Le président de la République compte visiter le champ de Jatropha ou « tabanani » de la cimenterie de Rufisque, vendredi prochain, dans le cadre de la série d'investissements de l'industrie. Mais cette sortie risque d'être émaillée de toutes sortes de contestations, du fait de la colère des militants de Mbaye Jacques Diop, du différend foncier entre la Sococim et les maraîchers de la zone, des populations de Gouye Mouride qui réclament une route, mais aussi de l'éternelle désunion des frères libéraux de la localité.
Au regard de la situation politique et sociale qui prévaut à Rufisque ces derniers jours, le chef de l'Etat qui va effectuer une visite de travail à la cimenterie de la vieille ville, risque de ne pas être accueilli en grande pompe. Depuis l'annonce de cette arrivée, plusieurs facteurs font que cette visite est sous la menace de huées et autres formes de manifestations. Ses relations tendues, ces derniers temps, avec Mbaye Jacques Diop, risquent de créer un vide en terme de mobilisation durant cet accueil. Les militants de l'ex-maire de Rufisque, très remontés contre « l'acharnement » dont fait l'objet leur mentor, vont à coup sûr boycotter cette visite. Le terrain d'une superficie de 126 hectares , où la Sococim a planté ses arbres de « tabanani », fait aussi l'objet d'un différent foncier. C'était des parcelles à usage agricole, longtemps occupées par des maraîchers de la zone, qui ont des délibérations d'affectation en bonne et due forme. D'après certaines informations, le contentieux a été transmis au conseil d'Etat pour arbitrage. Ces agriculteurs ne manqueront pas de signaler au chef de l'Etat qu'ils ont été spoliés de leurs terres par la très puissante industrie de Rufisque. Les populations du quartier Gouye Mouride, qui opposent un niet sur les travaux de rafistolage de l'avenue Babacar Ndiaye Ndioro, réclament la construction de cette route défectueuse, qui leur crée des difficultés pendant l'hivernage. Ces nombreux habitants souhaitent rappeler au chef de l'Etat, qui doit passer dans cette avenue, sa promesse électorale de refaire totalement cette route départementale, complètement transformée en piste par les gros porteurs de la cimenterie. A cela, s'ajoute le jeu favori des responsables libéraux de Rufisque, qui renouent encore avec leurs divisions. En a croire le maire libéral Ndiawar Touré, tous les maires d'arrondissements libéraux ont boycotté la réunion préparatoire qu'il a convoqué à cet effet. Et par rapport aux libéraux qui estiment qu'il veut accaparer la visite du chef de l'Etat, l'édile de Rufisque rappelle que cette venue de Wade à Rufisque n'est pas un meeting du Pds, encore moins une affaire de parti. « C'est vraiment triste qu'ils mettent l'accent sur l'argent, alors qu'il n'y a même pas encore de budget, je rappelle qu'il faut respecter les parallélismes de formes, ce n'est pas une réunion politique mais une visite républicaine, et je vais prendre mes responsabilités », assène Ndiawar Touré, interpellé sur la question. Avec tous ces ingrédients, à l'image de Richard Toll et Touba, le président Wade risque d'être accueilli par des contestations de toutes sortes, mais aussi par l'inflation.
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