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THIERNO LÔ, MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SECTION PDS DE DAROU MOUSTY:«Ceux qui n’aident pas le président encore moins la République...»

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THIERNO LÔ, MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SECTION PDS DE DAROU MOUSTY:«Ceux qui n’aident pas le président encore moins la République...»

Thierno Lô, ministre de l’environnement et secrétaire général du Pds à Darou Mousty nous a parlé avec franchise de Iba Der Thiam, du président Abdoulaye Wade, de Modou Diagne Fada, de Idrissa Seck…En des termes élogieux ? Pas nécessairement pour tous. Confidences…

Le Matin : Un long compagnonnage a mené à la fusion de votre formation la Cdp avec le Pds. Voulez-vous revenir sur les motivations réelles qui vont ont guidées ?

Thierno Lô :
C’est simplement la poursuite d’un combat, d’un idéal. Celui de travailler pour le Sénégal. C’est pourquoi d’ailleurs, nous avions créé la Cdp-Garab/gui, avec des Sénégalais comme le professeur Iba Der Thiam, Mame Moussé Diagne, le doyen Ibrahima Fall, Falilou Fall, feu Falaye Noel Diop, bref, tous ceux que l’on appelait le groupe de Rufisque et d’autres. Notre ambition était de mettre ensemble nos énergies et nos intelligences pour participer à l’édification d’un Sénégal indépendant, prospère, un pays de liberté et de paix. Mais, c’est Dieu Seul qui décide de qui doit présider aux destinées d’un pays. Et notre formation politique avait toutes les compétences et toute l’ambition nécessaire pour prendre en charge la gestion de ce pays.
Nous nous sommes retrouvés, il faut le dire, en un moment donné dans une situation difficile, parce que nous n’avons pas été tout de suite compris. Il faut le savoir, la Cdp était un parti qui élabore, qui réfléchit. Ainsi, nous n’avons pas été compris quand nous parlions du Front pour l’alternance (Fal). Nous avons été les théoriciens de ce concept, au moment où le président de la République et ses alliés d’alors de la gauche, parlaient de ‘Bokk sopi Sénégal’. Et nous avions des divergences de vues à cette époque. Nous considérions que, ce procédé était une façon d’aller renforcer le Ps. La meilleure manière pour nous était de constituer le Fal. Ce qui voudrait dire : quels sont ceux qui sont pour ou contre Abdou Diouf ?’.
C’est-à-dire une sorte de référendum. Et le Fal que nous avons préconisé avait pour ambition de changer aussi bien le système que les hommes. Nous n’avons pas été compris et nos détracteurs ont traduit notre position qui se voulait une position d’analyse de la situation politique du Sénégal, comme étant une divergence entre la Cdp et le Pds en son temps. Certains, de là, ont taxé le professeur Iba Der Thiam et ses collaborateurs que nous sommes, de tous les noms d’oiseaux. Mais quand on a une forte conviction et que l’on est sûr de ce que l’on fait et le tout enrobé dans une foi profonde et des principes solides, on n’est pas ébranlé par ces genres de prise de position. Ainsi, nous avons poursuivi notre combat. Et les gens ont compris enfin qu’il fallait créer le Fal. Tout est parti de là. Quand il s’est agi de la candidature unique de l’opposition, nous avons réfléchi pour dire que de cette manière, nous permettions à Abdou Diouf de passer dès le premier tour. La raison est simple : ceux qui ont adhéré à la Cdp en son temps, l’ont fait au moment où le Pds et d’autres formations existaient pourtant.
Et ils sont quand même venu à la Cdp.Autre cas de figure : si Moustapha Niasse savait qu’en sortant du Ps, c’est pour aller s’aligner derrière Abdoulaye Wade, sans doute qu’il ne serait pas parti du Ps. Il en est de même pour Djibo Kâ qui ne savait pas qu’on allait dans le cadre de l’opposition lui imposer une candidature unique et l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Enfin, le Ps ne se serait pas effrité et sans doute aurait gagné tout de suite, les élections. Nous nous sommes encore battus contre cette idée de candidature unique. Et comme d’habitude, nous avons essuyé des critiques de toutes sortes. Mais, nous avons réussi à faire de telle sorte qu’il y ait des candidatures multiples. Chacun a retenu ses militants et Abdou Diouf a été envoyé au second tour.
Le congrès de Thiès de notre parti nous avait donné mandat de soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé. Et le mot d’ordre était clair, “tout le monde sauf Diouf”. Ainsi, entre les deux tours, Wade est venu nous rencontrer chez Iba Der. J’étais là. Il était en compagnie de Mbaye Ndiaye et de Abdoulaye Faye. Pour nous dire :"Vous êtes un parti qu’on ne compte pas mais que l’on pèse". Il nous a convié à une rencontre le même soir à son domicile du Point E. Pour venir au même titre que And-Jëf, la Ld, discuter de notre compagnonnage pour le second tour. Nous avons rassuré le candidat Wade que conformément à la décision de notre parti, de soutenir le candidat de l’opposition le mieux sorti du premier tour, nous le soutenons et battrons campagne dès demain pour lui. Ce que nous avons fait. Depuis, nous nous sommes retrouvés avec le Pds dans une coalition (ndlr: Cap 21) où notre secrétaire général Iba Der Thiam est le coordonnateur.
Et le compagnonnage de nos deux formations politiques est arrivé à un niveau de complicité et de partage des décisions, tout en n’étant pas encore dans le gouvernement, qui faisaient que l’on ne reconnaissait plus la Cdp et le Pds, le professeur Thiam et Me Wade. Ce qui fait que quand le président de la République nous a conviés à venir travailler avec lui, nous nous sommes dit qu’il n'y avait plus nécessité d’avoir deux formations distinctes.

Depuis, la Cdp a fait fusion avec le Pds. Comment vous sentez-vous dans vos nouveaux habits de libéral ?

Le premier réconfort que nous avons est que le président de la République apprécie la valeur des hommes venus de la Cdp/Garab-gui. À commencer par le professeur Iba Der Thiam, moi-même, le doyen Ibrahima Fall et les autres qui occupent des postes de conseils d’administration, les militants de la Cdp qui sont dans d’autres sphères, à la Cap 21 ou dans diverses structures du Pds. Nous sommes estimés et respectés.

Alors, aucun nuage dans le ciel ?

Le président de la République nous estime à notre juste valeur et nous respecte. Cependant, une formation politique est un tout. Il y a toujours beaucoup d’ambitions qui se manifestent. Il va de soi que nous sommes, par moments, confrontés à des impairs. Il y a des gens qui toujours jettent sur nous le regard, de ceux qui viennent d’arriver. Et ils se plaisent à nous comparer à ceux qui étaient là depuis 1974 à la naissance du Pds. S’ils pouvaient seulement comprendre que quand Me Wade créait son parti en ce moment-là, ils n’étaient pas plus de 20 personnes. Il y en a qui ont pris le train en 1978, 80, 98... D’autres sont partis et sont revenus. Donc, je refuse la classification des militants. Ce qu’il y a, c’est la conviction, l’apport et la confiance au chef de l'État et le travail que l’on accomplit pour ce dernier par rapport aux missions qu’il confie aux uns et aux autres pour pouvoir être un bon relais.
C’est cela notre combat et je pense que le président a apprécié et c’est pourquoi il nous a appelé à ses côtés. Et chaque jour, il nous renouvelle sa confiance. Il y a par contre d’autres qui sont dans le Pds et qui se disent : ‘Puisqu’ils se sont battus et ont été partout avec Me Wade, dès lors que celui-ci a convaincu d’autres individus qu’il a fait venir, il faut leur faire tout de suite de l’espace pour travailler ensemble’. Ce qui est une attitude appréciable et responsable. Le troisième facteur est que le président Wade n’appartient plus à une formation mais au peuple sénégalais dans sa grande majorité, société civile, partis politiques, qui se sont réunis pour le porter au pouvoir. Bien sûr qu’il a eu un appareil politique qui s’appelle le Pds ou certaines personnes ont eu le mérite d’avoir souffert dans leur chair. D’autres ont perdu leur vie, y en a qui sont devenus très démunis, s’étant battus pour l’homme. Nous ne pouvons, nous autres jouer à négliger ceux-là. Nous leur devons respect.
Dans notre compagnonnage avec le président Wade, nous avons à prendre en charge ces braves combattants. Ils auraient dû tous occuper des positions de pouvoir. Mais, il n’est pas possible dans la marche d’un pays et dans la configuration d’un gouvernement que tous ceux qui ont porté le même idéal et mené le même combat, puissent tous occuper des postes de responsabilité. À tous ces anciens du Pds, nous vouons beaucoup de respect. Mais tout ce beau monde doit comprendre que le président dépasse le cadre des partis politiques. Il doit y avoir de la place pour tout le monde autour de lui. C’est la situation que nous vivons. Mais nous arrivons à nous frayer un chemin parce que nous avons la confiance du chef de l'État. Et nous ferons tout pour continuer à la mériter.

On parle aussi d’une certaine audace dont vous faites preuve lors des réunions du conseil de ministres... Est-ce vrai ?

J’ai beaucoup d’estime et de respect pour le président de la République pour aller apparaître devant lui comme étant celui qui cherche à lui tenir tête. Cet homme peut être un père pour moi avant même d’être mon patron. Quand j’ai accepté d’être son ministre, j’ai du coup accepté d’être son employé. Même si un jour, il m’engueulait, je l’aurai accepté. Car je fais de même avec mes collaborateurs pour faire avancer le travail. Écoutez, je ne suis pas ce genre de personne qui est décrite. Je ne peux jamais l’être, parce que j’ai appris à savoir comment fonctionne la République.
Et j’ai trop de respect pour le Conseil des ministres pour me prononcer sur des choses qui s’y passent. Et ce que je fustige exactement, c’est ce comportement d’individus qui sortent du conseil pour se rendre au niveau de la presse pour faire le compte rendu. Ils n’aident pas le président encore moins la République.


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