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Politique

SYSTEME WADE : Menaces, injures et violences : La génération du chaos

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SYSTEME WADE : Menaces, injures et violences : La génération du chaos

Il fait partie des éminents intellectuels sénégalais qui refusent de se cantonner dans le statut de spectateurs et de cautionner tacitement le règne de la pensée unique, devenue maintenant d’un autoritarisme dévastateur. Mamadou Mbodji, qui enseigne la psychologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, comme beaucoup de Sénégalais, en a «assez des menaces, des injures et des violences morales, psychologiques et physiques du pouvoir dit libéral en guise de réponses aux difficultés qui assaillent les Sénégalais». Voyage au cœur de la réflexion d’un psychologue qui met sur un divan le régime dit libéral et une société sénégalaise qui n’est pas à l’abri de convulsions violentes. Jouer son rôle d’intellectuel, c’est alerter, mettre le doigt sur la plaie avant qu’elle ne s’infecte jusqu’à la gangrène. C’est assurément, cette posture qu’adopte dans un texte fulgurant de vérités, le psychologue à l’Université de Dakar, Mamadou Mbodji, outré par la propension du «pouvoir dit libéral» à faire dans «des menaces, des injures, des violences morales, psychologiques et physiques (…) en guise de réponse aux difficultés qui assaillent les Sénégalais».  Et M. Mbodji de s’écrier en concluant son propos : «Il faut freiner la chienlit rapidement, avant qu’il ne soit trop tard, la chienlit actuelle qui menace les fondements de l’Etat et de la Nation !» S’il lance cette sommation, c’est que le psychologue doublé d’un observateur averti de la scène politique nationale, mesure la capacité de nuisance nationale des «ignorants», des «incultes», des «membres les plus insignifiants du «système Wade», dont il se demande «d’où ils sortent». Sortent-ils donc du «segment lumpen du personnel politique sénégalais», s’interroge Mamadou Mbodji. Le psychologue-clinicien tente aussi d’entrer dans l’intelligence des raisons d’une permissivité dangereuse, actuellement en cours au sommet de l’Etat. En effet, le Pr Mbodji cherche à savoir ce «qui leur permet de brandir impunément des menaces, des injures et surtout de s’amuser à mettre en péril l’équilibre très instable, le destin de ce pays». Il a du mal à cerner le comportement de ces «pavloviens de la violence» ou, comme il le dit précisément, «ces énergumènes vociférant à longueur de journée, dans un français détestable, des insanités indignes des «responsables» politiques de premier rang qu’ils prétendent être». Et pourtant, suggère M. Mbodji, à travers les marges de ses questionnements, peu de Sénégalais avaient auparavant «entendu parler de ces individus durant les luttes sociales conduites par des hommes courageux de ce pays depuis la période coloniale». Le psychologue doute, de ce «doute cartésien» dont Alain disait qu’il «est le sel de l’esprit», de la représentativité nationale de ces membres du «système Wade», dont il se demande encore ce qu’«ils savent  des réalités et du quotidien des Sénégalais, au-delà des foules factices et des nervis qu’ils mobilisent à coup de milliers de francs». Toujours sur le registre des interrogations desquelles transpercent pourtant des réponses, Mamadou Mbodji se demande : «Dans quel pays pensent-ils être ? Quelles sont les raisons profondes de cette insolence, de cette violence verbale et comportementale au quotidien ?» M. Mbodji pourrait peut-être convoquer Paul Valéry qui, face à la furie destructive de la guerre mondiale, martèle : «Ils ne savent pas ce qu’ils font !» C’est ce que vaut son questionnement, qui a aussi valeur d’avertissement : «Savent-ils (les membres du système Wade) qu’en jouant ainsi avec le feu, alors qu’ils sont plus que jamais installés sur une poudrière, ils seront les premiers à être emportés par l’explosion sociale qu’ils s’amusent à vouloir provoquer ?» Puis citant nommément quelques-uns parmi eux, le Pr Mamadou Mbodji invite subtilement Babacar Gaye, Farba Senghor, Doudou Wade et consorts à entrevoir leur sort au-delà de l’horizon du présent, «quand Abdoulaye Wade et son régime ne seront plus aux commandes des destinées de ce pays». «Où (…) pensent-ils se réfugier ou trouver asile demain… ?» Qu’ils méditent donc cette prochaine tragédie d’un destin au cours duquel, «on ne leur laissera aucun répit», car «ils devront, assure M. Mbodji, répondre des actes qu’ils commettent. De leurs provocations au quotidien».

«POUR EUX, DEMAIN, C’EST AUJOURD’HUI»
En tout cas, le psychologue de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a une certitude : «la violence, les invectives, l’arrogance et l’injure» sont aux antipodes «des méthodes de gouvernance viables». Seulement, ces individus du régime dit libéral, «sans aucune vision prospective», ignorent cette vérité pourtant triviale, parce que, comme le souligne Mamadou Mbodji, «leur horizon, c’est le présent et l’illusion de puissance et l’ivresse que leur procure leur soudaine «richesse». Pour eux, demain, c’est aujourd’hui».
Le professeur de psychologie fait éclore dans son texte, le sentiment de «honte» qui l’habite, face à «ce qu’est devenue la fonction ministérielle», mais aussi face au «cinéma avilissant et humiliant que nous offrent, depuis huit ans, les responsables politiques libéraux et leurs souteneurs de premier rang, ces individus détestables que les journalistes sénégalais appellent les «transhumants». Pour Mamadou Mbodji, ceux qu’il convient, peut-être par abus de langage, d’appeler «responsables politiques» -et il prend comme exemple le «ministre Farba Senghor», n’ont nullement la préoccupation d’être des producteurs d’idéologie. «Forger la conscience d’un mouvement politique» à l’image des «collaborateurs de Senghor ou de Diouf» est étranger à leur ambition. La preuve brandie par Mamadou Mbodji : la réduction du «débat politique à l’invective, aux injures et aux menaces». Justification fournie par le psychologue, à ce niveau: «Cela n’est pas sans rapport avec leur impuissance idéologique.»
Evoquant et convoquant rapidement le passé, le Pr Mbodji écrit : «Senghor, Lamine Guèye et les dignes bâtisseurs de cet État qui ne sont plus de ce monde, doivent se retourner dans leurs tombes en voyant ce que Wade et son «système» ont fait de ce pays, de ses institutions et des hommes qui les servent.» Et ce qui donne l’effroi, c’est que ceux qui prétendent aujourd’hui nous gouverner «ne mesurent ni la gravité ni la portée» de leur système politique, évoluant «vers le totalitarisme et les méthodes et pratiques fascisantes» pouvant conduire «très rapidement vers le chaos».
Abordant la question d’ordre éthique relativement par rapport à cette situation, Mamadou Mbodji soutient que «Wade et son «système» ont détruit la fibre morale des Sénégalais, déjà fortement malmenée par la longue gestion des socialistes». Se faisant plus précis, il souligne que les gens du régime actuel «ont réussi à ancrer dans l’esprit de beaucoup de Sénégalais que tous les moyens sont bons, fussent-ils les plus crapuleux, les plus vils pour se rapprocher des sphères du pouvoir, voire les intégrer et jouir, par des pratiques les plus malhonnêtes, des privilèges que celui-ci offre». Avec, en prime, «l’impunité (…) quasiment assurée».

MAUVAIS PRESAGE
L’amateurisme et le manque de clairvoyance des gens du régime ont plongé le Sénégal dans «des difficultés endémiques». La responsabilité du pouvoir est passée par là. Or, pour le Pr Mamadou Mbodji, c’est comme si, pour eux, ces difficultés «justifiaient les ignominies et violences auxquelles se livrent les éléments les plus obscurs de ce régime».  En lieu et place de «leurs cris et de leurs regards de haine, de leur insupportable arrogance, de leurs vociférations et de leurs menaces», le psychologue les invite à la vertu du silence, mais surtout du travail «pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle leurs tâtonnements, leur inexpérience, leur immaturité, leur cupidité l’ont progressivement installé». Il pointe l’index accusateur sur leurs «modes d’exercice du pouvoir», sur leur manière de «faire de la politique». Des facteurs qui, selon le professeur à l’Université de Dakar, «ont fait surgir des entrailles et de l’intériorité des Sénégalais, ce «refoulé», ces «monstres intérieurs tapis en nous, ces lâchetés qu’il est généralement du devoir de toute société normale, d’en faciliter, à ses membres, le contrôle ou la sublimation, pour leur permettre de conserver une part d’humanité». Ce qui met d’autant plus le Sénégal et les Sénégalais en danger, c’est que «pendant que la demande sociale s’accroît, que les pénuries, privations, mécontentements, s’accumulent et s’intensifient, nous approchant lentement mais sûrement du point de rupture, les politiques au pouvoir, enfermés dans leurs déchirements, totalement sourds aux préoccupations des populations, continuent à défier et narguer ces dernières». «A la croisée des chemins», la société sénégalaise est engluée dans le bourbier d’«une crise économique, sociale, politique, institutionnelle, très sérieuse». Là, Mamadou Mbodji dévalise son «collègue et ami» qui lui confiait que : «L’alternance politique n’aura donc pas réalisé la reconstruction avant tout morale de la société qui était tant attendue, car Wade et ses collaborateurs n’ont pas traité fondamentalement les causes de la situation dans laquelle se trouvait ce pays à la fin des années 1990». Or, pour lui, ce qui est devenu une priorité, c’est «la question de la reconstruction morale de notre société» et ce qui est posé comme «urgente nécessité», c’est «l’émergence des forces sociales et politiques capables de l’organiser de manière pacifique et ordonnée». Le Pr Mbodji plaide pour «un réarmement moral de nos concitoyens et surtout de nos «guides» qui assistent aujourd’hui en spectateurs aux difficiles conditions de vie de leurs disciples». Sans ce réarmement moral, assorti d’«une analyse approfondie et sans complaisance du fonctionnement au quotidien des familles et des institutions», le psychologue Mamadou Mbodji est persuadé que «rien ne pourra sortir (le Sénégal) de la médiocrité, de la monotonie générale et de la profonde tristesse dans lesquelles ce pays s’est installé».
L’avenir immédiat du Sénégal ne présage rien de bon au regard de son installation progressive «dans une situation de blocage qui va le rendre ingouvernable», avise Mamadou Mbodji. Et d’alerter, d’avertir en ces mots terribles et terrifiants : «Si rien n’est fait rapidement pour renverser cette tendance, aucun garde-fou institutionnel, moral, religieux ou juridique, aucun bouclier policier ou militaire ne parviendra à endiguer le déferlement de violence collective qui s’ensuivra.» Puis, afin que nul n’en ignore, il ajoute : «Cette violence sera sans commune mesure avec toutes celles que le Sénégal a connues jusqu’à présent.»
 



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