La tournée des leaders du Front « Siggil Sénégal » dans les représentations diplomatiques et auprès de l’Union européenne a fait sortir de son silence le ministre Bacar Dia, leader du Front populaire et par ailleurs porte-parole du gouvernement, bien qu’étant en vacances. Aussi, qualifie-t-il cette démarche d’acte « antipatriotique à la limite, une agitation inutile ».
Précisant d’emblée qu’il intervient sous la double casquette de leader du Front populaire (Fp) et de porte-parole du gouvernement, le ministre de l’Information, Bacar Dia, a indiqué que le Sénégal est un pays debout (allusion faite au terme « Siggil Sénégal », ou relever le Sénégal), un pays de combat et de conquêtes, qui a fait des options très claires.
« Le chef de l’Etat a amorcé une révolution », a-t-il indiqué. Et le porte-parole du gouvernement de lister les réalisations en cours sous l’ère Alternance.
Notamment les infrastructures « de qualité » comme l’Autoroute à péage, les ponts, le plan « Jaxaay », « une réponse à la demande de populations sinistrées », le plan Sésame qui assure la « prise en charge médicale du 3è âge », la case des Tout-petits qui « démocratise l’entrée au jardin d’enfants », les collèges de proximité, les lycées, les universités, etc.
Le leader du Front populaire d’interpeller alors le Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng (OTD) sur sa gestion du pays « alors qu’il était tout puissant ».
Pour lui, « Ousmane Tanor Dieng a manqué d’ambition pour le Sénégal », rappelant les routes « mono ou bicouches défectueuses » que le régime Ps réalisait », ironisant qu’effectivement le Sénégal a besoin d’être relevé à ce niveau. « C’est ce que le président Abdoulaye Wade est en train de faire », martèle-t-il. A en croire le ministre Bacar Dia, « OTD avait tourné le dos au peuple », précisant que ce n’est pas en faisant le tour des représentations diplomatiques ou en rendant visite à l’Union européenne qu’on réglera les problèmes du Sénégal.
« Pourquoi n’a-t-il pas exposé le cas des populations qu’il a laissées dans l’eau pendant des années ? Pourquoi n’a-t-il pas pris en charge les tout-petits, le 3è âge ? », s’est interrogé Bacar Dia, notant par ailleurs qu’une « politique de désinformation entraîne toujours un effet boomerang. Pis, elle mène au ridicule ».
Antipatriotisme
Par ailleurs, il a signifié que la solution aux problèmes des Sénégalais est entre les mains des Sénégalais et non entre celles des ambassades ou de l’Union européennes, qui d’ailleurs, ont bien assisté à la victoire nette et claire du chef de l’Etat.
Jetant un pavée dans la mare d’OTD, il a indiqué que ce dernier a offert au Ps son score le plus médiocre de son histoire. « De 80 % sous Senghor, le Ps est passé à 15 % aujourd’hui. C’est dire que le peuple lui a tourné le dos. Et ce n’est pas l’Ue qui lui donnera la majorité. Il faut qu’il retourne à l’école des masses », a-t-il dit, se posant la question de savoir avec qui les membres du Front « Siggil Sénégal » parlent dans ces représentations diplomatiques.
Il a invité ces derniers au sursaut et OTD à quitter la tête du Ps. « C’est la seule chose qu’il puisse faire pour son parti », a-t-il estimé.
De l’avis de Bacar Dia, l’acte du Front « Siggil Sénégal » est « antipatriotique ». Mais que cela n’aura aucun effet « car c’est mal connaître le niveau relationnel du chef de l’Etat, a-t-il fait comprendre. S’agissant de la tenue d’assises nationales pour le Front « Siggil Sénégal », le leader du Front populaire a estimé que le Front confond sa situation à celle du pays. « Il incarne des hommes qui ont besoin de se redresser et qui ne peuvent pas utiliser le mouvement syndical ou la Société civile pour créer une insurrection ».
« Au fait, des assises pourquoi faire ? », s’est-il demandé, avant de penser que la réponse du peuple, de la Société civile, est une « défaite cinglante » pour le Front. Il s’est dit convaincu que le peuple ne suivra pas ce Front dont les leaders ont commis une faute politique. Celle d’avoir boycotté les élections, s’excluant alors du Parlement, cadre de concertation ».
Pour lui, le Front, ne disposant plus de « cadre d’expression, fait de l’agitation inutile », soulignant qu’il faut concentrer le débat autour des questions socioéconomiques.
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