Sucession de Wade au pouvoir : Barthélemy Dias dévoile les Plans A et B du chef de l’Etat

L’idée de se faire succéder par son fils au pouvoir qu’on prête à Me Wade, Barthélemy Dias la prend très au sérieux. Le patron des jeunes socialistes de déflorer les plans de Wade, pour ce faire.

La suppression du second tour de la présidentielle de 2012 est une issue de secours pour le régime libéral. Or, pour Barthélemy Dias qui livrait cette analyse, samedi dernier lors d’une rencontre des jeunes socialistes de la 10e coordination de Grand-Yoff, ‘ce sera le maintien du second tour ou la mort.

C’est une question de vie ou de mort politique’. Le patron des jeunesses socialistes estime qu’’on ne peut pas accepter une démocratie qui se construit depuis 50 ans et que, pour des intérêts personnels et partisans, des individus décident de faire revenir le Sénégal 30 ans en arrière’. Si le maire de Mermoz Sacré-cœur manifeste une opposition à ce cas de figure, c’est parce que Barthélemy Dias croit savoir que Me Wade a derrière la tête deux plans majeurs qu’il compte mettre en marche pour se maintenir au pouvoir aussi longtemps qu’il le souhaite et ensuite léguer le pouvoir à son fils. Il s’agit pour M. Dias du Plan A de Wade qui consiste ‘à supprimer le second tour de la présidentielle de 2012 qu’il ne manquera pas de frauder ; ensuite changer pour une énième fois la Constitution du pays où, ce sera non pas le président du Sénat qui va assurer l’intérim, mais un Premier ministre qui va, quant à lui, assurer sa succession directe jusqu’à la fin du mandat de sept ans, au lieu d’organiser des élections dans un délai de 90 jours’. Et pour Dias, ‘bien sûr, Wade laissera au bout de quelques mois un Pm autre que Karim avant de nommer comme il ressort de ses prérogatives, son fils à la primature’.

Et dans ce cas, poursuit-il, personne ne saura s’y opposer, puisque Karim est un Sénégalais jouissant de toutes ses facultés mentales et donc apte à diriger le pays. Le patron des jeunes socialistes est convaincu que Wade va dissoudre entre-temps le Sénat. Toutes choses qui font croire au maire de Mermoz Sacré-cœur que Wade veut marcher sur les traces de Senghor. ‘Ce qui s’est passé en 1980 n’est pas une référence avec la transition du pouvoir entre Senghor et Diouf. Même si au passage, je dois rappeler qu’à cette époque, les gens ne l’analysaient pas comme un recul démocratique. Au contraire, les bailleurs de fonds y voyaient un acte majeur que le président Senghor avait posé, parce que c’était la première fois en Afrique qu’un chef d’Etat s’est retiré du pouvoir de son propre gré’, argumente Barthélemy Dias. Qui plus est, rappelle-t-il, ‘le président Senghor a quitté le pouvoir à l’âge de 74 ans, qui est celui de Wade lorsqu’il accédait au pouvoir en 2000’.

Par ailleurs, selon le secrétaire général des jeunesses socialistes, ‘Wade, sachant aujourd’hui avec l’accroissement de la demande sociale, il ne peut même pas faire plus que ce qu’il a obtenu en 2007 en termes de suffrages, craint même pour son accession au second tour de la présidentielle’. Et c’est cette peur qui le conduira à activer le plan B. lequel consiste, selon Barthélemy Dias, à ‘installer dans le pays un climat de crise politique où il sera impossible de tenir des élections comme en Côte d’Ivoire où à chaque fois que les Nations Unies appelaient à des élections, une violence est orchestrée pour empêcher la tenue du scrutin’. Le patron des jeunes socialistes pense que ‘cela lui permettrait de se maintenir au pouvoir aussi longtemps que le Sénégal sera dans une situation de violence’. M. Dias se demande même avec l’histoire de Thiès et de la permanence du Pds, si ce n’est pas le régime au pouvoir qui est en train de mettre en branle déjà le Plan B.

Pour faire face à ces deux stratégies de Wade, M. Dias n’a pas manqué de galvaniser ses camarades de Grand-Yoff qui menaient la réflexion en perspective de 2012 sur l’éducation, la santé, l’hygiène, la sécurité, l’insertion des jeunes dans le tissu économique, etc. ‘C’est un combat qu’il faut mener en aval pour éviter de pleurnicher en amont’, avertit Barthélemy Dias.

RE-CONVOCATION DE SES PROCHES A LA DIC, CE MATIN : Le patron des jeunesses socialistes avertit

Le secrétaire général des jeunesses socialistes a analysé la re-convocation de deux de ses proches à la Division des investigations criminelles (Dic) ce matin dans l’incendie d’un véhicule la semaine dernière à la permanence du Pds comme une astuce pour atteindre sa modeste personne. Mais, Barthélemy Dias avertit : ‘Je ne suis pas un vagabond de bas étage, je suis un leader politique et un combattant de ma génération’. Au pouvoir libéral, le patron des jeunes socialistes déclare : ‘Si Barthélemy Dias dérange, je demande qu’on me combatte en termes d’idées, sur le plan politique au lieu de mettre en place des stratégies qui visent mon engagement politique’.

Selon le maire de Mermoz Sacré-cœur, la re-convocation de ses proches à la Dic ne tient pas la route. M. Dias pense qu’il faut ‘qu’on entende d’abord Ablaye Faye et ses gardes du corps afin qu’ils disent ce qu’ils faisaient au siège du Pds à 3 heures du matin. Moi, Barthélemy Dias, j’ai des gardes du corps, mais, à 3 heures du matin, je ne suis pas avec eux’. Mieux encore, le leader socialiste croit qu’il faut ensuite que ‘les étudiants libéraux qui disent que ce sont eux qui ont appelé Ablaye Faye, parce qu’ils se trouvaient devant le siège du Pds quand ce véhicule a été incendié, soient identifiés. Que leurs noms soient connus des populations et qu’on nous dise ce que ces jeunes faisaient au siège du Pds à 3 heures du matin’. M. Dias le dit et le répète : ‘Il n’y a pas de logique dans cette mascarade, parce qu’aucune personne logique qui s’inscrit dans une stratégie de représailles ne saurait s’introduire dans le siège du Pds et au vu de ce rutilant parc automobile, se permettre d’aller brûler une épave assise sur des briques’. D’ailleurs, le socialiste dit mettre quiconque au défi de s’introduire à l’intérieur du siège du Ps sans être vu à fortiori à la permanence du Pds qui dispose de tous les moyens pour assurer sa sécurité.