Le numéro un du Parti démocratique sénégalais (Pds), par ailleurs, Président de la République, Me Abdoulaye Wade, va offrir la parité aux femmes libérales sur les listes nationales de sa formation politique, aux prochaines élections législatives de 2007. C’est la principale information qui ressort des déclarations du leader du Pds faites, samedi 09 décembre, devant des milliers de femmes libérales, à l’occasion de leur convention tenue au Stade Marius Ndiaye. Il a demandé aux autres formations d’en faire autant pour permettre aux femmes, qui constituent plus de la moitié de la population, d’accéder aux plus hauts postes de responsabilité.
Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, par ailleurs, président de la République, va recommander à ses camarades libéraux une parité sur les listes nationales aux prochaines législatives de 2007. «Pour la confection des listes départementales, les femmes sont souvent lésées. C’est pourquoi je demande aux formations politiques de faire beaucoup de place aux femmes. En ce qui concerne mon parti, le Pds, je recommande aux responsables une parité. Les listes doivent être confectionnées de manière à inscrire alternativement un homme, une femme et ainsi de suite».
La mise en scène
Cette nouvelle a été accueillie sous un tonnerre d’applaudissements. Les poings serrés, Awa Diop et Aminata Tall, les deux responsables femmes libérales, font le signe de la victoire. Et Me Abdoulaye Wade, dans une sorte de mise en scène, se retourne pour montrer du doigt les responsables libéraux, parmi lesquels le Premier ministre, Macky Sall, numéro deux du parti, comme s’il cherchait une caution. «Vous voyez, les hommes sont d’accord», lance-t-il à une foule hystérique, composée essentiellement de femmes. Le numéro un du Pds ne se prive pas d’éloges : «Avec cette décision, nous pouvons être fiers de donner un signal fort à l’Afrique toute entière, car c’est une première dans le continent. Mais, je voudrais que le Pds ne soit pas le seul à appliquer la parité. J’invite les autres formations politiques à en faire autant», dit-il.
Sur cette idée de parité sur les listes nationales aux prochaines élections législatives, le Secrétaire général du Pds, dit avoir déjà discuté avec Macky Sall, Pape Diop, par ailleurs président de l’Assemblée nationale, et Me Mbaye Jacques Diop, président du Conseil économique et social.
Une femme Premier ministre, c’est encore possible
Le Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, dit avoir rempli son contrat vis-à-vis des femmes. Il a rappelé les modifications apportées au niveau de certaines dispositions de la Loi Fondamentale, de manière à permettre l’accès des femmes à tous les postes de responsabilité. Aujourd’hui, les femmes sont dans la police, la gendarmerie, l’administration territoriale, elles sont dans le gouvernement etc. C’est sous son magistère, dit-il, que pour la première fois, dans l’histoire politique du Sénégal, une femme est nommée Premier ministre. «Et c’est possible, si telle est la volonté de Dieu, qu’il y ait encore une femme chef de gouvernement», soutient-il. De quoi faire rêver Aminata Tall et faire douter Macky Sall. Le Secrétaire général national du Pds a rappelé la longue marche qui l’a conduit au Palais de la République, pour magnifier la «résistance héroïque» des femmes, «principales actrices de la victoire du 19 mars 2000». Le Président de la République a parlé aussi des réalisations du régime dit de l’alternance. «Le Sénégal d’hier, celui de la pauvreté et de la misère, est derrière nous. Un nouveau Sénégal est en marche. Oublions le Sénégal «socialiste» et construirons ensemble ce Sénégal».
«Les femmes m’ont donné la victoire….»
Me Wade a, comme à l’accoutumée, lancé des piques à ses adversaires politiques qui, dit-il, sont en train de faire une campagne médiatique à outrance à l’étranger. «J’ai appris qu’il y a des candidats qui se sont déclarés récemment, mais ils sont vraiment en retard. Cette mobilisation des femmes libérales fera certainement peur à mes adversaires. Je rappelle à ceux qui battent campagne (médiatique, ndlr) à l’étranger - où d’ailleurs, j’ai plus de militants et de sympathisants qu’eux - que les élections se passent ici au Sénégal. Les femmes m’ont déjà donné la victoire en 2007. Avec vous, je terrasserai tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin», lance-t-il, sous un concert de «Gorgui mo bari dolé» (Littéralement : cet homme a beaucoup de force). A la fin de la cérémonie, Me Wade a pris un bain de foule. Debout, dans son véhicule décapotable, il a salué une impressionnante massée devant le stade Demba Diop et tout le long de l’avenue Bourguiba.
Une ambiance électorale
Plusieurs centaines de cars Ndiaga Ndiaye ont «déversé» des militantes et sympathisantes devant le stadium Marius Ndiaye. Des femmes ont arboré des tenues à l’effigie de leur secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. Les responsables des fédérations et des sections ont rivalisé d’ardeur pour habiller leurs militants. Résultat des courses, il y avait autant de tenues que de responsables, mais avec une prédominance du bleu, la couleur du Pds. Dehors, où il y a plus de monde, des baffles et des haut-parleurs ont distillé des décibels, à la gloire de Me Wade. Et quand un Cheikh Béthio Thioune, le «néolibéral», s’invite, par une sorte d’absence-présence (dehors, une sonorisation distille des chansons proches du Mouridisme) à la fête, il apporte une autre allure à la démonstration de force. On se croirait dans un «thiant», qui rappelle bien le rituel Mouride. Sur une banderole, on pouvait voir de loin les portraits de Cheikh Béthio Thioune et de Me Wade. Il y avait un impressionnant dispositif sécuritaire. Pour le décor, des femmes policiers ont formé un cordon tout autour du podium où Me Wade tenait son discours.
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