Wal Fadjri : Que pensez-vous d'un éventuel report des législatives ?
Ndèye Fatou Touré : En l'état actuel des choses, il n'est pas opportun de parler de report. Pour nous, quelle que soit la décision qui sera rendue par le Conseil d'Etat, il n'y a pas lieu de reporter à nouveau les élections législatives. Ce serait vraiment du gâchis, compte tenu des immenses moyens dégagés par l'Etat et ayant, entre autres, servi à l'impression des bulletins. L'Etat ne peut pas se payer le luxe de reporter les l'élections. En tout cas, au niveau de notre coalition, nous n'avons pas intégré cette donne et nous sommes résolument engagés dans le combat pour l'émergence d'une nouvelle citoyenneté. Rien, croyez-moi, ne nous divertira de notre objectif.
Wal Fadjri : Ne craignez-vous pas, au regard du peu d'engouement noté durant cette campagne, que les Sénégalais ne se rendent pas massivement aux urnes ?
Ndèye Fatou Touré : Je ne crois pas que l'opposition boycotteuse sera suivie par les Sénégalais. Ces derniers n'ont pas à recevoir de consignes pour voter ou non. Le vote est un acte civique qui interpelle chaque citoyen. C'est pourquoi, nous nous sommes efforcés, au sein de l'Union nationale patriotique, d'expliquer aux Sénégalais le sens que constitue le vote pour les législatives. Est-ce-que les populations, pour quelques raisons que ce soit, doivent accepter que des gens qu'ils n'ont pas choisis parlent en leur nom au niveau de l'Assemblée nationale ? Boycotter une institution qui vote les lois qui s'imposent aux citoyens ne me paraît pas raisonnable. Je crois que les Sénégalais le comprennent et par conséquent vont massivement voter pour se choisir des représentants nationaux dignes de ce nom.
Wal Fadjri : Quel bilan tirez-vous de votre première semaine de campagne ?
Ndèye Fatou Touré : Notre campagne se passe convenablement. Nous en sommes globalement satisfaits. Cette campagne est différente de celle de février dernier du point de vue des messages à délivrer. Pour ce qui nous concerne, nous avons opté pour la methode de proximité. Cela nous a permis de rencontrer les gens chez eux et de leur parler de la façon la plus naturelle qui soit. Et franchement je trouve que c'est une bonne méthode en ce qu'elle permet de s'imprégner du vécu des poplutations et de leurs préoccupations. Sous ce rapport, les doléances n'ont pas manqué et c'est à croire que les Sénégalais ne connaissent que des souffrances. Dans certaines localités, des personnes nous ont arraché le micro, de manière spontanée pour exprimer leur désarroi parce qu'elles se disent oubliées. Figurez-vous qu'au moment où on parle de réalisations par-ci et par-là, nombre de Sénégalais n'ont pas accès à l'eau potable et à l'électricité. Cette semaine de campagne m'a davantage émue sur la situation précaire de mes compatriotes. Nous avons aussi mesuré à quel point les Sénégalais se sont appropriés le concept Tekki. Grâce à ce slogan initié par Mamadou Lamine Diallo et qui met en exergue l'émergence citoyenne, je n'ai aucun problème d'adaptation et les gens m'ont aussitôt adoptée.
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