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Politique

VENDREDI BLEU - Rentrée politique du Pds : Les coups de pieds d’Abdou Fall à Idrissa Seck

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VENDREDI BLEU - Rentrée politique du Pds : Les coups de pieds d’Abdou Fall à Idrissa Seck

Pour une rentrée musclée, c’en est une. Le porte-parole du Parti démocratique sénégalais s’est complètement libéré contre l’ancien Premier ministre, dans une série de diatribes dont la caractéristique essentielle repose sur la violence des mots et la mise en évidence du rôle catalyseur de Macky Sall dans la configuration d’un Pds qui se veut nouveau et résolument tourné vers l’avenir.

N’auront-ils donc jamais derrière eux l’affaire Idrissa Seck ? Les libéraux du Parti démocratique sénégalais ont encore été contraints de s’épancher sur le «cas» de l’ancien Premier ministre, «invité d’horreur» à leur rentrée politique à l’occasion des «Vendredis bleus». Amadou Lamine Faye, considéré comme un politologue, a indiqué à ce sujet qu’il est « gêné chaque fois qu’on prononce le nom de Idrissa Seck». Mais c’était pour indiquer aussitôt ses «inquiétudes» par rapport à la manière dont «le parti» intervient dans la vie publique. «Le Pds doit refuser qu’on lui impose un débat » à travers la presse et l’opposition. Comme pour tempérer son prédécesseur, Me Amadou Sall rappelle brièvement le principe des «Vendredis bleus» qu’il assimile à un «lieu de convivialité intellectuelle » entre les cadres et militants du Pds, la presse, la société civile… Mais lui également ne résiste pas de s’engouffrer dans la brèche ouverte sur le maire de Thiès. Et il commence par dire : « Je n’ai pas peur de parler de l’affaire Idrissa Seck ». Avant d’enchaîner : «C’est une manipulation », affirmation qu’il justifie ainsi : ni le président de la République ni son entourage n’ont parlé de négociations ; Ni Idrissa Seck ni son entourage n’ont également parlé de retrouvailles. «Alors, d’où vient cette rumeur insidieusement relayée ?», se demande Amadou Sall. Et surtout, «qui y a intérêt ? Avons-nous cessé d’être intelligents dans cette manipulation ?» Questions sans réponse de sa part. D’où cet appel : puisqu’il n’y a ni dialogue ni négociations, «parlons de choses qui existent ».

Des choses qui existent, Abdou Fall, porte-parole du Parti démocratique sénégalais et maître de cérémonie, n’en parlera que bien plus tard. De cette affaire Idrissa Seck, il en fera des choux gras à deux vitesses, devant deux publics diamétralement opposés. Face à l’assistance, le ministre de la Santé ne joue pas forcément au gladiateur qui ravage tout sur son passage. Pour lui, le problème posé par l’ancien Premier ministre doit être réglé par une approche globale. Au-delà de la question liée à un retour éventuel de M. Seck dans le parti, «il y a des dossiers judiciaires pendants contre lui». C’est «un homme d’Etat (qui) a été interpellé pour sa gestion». Or, ajoute-t-il, au regard des impératifs de bonne gouvernance qui engagent la crédibilité de l’alternance et du pouvoir, «on ne peut occulter» ces dossiers judiciaires non encore vidés «par des procédés politiciens». Alors, «n’organisons pas notre amnésie sur cette question», prie-t-il. Avant de finir cette première phase, Abdou Fall propose une «observation de fond » tirée de l’affaire Idrissa Seck. «Il faut clarifier la question du rapport entre la politique et l’argent. Il y a un choix à faire à ce niveau entre politique et argent». Selon lui, «un homme d’Etat est un salarié… Quand il y a confusion entre des fortunes personnelles et des ressources publiques», il y a problème. Mais en tous les cas, «on s’en tient à la position de Wade : c’est une affaire pendante devant la justice».

Aux termes de la séance publique de débats, le porte-parole du Parti démocratique sénégalais muscle le discours contre l’ancien Premier ministre, avec une tonalité assez particulière. En aparté avec la presse. «C’est un non débat pour nous, il n’y a pas de débat à ce niveau. Retour à quoi ? Nous sommes en train de travailler, le pays progresse dans tous les domaines, le parti s’élargit (et) se renforce ».

Comme énervé par la ritualisation de l’interpellation sur le «cas» Seck, Abdou Fall se cherche un deuxième souffle : «Ecoutez, il y a une question fondamentale et il faut qu’on la règle de façon très claire. Lorsqu’il y a eu les déviations et les actes particulièrement confus qui ont été posés (Ndlr : par Idrissa Seck) et qui sont en train d’être clarifiés à travers les procédures de voies de droit, le Pds a été repris en main par son leader qui s’est appuyé sur une équipe». Puis vient l’ode pour le nouveau fils putatif présumé. «Aujourd’hui, le frère Macky Sall est le secrétaire général national adjoint du Pds, il est le Premier ministre du gouvernement. Et au niveau du parti, depuis qu’on lui a confié la responsabilité de l’exécutif du Pds, il le gère dans un esprit d’ouverture, dans la convivialité. On n’a plus les petites mesquineries qui ont jalonné le mode de gestion antérieure, les liquidations, les règlements de compte. On travaille entre frères dans une bonne ambiance, et ça se passe très bien ».

L’avenir, selon Abdou Fall, c’est droit devant. «Nous, nous n’allons pas nous amuser, franchement, à réviser un schéma qui donne des résultats aussi probants. Nous sommes sortis des logiques de confrontation, de conflit, de tiraillements pour faire prévaloir les logiques de coopération, d’entente et de partenariat, dans les rangs de notre parti et dans nos relations avec les alliés. Nous avions à l’époque un exécutif de division, aujourd’hui nous avons un exécutif de rassemblement».

DES LAURIERS POUR MACKY

Ne tenant plus de ne pas citer nommément l’ancien Premier ministre dans ses propos, le porte-parole libéral se lâche. «Pendant que Idy divisait, Macky rassemble. Pendant que Idy ne cessait de nous attaquer et d’utiliser les pouvoirs que le chef du parti lui avait donnés pour liquider les cadres du parti et asseoir son propre dispositif, Macky comprend le sens de sa mission». Petite explication de texte : «Sa mission c’est quoi ? C’est de se mettre au service du Président. Sa mission c’est quoi ? Ce sont les responsabilités qu’il assume dans le parti, c’est sur la base de la confiance que le Président Wade investit sur lui. Et cette confiance-là, il l’utilise pour rassembler derrière le président Wade, pour montrer aux cadres et aux militants le Président, non sa propre personne». La question de bon sens devient inévitable : «Alors, vous pensez que nous, nous pouvons échanger une équipe pareille avec quelqu’un qui ne nous a conduits qu’à des tensions inutiles, à des querelles byzantines, à des logiques quotidiennes de liquidation et de déstabilisation ?» Apparemment, il y a eu pleines de victimes que Abdou Fall ne se prive pas de citer : « Et qui n’en a pas souffert ? Les cadres du parti en ont souffert, les alliés du parti en ont souffert. Toutes les alliances que nous avons eues, c’est lui (ndlr : Idrissa Seck) qui les a brisées. Alors, nous avons la chance de nous séparer de lui, vous (ndlr : les journalistes) venez encore nous parler de quoi !»



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