce cas, il devra assumer tout le bilan des libéraux. Ce qui serait un risque politique pour lui. En plus, Idrissa Seck ne veut pas être évalué sur son travail. Il tentera de passer par des raccourcis pour occuper la station suprême.  Pressenti Vice président, le Maire de Thiès  n’est jamais aussi proche de la présidence de la République du Sénégal.

Seulement au sein du Pds, sont tapies des forces de résistance qui n’accepteront jamais de suivre Idrissa Seck qui a été trempé dans une histoire de détournement de deniers publics. Le président Wade peut porter son choix sur le Maire de Thiès. Mais il ne pourra pas exiger aux autres responsables du Pds ce choix.

PAPE DIOP ALIAS OMAR BONGO

Il est le président du Sénat. Selon la constitution, il est celui qui devra  assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir. C'est-à-dire,  si le Président de la République est empêché, s’il ne peut plus exercer ses fonctions de Chef de l’Etat, il sera remplacé par le président du Sénat.  Pape Diop n’affichera jamais  ses ambitions présidentielles. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressé par la succession.

L’ancien Maire de Dakar est un homme politique très alerte et averti. Sa stratégie c’est de se faire oublier tout en se positionnant au sein du Pds et de l’appareil de l’Etat. A Dakar, Pape Diop avait une main mise sur toutes les 19 Communes d’arrondissement.  En plus de sa présence très forte dans les sections du Pds, Pape Diop a fait un maillage au niveau des Organisations sportives et culturelles de Dakar.  Ce n’est pas tout. A  Touba, le président du Sénat contrôle un grand réseau.

Jamais il n’a posé un acte allant dans le sens de déranger le chef de l’Etat. Pape Diop alias «Omar Bongo» a toujours fait profil bas devant le président Wade. Toutefois,  à l’image d’Idrissa Seck, il nourrit  de réelles ambitions présidentielles.

Ce n’est pas fortuit quand il ne peut pas s’entendre avec Modibo Diop qui  l’a tenu tête pendant plus d’un an. Pape Diop savait que l’ancien Directeur Général de l’Aser constituait une menace pour ses ambitions présidentielles.  Sur le plan médiatique, le Président du Sénat  a développé un réseau dans la presse. Il est le promoteur de la radio «Océan Fm». Il est sur le point de lancer un quotidien.  Son ambition c’est de se positionner pour «l’après Wade». Sur le plan financier, Pape fait partie des 5 hommes les plus riches du pays. Il pèse plusieurs milliards. C’est quelqu’un à prendre en considération  dans le grand combat de la succession…

NDENE NDIAYE A L’ECOUTE DU PRESIDENT

Le Maire de Guinguénéo, Souleymane Ndéné Ndiaye a toujours été un homme engagé politiquement aux côtés du Chef de l’Etat. C’est un avocat qui a misé, dés sa prime jeunesse sur l’opposant de Diouf, Abdoulaye Wade. Contrairement aux autres responsables libéraux, le premier Ministre n’a jamais rien demandé au Chef de l’Etat qui l’a nommé comme son porte-parole quelques mois après son élection.  Il a gravi  tous les échelons de 2000 à 2009 avant de devenir premier Ministre du Sénégal.

Jules,  comme l’appellent ses proches a un profil politique  différents de celui des  autres «PM» de Wade. «Si je quitte la primature je resterai dans le parti pour travailler pour le président. Je ne ferai jamais comme Macky Sall, Gadio ou comme Idrissa Seck. C’est lui qui m’a nommé premier Ministre. S’il veut que je quitte je le fais et je reste à ses côtés » a confié  le premier Ministre Souleymane Ndéné NDiaye qui se dit étonné par les anciens alliés de Wade  qui ont rejoint  l’Opposition passant le plus clair de leur temps  à s’attaquer  au président.

Comme dans tous les pays africains, d’habitude, les africains pensent que tous les anciens «PM » sont de futurs  Présidents  de la République.  Contrairement aux anciens premiers Ministres de Wade, Souleymane Ndéné  NDiaye ne parle jamais de la succession. Mais  cela ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressé. Seulement, Ndéné Ndiaye   n’entre pas dans les combines politiques.

La constance chez le Chef du Gouvernement c’est qu’il se bat toujours pour éteindre les foyers de tension.  Son intervention pour rapprocher le président Wade,  de Youssou Ndour et de Bara Tall a été une action hautement saluée  par le Chef de l’Etat qui l’a cautionnée d’abord, avant de le féliciter ensuite.

AMINATA TALL OU ELLEN JOHNSON SEARLIF

Le Secrétaire Général de la Présidence de la République a pris de l’aile depuis son retour. Aminata Tall alias «Ellen Johnson Searlif» n’est pas à écarter dans ce combat pour la succession.  Cette dame se prépare comme son frère Idrissa Seck pour la grande bataille de la succession. Récemment, un Mouvement se réclamant  de sa tendance a été lancé. On s’interroge sur l’objectif exact de ce Mouvement de soutien à  Aminata Tall qui n’est pas candidate à une élection. L’ancien Maire de Diourbel aura son mot à dire le jour du choix. 

KARIM WADE LA CIBLE DE SES «FRERES»

Il est la cible de tous. Du côté du pouvoir comme de l’Opposition sans oublier la Société Civile, Karim  Wade est attaqué sans pitié. De l’avis de certains, le Chef de l’Etat s’apprête à en faire son successeur. Le fils du président est sans  explication, accusé d’être derrière les limogeages d’Idrissa Seck, de Macky Sall et de Cheikh Tidiane Gadio. Récemment, Karim a déclaré n’avoir pas l’ambition de succéder à son père. Selon ses propres mots : «un pays ne s’hérite pas, il se mérite». Le Chef de l’Etat de son côté a également démenti non sans préciser que «Karim a le droit de se présenter à la présidentielle s’il le désire ».  L’opposition est  plus que jamais convaincue que le président est sur une logique de «dévolution monarchique du pouvoir ».

De son côté, Karim Wade est entre deux avions à la recherche de financements pour réaliser les grands projets du Président. Il se bat  pour que le président ait, le jour du bilan, quelque chose à présenter aux Sénégalais comme réalisation.  Seulement, sa démarche et celle du Président sont confuses.

D’abord les déclarations publiques maladroites du président en faveur de son fils sèment le doute dans la conscience populaire.  L’autre fait qui renforce les soupçons est lié à la mission et à l’objectif  de la Génération du concret.  Si effectivement le  président de la GC n’a pas d’ambitions présidentielles à quoi sert ce Mouvement ?  Il est évident que Karim n’a pas crée sa «GC » pour se limiter au poste de Ministre ou Ministre d’Etat.  Un élément à contrôler.

DJIBO KA L’AUTRE 4EME PRESIDENT

Le président de l’Urd Djibo Leïty Kâ disait qu’il va réclamer à Idrissa Seck son droit d’auteur. Parce que dit-il, c’est lui qui a été le premier à dire qu’il sera le 4eme président du Sénégal après Wade.  Ses ambitions sont claires. Bien que n’étant pas membre du Pds, Djibo Kâ fait partie des candidats pour la succession du Président Wade. Le leader de l’Urd n’a jamais écarté sa candidature. C’est la raison pour laquelle, le jour où le président Wade renoncera à la présidence de la République, l’enfant de Thiarny sera  parmi les potentiels candidats pour succéder à Wade.

POURQUOI PAS ABDOULAYE BALDE ?

C’est le jumeau de Karim Wade. Le Ministre d’Etat, Ministre des Forces Armées est entré dans le Gouvernement au même moment que le fils du président.  Ils ont organisé ensemble le dernier Sommet de l’Oci.

Abdoulaye Baldé a été le seul leader politique d’envergure membre de a Génération du concret à avoir gagné son département. Il a le mérite d’avoir battu un baron du Ps, le baobab Robert Sagna élu 22 ans Maire de Ziguinchor. Il n’existe pas dans l’entourage présidentiel  un responsable plus représentatif que l’actuel Maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé.

Les libéraux ne s’aiment pas. Ils ignorent que leur intérêt est dans l’unité. Chacun tente de son côté d’élaborer ses stratégies politiques pour succéder à Wade.  Le débat sur la succession de Wade est une question taboue au sein de la Mouvance présidentielle. Mais tôt ou tard, elle sera débattue en privé ou en public…

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