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Politique

Un autre pied-de-nez à Wade avant février 2007: Idy prépare une fronde à la Cap 21

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Un autre pied-de-nez à Wade avant février 2007: Idy prépare une fronde à la Cap 21

De la simple rumeur, il y a à peine un mois, la question est en train de susciter de sérieuses préoccupations dans les cercles proches du régime : Idy est en train, après avoir réussi l'année dernière à semer la zizanie dans le groupe parlementaire « bleu », en créant son propre groupe, Fal, de concocter une nouvelle manœuvre qui, si elle réussissait, ne manquerait pas, à un semestre des échéances cruciales, de saper durablement le camp de la mouvance présidentielle. Le maire de Thiès veut tout simplement décapiter la Cap 21. Enquête.   
    
« Si Idy parvenait à décrocher, ne serait-ce qu'un seul parti membre de la Cap 21, symboliquement, ce serait un pavé significatif dans la mare de Wade ». Telle est la boutade d'un farouche partisan de l'ex-Pm, qui prétend entretenir de « bonnes relations » avec de « jeunes leaders » de la Cap 21, regroupement de 38 formations politiques soutenant les actions du président de la République.Pour rappel, peu après son limogeage, l'ancien Pm se targuait, en comparant le Pds à une entreprise, d'en être l'actionnaire principal. Peut-il en dire autant de la Cap 21 ? Certains l'affirment. Et pour cause.


Les démarches bien calculées de Idrissa Seck

Il ressort des supputations en cours dans le landerneau politique qu'au sein des formations de la « mouvance » présidentielle, hormis les formations qui n'existent que par leurs sigles, et qui fourmillent en son sein, la Cap 21 recèle bien des partis qui ont capitalisé une respectable expérience électorale (Aj-Pads de Landing Savané, le Mdc de Serigne Ousseynou Fall, le Fsd-Bj de Bamba Dièye, le Msu de Bamba Ndiaye, l'Udfp de Aloïs Gorgui Dione, le Parena de Marième Wane Ly…) ; ou, à tout le moins, qui ont une bonne présence dans l'arène politique de par le charisme de leurs leaders respectifs, et dont les instances (congrès, conseil national) se tiennent plus ou moins régulièrement (Urd-Fal ou Np de Mahmouth Saleh, Udf-Mbooloo-mi de Pape Demba Sy, Fap de Ahmed Khalifa Niass, Rds de Abdou Latif Guèye, Pur de Khalifa Diouf "Moustarchidine" …) D'ailleurs, les premières tentatives de Idrissa Seck datent de sa sortie de prison. Il avait initié une première manœuvre de déstabilisation de cette chasse gardée de Wade qu'est la Cap 21. Idy avait, contre toute attente, frappé là où on l'attendait le moins : le Rds de Latif Guèye ! En effet, prenant prétexte d'un "ndogou" que le leader de L'Ong Jamra lui avait fait parvenir, alors qu'il était en détention préventive à la Prison centrale de Rebeuss, dans le cadre de "l'affaire des chantiers de Thiès", Idy, dès l'obtention de sa liberté provisoire, fit un clin d'œil à son "ex-victime", en le joignant directement au téléphone, le 11 avril dernier (voir 'L'Office" n°295 du 15/04/06) pour, prétendait-il, "remercier Latif Guèye pour le geste fraternel qu'il avait eu à son égard, à l'occasion du Ramadan". À en croire une source proche de la Cap 21, « c'était cousu de fil blanc, quand on sait que, depuis plusieurs années, Jamra envoie dans les Centres de détention, à l'occasion de ce mois béni de Ramadan, des dons en nature, destinés à tous les détenus. La particularité, cette année-là, fut que Idy se trouvait fortuitement parmi les pensionnaires de Rebeuss. Et Latif ne voulait vraisemblablement pas marginaliser son "ex-bourreau, dans la distribution des "ndogou de Jamra". Ce qui aurait été mal compris de la part de quelqu'un qui a toujours proclamé avoir "pardonné à tous ses ennemis. » Mais toujours est-il que Idy, en fin politique, a réussi la prouesse inespérée de prendre langue avec le secrétaire général du Rds, un membre fondateur de la Cap 21. Qu'est-ce que Idy et Latif se sont réellement dit au téléphone ? Quelle suite a été réservée à leur mémorable palabre ? Continuent-ils à se parler ? Autant de questions que cultivent les deux intéressés. Mais cela n'a pas empêché le maire de Thiès de poser ses jalons chez les frustrés de la mouvance présidentielle.


Le maillage chez les frustrés de la Cap 21

Selon une source proche d'un lieutenant du maire de Thiès, ce dernier nourrit toujours - autant qu'il le fait concernant le Pds, "son parti" - le sentiment d'avoir beaucoup fait pour la Cap 21. Notamment, en ayant contribué à la rendre plus visible et plus crédible. Dans ses fonctions de Premier ministre, Idrissa Seck a eu, en effet, par deux fois, à rendre visite aux leaders de la Cap 21, à leur précédente permanence de la Zone B, « ce qui n'est pas le cas pour Macky Sall », se désole un leader de la Cap 21. Ce constat serait partagé par certains leaders et plénipotentiaires de la mouvance présidentielle, avec lesquels Idy entretiendrait toujours d'ailleurs de solides relations. « Particulièrement, ceux qui lui rendaient régulièrement visite à l'ex-Maison Militaire », nous indique une source souhaitant garder l'anonymat. Il s'y ajoute un flou artistique, qui entoure aussi le Rds de Latif Guèye. Bien que ce parti porte à présent, à travers son plénipotentiaire, Mame Mactar Guèye, la voix de la quarantaine de formations politiques qui soutiennent l'action du Président Wade. Mais le Rds renvoie surtout à un Latif Guèye toujours nuancé, qui, tout en réaffirmant à chaque fois son ancrage dans le camp présidentiel, n'en exclut pas moins tout « soutien aveugle ». Il ne manque pas de revendiquer son indépendance d'esprit et sa liberté de ton, surtout quand il en appelle au « nécessaire dialogue politique », entre tous les acteurs du sérail. Et notre enquête nous aura surtout permis de découvrir que, depuis sa libération, et la fin de son séjour médical au Maroc, le leader du Rds n'a pas encore mis les pieds à la permanence des "mouvanciers", ni à la salle des Banquets du Palais, lors des rencontres périodiques des leaders de la Cap 21 avec le chef de leur coalition, le secrétaire général du Pds, Maître Abdoulaye Wade. La même énigmatique « éclipse » est également notée chez le leader du Fsd-Bj, l'ingénieur arabisant, Cheikh Bamba Dièye, dont les proches continuent de croire que leur parti a été « trahi », en se voyant privé de la « station » (le poste de Pca de la Saed) qu'occupait l'ingénieur-paysagiste, le défunt Cheikh Abdoulaye Dièye, fondateur de ce parti.


Éclatement de l'électorat de Wade avec des candiats-liges

Considérant toutes ces frustrations, une stratégie de satisfaire autrement certains des frustrés était enclenchée. En effet, un mois avant que la nouvelle de l'augmentation (vertigineuse) de la caution, pour briguer la magistrature suprême, ne soit connue, nous détenions des informations prêtant à Idrissa Seck l'intention de "casquer" pour certains leaders de partis de la Cap 21, qui souhaiteraient participer aux joutes électorales du 25 février prochain. Le cautionnement étant alors fixé à 6 millions de nos francs pour la présidentielle, et à 2 millions pour les législatives. Dans le but inavoué de faire éclater l'électorat de Wade, par le biais de "candidatures de diversion", pour ensuite "fédérer" tous les suffrages du camp de la majorité, lors d'un éventuel deuxième tour, en faveur de l'ex-fils putatif du président sortant. Mais, comme par "hasard", l'arrêté n° 5792 du 25 août 2006, du (très informé) ministre de l'Intérieur est venu chambouler tout cet échafaudage, en « boostant » fortement (à dessein ?) la caution, qui, comme on le sait, est passée du simple (6 millions) au quadruple (25 millions) ! Et comme dans un scénario de riposte parfaitement bien huilé, c'est une des voix officielles de la mouvance présidentielle, le porte-parole de la Cap 21, Mactar Guèye, qui a aussitôt pris le relais du ministre de l'Intérieur, pour défendre dans les médias "la pertinence de la mesure" ; qui, soutenait-il, "permettra de décourager les candidatures fantaisistes". Mais cette mesure n'arrêtera pas pour autant Idy, qui semble plus que jamais déterminé à en découdre avec celui dont il se vante toujours d'avoir porté au pouvoir. D'ailleurs, une brèche semble lui être généreusement ouverte, avec les voix discordantes que l'arrêté du ministre de l'Intérieur a aussitôt déclenchées dans les rangs de la Cap 21. En effet, en plus de s'offusquer de la hausse phénoménale de la caution pour la présidentielle, des « mouvanciers » ont vivement critiqué le fait que cette flambée ait également touché la caution pour les législatives (qui est passée de 2 à 15 millions). Et ces partis, membres de la Cap 21, ont eu à l'exprimer bruyamment la semaine dernière dans les médias. Il s'agit de l'Udfp de Aloise Gorgui Dione, de Aj-Pads de Landing Savané, du Msu de Bamba Ndiaye et du Fsd-Bj de Bamba Dièye. Ce tollé vient naturellement s'ajouter aux multiples frustrations (salvatrices ?) qui (et c'est un secret de polichinelle) minent présentement les rangs des « amis » de Iba Der Thiam, qui s'interrogent également sur leur « responsabilisation » dans les rouages étatiques, toujours promises mais jusque-là imaginaires.


Les promesses mirobolantes de Idrissa Seck

En tout état de cause, et de source sûre, des hommes d'affaires (deux, précisément) qui prétendent agir au nom de l'ex-Pm, rôdent, depuis bientôt trois mois autour de certains leaders et plénipotentiaires de la Cap 21, considérés comme des « maillons faibles ». N'hésitant pas souvent à aller les trouver jusque dans leurs domiciles privés. Des négociations secrètes seraient même « très avancées », nous confie une source. Qui ajoutent que des « accords » pourraient même être finalisés les jours à venir, avec certains « mouvanciers » dépités, dans le luxueux hôtel Saint James de Paris, où l'ex-Pm a réservé une suite présidentielle. Et qui fait office, depuis quelques semaines, de « head quarter ». Il y a reçu la semaine dernière ses plus proches lieutenants : Oumar Sarr, Pape Diouf, Awa Guèye Kébé…C'était pour peaufiner ses derniers plans de guerre. D'ailleurs, les langues se délient à la Cap 21 pour expliquer l'Opa de Idrissa Seck. En effet, les propositions faites à certains plénipotentiaires et leaders de la mouvance présidentielle, par des émissaires de l'ex-Premier ministre, commencent à connaître des fuites, en dépit du verrouillage érigé en règle. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles sont on ne peut plus concrètes.
Pour les plénipotentiaires: cooptation dans "la liste" des législatives en "bonne position d'éligibilité", en plus d'un pactole de 10 millions à empocher, dès la signature de l'accord.
Pour les chefs de partis: versement au Trésor public de la caution "présidentielle" de 25 millions, pour le compte du leader-candidat, avec à la clé la dotation d'un véhicule 4X4, pour la campagne électorale. Laquelle sera, bien entendu, prise en charge financièrement par le multimilliardaire de Thiès et ses « amis ».


Sondages

Juste avant le bouclage de ce dossier, nous apprenions que des « sondages secrets » auraient été commandités par le biais d'un célèbre cabinet parisien de communication et de marketing politique, à l'instigation '"d'amis occidentaux du maire de Thiès" Pour, apprend-on, évaluer les chances de ce dernier de mettre le président sortant en ballottage, au premier tour…

Les leviers de Idy

Sur qui va alors s'appuyer l'ex-Pm pour parvenir à ses fins ? Sur les « autres », rétorque avec assurance notre source, proche d'un lieutenant de Idy. Qui ajoute, « qu'ils sont légion les leaders de partis à avoir été laissés à quai, bien qu'ayant dignement participé à la bataille du 19 mars 2000, qui a porté Wade au pouvoir. Ce sont souvent des cadres politiques de haut niveau, « injustement laissés en rade ». Et la plupart d'entre ceux que nous avons pu approcher ne se font plus d'illusions : ils sont parfaitement conscients qu'ils seront à nouveau floués, à l'occasion des prochaines investitures, pour les législatives ». Depuis le 16 novembre 2001, date de la première fronde (étouffée dans l'œuf) au sein de la Cap 21, qui avait eu comme cadre le siège du défunt Ppc de Mbaye Jacques Diop, beaucoup d'eau a bien sûr coulé sous les ponts. Mais il n'empêche que les complaintes des anciens animateurs du « Pôle des Démocrates » restent plus qu'actuelles : elles sont de curieuses « photocopies-conformes » des lamentations éparses qui sourdent toujours dans les rangs de la Cap 21 d'aujourd'hui : « Les promesses de Wade nous concernant tardent à se concrétiser » - « On nous a mille fois demandé nos Cv, sans suite » - « On fait la part belle aux transhumants, au grand dam de ceux qui ont été au front, durant les heures chaudes » - « On nous parle sans cesse de 5 000 emplois créés par an, et pourtant des leaders de la mouvance présidentielle qui, bien que s'étant sacrifiés pour faire élire Wade sont, six ans après l'alternance, toujours confrontés au chômage. C'est injuste » – « Comment voulez-vous qu'un chef de parti, chômeur, puisse défendre le bilan d'une alternance, qui prétend créer des emplois » – « C'est un non-sens, nos militants ne nous croient plus », etc. Tout cela montre que Idrissa Seck n'est pas né de la dernière pluie. Car, tout en négociant avec Me Wade, ou en faisant mine de le faire, il met discrètement en musique son Plan B. Avec un objectif immuable : éjecter son ex-père spirituel du Palais Senghor…

Toujours est-il que le futé créateur du « Msis », de « Fidel » et du défunt groupe parlementaire « Fal », réputé dans l'art de la pêche aux filets dormants, continue de soupeser la Cap 21, de la jauger, mais surtout de recenser les complaintes des frustrés… Dont certains semblent convaincus qu'ils « n'ont plus rien à perdre », parce que n'occupant toujours aucun strapontin officiel ; et, peut-être, beaucoup à gagner (au propre comme au figuré) dans une alliance stratégique, même ponctuelle, avec le politicien milliardaire de Thiès.



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