Talla Sylla désapprouve les délateurs de Bennoo «Ce n’est pas la France qui doit élire notre président»

Déjà que la coalition Bennoo Siggil Senegaal était au bord de l’implosion, la lettre que certains responsables de l’opposition ont adressée au président français, Nicolas Sarkozy est venue aggraver la division au sein de ce camp. Le leader du Jëf Jël, Talla Sylla, a ouvertement désapprouvé la démarche anti-républicaine de ses camarades.

Plus que la question de la candidature unique, la lettre que certains leaders de l’opposition ont adressée au chef de l’Etat français, constitue désormais, la principale pomme de discorde au sein de Bennoo Siggil Senegaal. Cela, non pas parce que la démarche, une honteuse délation, témoigne du manque de patriotisme des auteurs de la lettre, mais surtout, parce que la missive en question a été l’initiative de quelques uns des dirigeants de l’opposition. Signée par l’ancien secrétaire général du PIT et datée du 24 juin dernier, le document envoyé à Nicolas Sarkozy est devenue une véritable intrigue, parce qu’en plus d’être l’initiative d’un groupuscule, certains responsables de l’opposition ont mouillé le désormais ex-ambassadeur de France au Sénégal, qui en serait le commanditaire. Une manière, selon eux, pour le diplomate déchu d’abattre une dernière carte pour ne pas quitter son poste de Dakar. Quoi qu’il en soit, au sein de l’opposition, cette fâcheuse affaire continue de faire couler beaucoup de salive. Et l’on sait maintenant de façon certaine, que le leader du Jëf Jël n’a pas été associé à cette manœuvre, puisque Talla Sylla, invité ce dimanche d’une radio privée, a vertement fustigé cette lettre que certains de ses camarades ont envoyée à Sarkozy.

Et Talla Sylla de révéler qu’il a même été écarté de la réunion au cours de laquelle cette décision de faire de la délation auprès de Président français a été prise. De toute manière, avertit le leader du Jëf Jël, même s’il avait été invité à cette rencontre, il n’aurait pas signé cette correspondance, soutenant qu’il s’agit bien là d’une affaire de souveraineté. Et pour Talla Sylla, les choses sont très simples, car, a-t-il expliqué au cours de cette émission, « la France est libre de choisir qui elle veut comme ambassadeur et à charge pour le Sénégal d’agréer ». Appelant ses camarades à plus de cohérence, il a ajouté : « nous devons être cohérents et conséquents avec nous-mêmes, car ce n’est pas la France qui doit élire notre Président ». Pour rappel, dans leur lettre adressée au président français, les leaders de l’opposition avaient évoqué une kyrielle de griefs à l’encontre du régime en place, parlant d’un projet de dévolution monarchique du pouvoir, de corruption ; avant d’inviter ouvertement la France à l’ingérence au Sénégal.