« Aucune contrée ne sera laissée en rade sur le chemin qui mène vers un avenir meilleur », promettait formellement le président réélu Abdoulaye Wade, dans son serment qu’il prononçait devant plus de 60 000 Sénégalais venus suivre la prestation, après sa réélection avec 55,90% des suffrages exprimés. Le président précise que la campagne électorale lui a permis de mesurer les réalisations de son régime, de 2000 à 2007, et de jauger les défis à relever.
Pour parler du bilan de son premier mandat, Me Wade choisit d’utiliser l’anaphore : « le Sopi est en marche dans l’éducation. 40% du budget national lui sont consacrés, des bourses ou aides sont octroyées à tous les étudiants qui remplissent les conditions pédagogiques, trois nouvelles universités ont été construites. Le Sopi est en marche dans le secteur de la santé, avec 10% du budget national, cinq nouveaux hôpitaux érigés, douze autres rénovés et la mise en place du Plan Sésame ». Dans le discours du président Wade prononcé dans un ton volontariste, « le Sopi est en marche avec trois hausses successives des salaires, le Plan Jaxaay, l’aide apportée aux jeunes par le Fnpj, la modernisation de l’agriculture, la diversification des cultures, le Plan Reva ». Bilan positif du premier mandat, selon le président Wade qui fait espérer des jours meilleurs dans son second mandat de cinq ans : nouvel aéroport à Diass, nouvelle configuration de la navigation maritime, nouvelle capitale administrative, nouveau projet plein emploi etc.
Le président Wade s’est surtout adressé aux jeunes pour leur demander de ne pas baisser les bras. Mais est-il encore possible d’en attendre autant d’eux et des autres franges de la société ? Les 365 premiers jours du 2e mandat du président Wade n’ont en tout cas pas été de tout repos pour les Sénégalais et les citoyens attendent toujours les fruits de l’alternance. Et constatent au quotidien une dégradation de leur pouvoir d’achat. S’y ajoutent des institutions plus que jamais instables, avec notamment la création du Sénat jugé inutile, une Assemblée nationale secouée par des querelles internes, des remaniements gouvernementaux à n’en plus finir, des discours boulevardiers, une absence de programme, de politique cohérente. Comble de malheur, la situation dans le monde rural est plus que préoccupante. Le Plan Reva, un rêve tombé à l’eau. Côté éducation, rien à dire, beaucoup d’écoles construites, mais des élèves et des enseignants en grève permanente. L’appellation même de certaines structures politico-sociales illustre ce constat : « Front Siggil Sénégal », « Doyna sëkk », « Wallu Sénégal », « Fippu jotna ».
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