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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

URNES DÉSERTÉES : Victoire du boycott et défaite de la démocratie

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URNES DÉSERTÉES : Victoire du boycott et défaite de la démocratie

Aux regards des chiffres et tendances publiés hier à la clôture des bureaux de vote, le taux de participation aux élections législatives de 2007 va difficilement dépasser les 30 %. Dans certaines localités d’ailleurs, il gravite autour de 15%. L’explication se trouve dans le fait que les Sénégalais ne se sont pas empressés d’aller vers les bureaux de vote

Du coup, on peut dire que l’opposition boycotteuse a gagné son pari. Ce qui ne veut pas dire, ipso facto, que ce faible taux de participation s’explique par le mot d’ordre de boycott lancé par l’opposition à l’endroit des Sénégalais. Mais, cela veut dire simplement, que sur la forme, et sans encore entrer dans l’analyse du fond, l’opposition a gagné sa bataille qui était, on se rappelle, celle du taux de participation dont elle avait prédit qu’il serait faible. Et la réalité leur ont donné raison. Reste maintenant à voir dans le fond, qu’est-ce qui a réellement fait que bon nombre de Sénégalais n’ont pas daigné se déplacer hier.
Au demeurant, une telle analyse ne saurait occulter les aspects déterminants du boycott lancé par l’opposition même si ceci n’épuise pas toutes les raisons qui ont motivé nos concitoyens. En effet, l’opposition qui a boycotté était dite « significatives » car, englobant les principaux partis de l’opposition que sont Rewmi, le Ps, l’Afp, la Ld/Mpt, le Msu, le Rnd, etc. Or, il est indéniable que cela constitue une masse électorale non négligeable dont le respect du mot d’ordre de boycott de leurs leaders ne serait pas étonnant.
Car, est-il encore besoin de le rappeler, il s’agissait pour les Tanor, Idy, Niasse, Dansokho, Bathily et autres qui dirigent ces partis de démontrer que Wade n’est pas aussi populaire qu’il le prétend et que sa victoire du 05 février dernier était du vent, car, « il y avait fraude massive ». Ont-ils réussi ce pari ? Il est difficile d’être affirmatif, mais, on peut dire, sans risque de se tromper qu’il y a quelque chose d’insolite entre les deux scrutins. En effet, comment expliquer qu’un président de la République qui a presque été plébiscité avec un score de plus de 52 % et un taux de participation record de plus de 70% n’arrive pas, trois mois après, à mobiliser la moitié de cet électorat pour lui donner une majorité confortable à l’Assemblée nationale malgré ses immixtions intempestives dans la campagne électorale des législatives ?
Si ces électeurs étaient si attachés à sa politique et à son image, ils auraient au moins pu se déplacer ne serait-ce que pour l’aider à relever le défi que lui a lancé l’opposition à propos du faible taux de participation. De là à dire qu’il y a eu un désaveu de sa politique de la part d’une bonne partie de l’électorat, il y a un pas que nous hésiterons à franchir. Car il importe également de ne pas aller trop vite en besogne. Cela pourrait certes vouloir dire que l’opposition a été mieux écoutée que les tenants du pouvoir comme cela pourrait également avoir une autre signification. Car, il n’est pas superflu de noter que le comportement du Président de la République, tout de suite après sa réélection a été plus qu’incompréhensible. En effet, malgré sa victoire éclatante à la présidentielle, il s’est attaqué à ses principaux opposants les accusant de détournement de fonds entachant leur crédibilité alors que rien ne l’y obligeait en ce moment. C’est alors à partir de ce jour que beaucoup de ses inconditionnels ont commencé à s’interroger sur ses motivations réelles. Pis, quelques jours après sa réélection, les prix des denrées de première nécessité n’ont cessé de grimper : riz, huile, sucre, lait, etc. Une bonne partie du peuple s’est alors dit : « Voilà une drôle de manière de nous remercier après avoir voté pour lui ».
Certains se sont même dits : « Abdoulaye Wade ne nous respecte pas ». Autant de motifs et bien d’autres comme le caractère problématique du statut du député très enclin à soutenir son parti plus qu’il ne le fait pour son pays, qui ont dû peser sur la balance. Car, les différentes prorogations des mandats des députés, les lois y afférent et la loi Ezzan ont fini de jeter un discrédit sur une institution budgétivore et à peu de rendements pour les citoyens. Toutes choses pour dire que ce faible taux de participation n’est en réalité la victoire de personne. Elle traduit plutôt le caractère malade d’une démocratie pilotée par des hommes politiques qui ont perdu leurs repères idéologiques et leur sociabilité tout court. La politique est devenue une profession chez nous avec ses règles inspirées d’un machiavélisme tropical avec comme cobayes le pauvre paysan, le chômeur, l’élève, l'étudiant, l’ouvrier et le consommateur tout court.



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