Tous les responsables des Industries chimiques du Sénégal qui ont commis des «prévarications sur la société», feront l'objet de poursuites devant la justice. Le président Wade a été ferme hier, en faisant face à la presse à la résidence de l'ambassadeur du Sénégal à Paris. Il a révélé, à l'occasion, que de gros scandales financiers ont été découverts aux Ics à la suite d'un audit dont les résultats seront mis à la disposition de la justice, précise le chef de l'Etat.
(Correspondant permanent à Paris) - Va-t-on assister à un autre feuilleton judiciaire, après celui des chantiers de Thiès ? Tout porte à le croire. Car le chef de l’Etat en conférence de presse, après la cérémonie au Sénat, a informé qu’il va mettre à la disposition de la justice sénégalaise l’audit des Industries chimiques du Sénégal (Ics). A en croire le chef de l’Etat, des responsables de l’entreprise ont commis des «prévarications sur la société». Cette conviction du président Wade est renforcée par un document issu de l’audit de la société qu’il a reçu.
«C’est une banqueroute», a martelé Wade qui poursuit en soulignant que ce sont de «gros scandales financiers» que l’audit a découverts. C'est pourquoi des poursuites judiciaires sont envisagées contre les responsables de la boîte.
Pour le chef de l’Etat, on nous a fait croire que les Industries chimiques du Sénégal sont le fleuron de l’économie sénégalaise, alors que ce n’est pas le cas. «Ceux qui ont négocié la mise en place des Ics, ont été trompés», a-t-il martelé, accusant le Parti socialiste de mauvaise gestion des Ics.
Après ces menaces et ces critiques, le chef de l’Etat a annoncé que la somme de 60 milliards de francs Cfa sera dégagée au profit des Ics pour un plan de sauvetage. Reconnaissant en même temps que l’Etat doit de l’argent à la Société africaine de raffinage (Sar), il dira déplorer l’attitude des autorités de cette société à dominante privée. Pour faire face à la crise, Wade annonce l’arrivée de deux bateaux de pétrole en provenance de la Guinée Equatoriale et de quatre autres cargaisons venant de la Libye. Contrairement à ce qui avait été écrit par erreur dans nos colonnes, ces cargaisons en provenance de la Libye transportent chacune 30 000 tonnes (et non 30 tonnes) de produits pétroliers, à savoir du fuel jet, du mazout contenant moins de 2 % de soufre et du diesel oil. Mais si l'accord a été signé lundi dernier entre le ministre de l'Energie et des Mines et les responsables de la société libyenne Tamoil, il reste que ces cargaisons n'ont pas encore quitté la Libye. Ce n'est qu'une fois que les documents comptables seront échangés entre les deux parties qu'elles pourront faire route vers Dakar où elles n'arriveront qu'après dix à quinze jours de mer.
Parmi les personnalités ayant pesé dans la signature de ce contrat avec la Libye, figure au premier plan Ahmed Khalifa Niasse, conseiller spécial du chef de l'Etat et ambassadeur itinérant auprès du président de la République. Il aurait joué, nous dit-on, un rôle prépondérant depuis les Etats-Unis où il se trouvait quand le président Wade l'a alerté de la gravité de la situation avec le risque même que l'aéroport Léopold Sédar Senghor ne soit fermé faute de kérosène. Ahmed Khalifa Niasse d'alerter à son tour le président Khadafi dont le feu vert a permis la signature d'un accord entre Me Madické Niang et la direction de Tamoil.
0 Commentaires
Participer à la Discussion