Talla Sylla a comme d'habitude servi hier un discours de feu à l'occasion de la présentation de sa directrice de campagne et de son projet de nouvelle Constitution du Sénégal. Seulement, le leader du Jef-Jel ne s'est pas limité cette fois-ci à brocarder le pouvoir. Talla Sylla a fusillé aussi l'opposition qu'il croit être complice de ‘toutes les dérives’ de Me Wade.
Une complicité, qui selon lui, a abouti au report des élections législatives initialement prévues le 25 février 2007. Et le patron du Jëf-Jël de citer entre autres preuves de complicité, la prorogation du mandat des députés, la suppression du quart bloquant, l'augmentation du nombre des députés et les véhicules offerts à des militants par le président de la République.’Autant de rupture de ban avec la démocratie avalisées par une opposition de façade qui s'accomode en silence aux abus qui lui profitent’, peste Talla Sylla qui se dit ‘meurti de voir une opposition complice, accompagnée d'anciens députés qui décident de s'accorder eux-mêmes le titre et les avantages dus aux élus alors qu'ils ne sont plus investis du mandat du peuple’.
Et si on en est arrivé aujourd'hui au report des élections, indique Talla Sylla, c'est parce que l'opposition a toujours fait preuve ‘d'indignation sélective’ sur les ‘dérives’ de Me Wade. ‘Je suis meurti de constater que du chapelet de violations de la Loi fondamentale perpetrées par le régime en place, seule la répartition des députés sur le territoire national a interpellé et mobilisé l'opposition. Pendant ce temps, les souffrances du peuple ne trouvent même pas voix aux chapitres d'hommes politiques qui semblent bien plus préoccupés par leurs ambitions personnelles que par les problèmes que vivent les Sénégalais au quotidien’.
Talla Sylla reconnaît cependant que le décret présidentiel n'était pas conforme à la loi électorale. Seulement, ajoute-il, ‘le problème est qu'on était dans un contexte où l'opposition a accepté de taire l'essentiel des violations de la loi fondamentale. Ils ont posé un acte juridique, ils doivent en assumer les conséquences’.
A la lumière de tout cela, s'interroge, le leader du Jëf-Jël, ‘comment alors faire confiance à une opposition composée de politiciens déflatés, éconduits ou débarqués par l'actuel régime qui ne propose que jeu d'intérêts et calcul politicien en réponse à l'appel de détresse lancé par le peuple sénégalais ? ‘
L'oppositon, estime Talla Sylla, ‘est complaisante lorsque l'intérêt du peuple est menacé et ses droits bafoués’. Mais précise le numéro un du Jëf-Jël, ‘cette même opposition introduit des recours en annulation lorsque les intérêts du parti sont menacés’.
Suffisant pour que le patron du Jëf-Jël affirme que l'oppositon et Wade ont échoué.
En conséquence, Talla Sylla qui dit ne plus reconnaître l'Assemblée nationale depuis la prorogation du mandat des députés, avertit qu'il ne s'occupe plus de ce qu'elle décide.
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