TOUBA : LE COUP DE FIL QUI RISQUE DE FAIRE EXPLOSER L’APR : Une Mbacké-Mbacké crée une fronde contre Cissé Lô

A 11 mois de 2012, un coup de fil risque de faire exploser l’Apr, à Touba. Mame Khary Mbacké Moustapha, responsable autoproclamée des femmes, aurait entendu, via le téléphone portable d’un de ses collaborateurs, Cissé Lô proférer des insultes à son encontre. L’incident et « la gestion dictatoriale » de celui-ci amèneront la Mbacké-Mbacké (par ailleurs fille du défunt marabout de Cissé Lô) à créer une fronde contre son coordonnateur départemental. 

Ce dernier, qui a reçu le soutien de l’écrasante majorité des républicaines, déclare n’être intéressé que par 2012, et appelle la fille de Serigne Moustapha Bassirou à rejoindre les rangs. « Je suis le seul à avoir été désigné, dans tout le Sénégal, à un poste de responsabilité au sein de l’Apr. Je suis le seul coordonnateur départemental au niveau de Mbacké, et aucun autre poste n’a été indiqué. Que tout le monde se range derrière moi pour qu’on puisse travailler et élire Macky Sall comme Président de la République du Sénégal dès 2012 ». Cet appel, aux allures de mise au point, est de Moustapha Cissé Lô. L’homme semble être soucieux de museler cette nouvelle fronde que dirige Sokhna Mame Khary Mbacké. 

La rencontre des femmes, organisée, d’urgence, chez l’ex-parlementaire, a montré combien le malaise est acerbe au sein de l’Apr, au niveau de Touba. Juste après la guéguerre qui l’avait opposé, il y a quelques mois, au collectif des conseillers municipaux républicains de Mbacké, et pour laquelle il était sorti, héroïquement, victorieux, Moustapha Cissé Lô est, désormais, confronté à une nouvelle fronde, rudement, menée par 4 « républicaines » circonscrites dans une mouvance qu’il sied, désormais, d’appeler : « Le groupe des 4 femmes ». 

Loin de vouloir faire comme les conseillers de Mbacké qui avaient, finalement, décidé de quitter le parti, s’étant avoués vaincus, Mame Khary Mbacké Moustapha et Cie ont déclaré être disposées à combattre Moustapha Cissé Lô, jusqu’à l’épuisement de leurs forces. Toutefois, l’ex-parlementaire semble, encore une fois, dominer ses adversaires pour avoir, réussi à décrocher le soutien de l’écrasante majorité des femmes. Ces dernières ont, d’ailleurs, lors de leur assemblée générale extraordinaire, réitéré leur confiance à leur coordonnateur, à la lumière de la résolution qu’elles ont façonnée et adoptée. Elles s’accorderont à mettre un comité de pilotage qui sera chargé de sillonner les quartiers de Touba et du département de Mbacké pour, davantage, massifier le parti. Cissé Lô s’engagera, d’emblée, à financer 20 « cafés » (thé-débats) dans les quartiers, après s’être félicité d’avoir laissé les femmes se prononcer, sur la question, en toute souveraineté. 

La fronde et les raisons de sa mise en œuvre

 Sokhna Mame Khary Mbacké, fille du défunt marabout de Moustapha Cissé Lô, reproche à celui-ci de chercher, vainement, à l’écarter, définitivement, du parti en la reléguant au second plan. Elle l’accuse de gérer l’Apr, au niveau local, de manière dictatoriale. D’après la républicaine, qui réclame être la responsable attitrée des femmes, et qui se prévaudrait d’un mandat (à tort selon un lieutenant de Cissé Lô) au sein du bureau politique de l’Apr, son adversaire ne l’associe à aucune activité politique locale (signalant que celles-ci sont, d’ailleurs, rarissimes pour un parti qui aspire à gagner une Présidentielle). 

Soutenue par trois autres femmes, dont Soda Dieng, Mame Khary Mbacké compte aller jusqu’au bout dans ce combat, quitte à y laisser des plumes. Ce nouvel acharnement serait né d’un coup de fil surprenant et maladroit. En effet, par l’entremise d’un de ses collaborateurs, la Mbacké –Mbacké a écouté Cissé Lô tenir à son égard un discours peu catholique que nous nous garderons de reproduire dans nos colonnes. Très furieuse, la Mbacké-Mbacké se présentera à la minute devant son coordonnateur, et s’en prendra, farouchement, à lui. (…). Bref, ce coup de fil, malgré son caractère non orthodoxe, secoue, terriblement, le parti de Macky Sall. Reste à voir ce qui adviendra de ce nouveau chaos qui frappe le parti républicain, au niveau de Touba, à quelques 11 mois, seulement, de la prochaine échéance électorale.