Une cohabitation issue des élections législatives des 10 et 17 juin serait "une catastrophe" pour la France, a estimé mercredi François Bayrou. Le dirigeant centriste, qui a rompu avec la majorité sortante en votant pour François Hollande au second tour de l'élection présidentielle, souhaite un équilibre dans les institutions que rendrait possible la présence à l'Assemblée nationale d'élus capables de soutenir le gouvernement ou de s'opposer en fonction de la justesse de ses actions - le "courant central" qu'il appelle de ses voeux. "La cohabitation serait une catastrophe", a dit le président du Mouvement Démocrate sur RMC et BFM TV. Présidence et gouvernement soutenus par une majorité parlementaire sont les deux clés, et "si jamais les deux clés sont incompatibles entre elles, plus rien ne marche", a-t-il ajouté. "Toutes les décisions qui sont prises en conseil des ministres ont besoin de la signature du président de la République, est-ce que vous vous rendez compte des risques de blocage ?", a poursuivi François Bayrou. "En revanche, il faut un équilibre dans les institutions du pays, c'est pourquoi on a besoin à l'Assemblée nationale de voix qui ne soient pas des opposants systématiques (...) mais qui soient là pour dire 'nous sommes responsables, c'est-à-dire si vous prenez des bonnes décisions, nous voterons pour'." Ancien compagnon de route de François Bayrou, qui s'est mis selon lui dans une "souricière", le président du Nouveau Centre Hervé Morin juge au contraire qu'une victoire de la droite aux législatives permettrait d'empêcher l'application d'un programme présidentiel "nocif". "Ma conviction profonde, c'est que ces élections, on peut les gagner. Chaque jour qui passe, chaque nouveau déplacement, me confortent dans cette position", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "J'entends bien pour ces élections législatives faire en sorte qu'on ait une cohabitation pour empêcher la mise en oeuvre d'un programme que j'estime nocif pour le pays", a souligné Hervé Morin. L'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy estime qu'une "quinzaine" de députés du Nouveau Centre - sur les 22 sortants - seront réélus en juin. Entre 80 et 100 candidats se présenteront sous son étiquette.
Jean-Baptiste Vey et Emile Picy
1 Commentaires
Robert222
En Mai, 2012 (13:47 PM)Participer à la Discussion