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Politique

UN AN APRES SA NAISSANCE, Le Cos en quête d’orientation

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UN AN APRES SA NAISSANCE, Le Cos en quête d’orientation
Le Centre d’orientation stratégique (Cos) est-il congénitalement condamné ? Est-il malade dans sa tête ou par sa tête ? Il peine à prendre ses marques un an après sa naissance en mars 2007. Le Cos du général Ibrahima Gabar Diop est en quête en effet d’orientation. Le manque de moyen logistique se le dispute à la démotivation de ses agents, apprend-on. Tandis qu’après l’avoir créé, la présidence de la République semble lui avoir trouvé doublon dès le lendemain avec le « service informel » de renseignement du palais qui avait récemment fait parler de lui dans l’affaire du « chantage » à l’encontre du Haut commandant de la Gendarmerie, Directeur de la justice militaire, le général Abdoulaye Fall. 

Le Centre d’orientation stratégique (Cos) a un an. Conçu au mois de mars 2007 pour être un centre de drainage, de tri des informations collectées par l’ensemble des structures de renseignement officiel du pays, Dieu sait qu’ils sont nombreux, de l’armée à la gendarmerie en passant par la douane etc., il lui revient d’être l’entonnoir de l’information officielle. Centre d’orientation, « pour ne pas dire de directives, ce qui risquerait de heurter assurément les multiples services grenouillant dans les renseignements qui tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à leur autonomie » et surtout d’information « apurée et recoupée » à l’attention exclusivement du président de la République, il remplaçait ainsi le défunt Centre national de coordination et des activités du renseignement (Cncar)du général Boubacar Wane.

Le Cos mieux que le Cncar est chargé d’orienter, de définir et/ou d’aider à la stratégie pour la sécurité du pays. Le Cncar s’occupait, lui en effet que de coordination des services et le plus clair du temps, la question casamançaise l’occupait au point d’en renvoyer l’image d’une agence de résolution de la crise casamançaise. Né pourtant aux lendemains des événements douloureux du 16 février 1994 qui ont vu des membres des forces de l’ordre, surpris et « massacrés » sur le boulevard du Centenaire à l’issue d’une marche de l’opposition d’alors. Le Cncar procédait d’une solution préconisée par des audits approfondis, diagnostiquant l’ensemble des services de renseignement du pays que les « amis » Français avaient effectués sur la demande et pour le compte du Sénégal. Le Cncar était sous l’autorité du Premier ministre, même si son chef rendait compte au président de la République souvent directement. N’avait-il pas été son aide de camp pendant longtemps ?

Diouf avait son Cncar, Wade crée son Cos

Toujours est-il que Me Abdoulaye Wade, après sa réélection à l’issue du scrutin présidentiel du dimanche 27 février 2007, crée le Cos. Son prédécesseur Abdou Diouf avait son Cncar, lui aura son Cos. En vérité le chef de l’Etat avait fait gré aux multiples conseils de services compétents, d’agents et d’amis du Sénégal qui lui suggéraient de (re)mettre en place une structure de coordination de ses services de renseignement. Une structure qui ne relèverait que de son autorité et ne travaillerait exclusivement que pour lui.

Avec l’appui des partenaires traditionnels qui sont séduits par la trouvaille sénégalaise, notamment Français et Américains, il initie le Cos. Qui pour diriger ce nouveau service ? Son chef d’Etat major particulier, le général Ibrahima Gabar Diop, qui après un passage chez les Sapeurs pompiers, est nommé à ses côtés en 2006 ? Certainement, d’autant plus qu’il est désormais apte à être versé à la deuxième section (il est admis à faire valoir ses droits à une retraite paisible). Un officier supérieur à fortiori un officier général sert toute sa vie active. Pourtant les ressources humaines dans ce domaine ne manquent nullement. Le haut commandant en second à l’époque de la gendarmerie, le colonel Aziz Ndao, longtemps « agent opérationnel » du Cencar à Ziguinchor. Son ancien patron, le général Pape Khalil Fall, nommé ambassadeur en Chine après son passage à la tête des Armées, second du général Boubacar Wane au Cncar avant d’aller s’occuper de la structure sous-régionale de coordination des accords de défense basée en Côte d’Ivoire, aujourd’hui dissoute (l’Anad).

Amadou Moustapha dit Toto Sarr, le commissaire divisionnaire, ancien Directeur général de la sûreté nationale (Dgsn)de célèbre réputation. Le général Mamadou Niang, ancien ministre de l’Intérieur au début de l’alternance, actuellement à la retraite après un poste d’ambassadeur. La liste n’est pas exhaustive. Certains administrateurs civils, notamment ceux dont les fonctions ont mis en contact avec le renseignement. Des nostalgiques se souviennent du regretté Mamadou Diaw, ancien gouverneur avant d’occuper la direction de la Sûreté nationale, de Madieng Khary Dieng… Mais qu’à cela ne tienne, le général Ibrahima Gabar Diop est « rappelé » et devient le patron de la nouvelle structure d’information et de renseignement qu’il aurait, disait-on à l’époque, préférée à la place d’un poste d’ambassadeur. Il est certainement plus intéressant de superviser tout le travail des services des Renseignements généraux du pays, de les orienter dès fois, de les analyser en tous les cas, d’informer en dernier ressort le chef suprême. L’officier général aurait également sous ses ordres une vingtaine de commissionnaires divisionnaires, d’officiers supérieurs de la gendarmerie nationale et des Forces armées, d’agents des hiérarchies supérieures de la Fonction publique. On lui promet aussi des moyens importants à la dimension des ambitions du président de la République en la matière. C’est dire.

MISSION IMPOSSIBLE POUR 007 ?

Le Hic un an après est que le Cos est en quête d’orientation. De sources concordantes, on y « manque de tout ». Pas de moyens logistiques pour les commissaires, officiers supérieurs, agents de la hiérarchie A etc. Les agents ne disposent pas comme leurs autres collègues de primes de risque liées à leur fonction. Ils ne sont pas motivés. Le dénuement y est tel, que deux commissaires de police, membre du personnel ont demandé à être « déchargé » ces temps derniers pour rejoindre soit leurs postes d’origine, soit d’être l’objet d’une ventilation ailleurs. Ils ont, selon les mêmes sources, essuyé pour l’instant un refus poli, mais ferme à leur requête de la part de la hiérarchie qui veut les garder encore ou qui a peur que leur départ ne fasse tache d’huile et ne braque les projecteurs sur la structure. Pour l’heure, nos deux commissaires se contentent à l’instar de leurs autres « camarades » et collègues de jouer à « Freecel » (un jeu solitaire) en pianotant le long de la journée leurs ordinateurs. Il s’y ajoute, confient les mêmes sources, leurs « travaux » dorment le plus clair du temps dans les tiroirs qu’ils ne sont présentés au destinataire. Le comble pour un service de renseignement.

Le général à la retraite, Ibrahima Gabar Diop dont certains de ses « amis » affublent du sobriquet de 007, l’espion du romancier Ian Flemming, porté à l’écran si ce n’est pas celui de J Edgar Hoover, le fondateur du Fbi, apprenait-on, semble éprouver quelques difficultés à faire décoller son service. À la présidence, on paraît lui avoir trouvé doublon avec la structure de renseignement « parallèle » que dirigerait « l’officier » garde du corps Lamine Faye et qui avait été citée dans la tentative de chantage à l’encontre du Haut commandant, directeur de la justice militaire, le général Abdoulaye Fall. Au juste quelle est la suite donnée à cette affaire ? Toujours est-il que le Cos se chagrine à trouver ses marques et à jouer pleinement son rôle. Est-il confronté à la problématique du profil de ses animateurs ? Pâtit-il d’un manque de définition de ses modes d’intervention et de ses moyens ? Une situation qui désole ses « agents » et désespère les partenaires. Tandis que la présidence ne paraît avoir oreille que pour son « service parallèle ».



1 Commentaires

  1. Auteur

    Bislan

    En Mars, 2014 (12:21 PM)
    Le problème avec nos services de renseignements c'est leur manque d’ouverture!! Ils sont réservés aux seuls militaires et hommes de tenus. Ils devraient organiser des concours professionnels pour former un corps d'élite et renforcer leurs équipes avec plus de spécialités et de diversité (hommes et femmes compris).



    Par ailleurs il faut penser à former les effectifs présent! Yaya DIAME a une longueur d'avance sur le Sénégal sur cette question.



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