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Politique

WADE s'emporte et lâche : ‘Niasse a menti’

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WADE s'emporte et lâche : ‘Niasse a menti’
Le premier virage de la campagne n'est pas franchi que les nerfs commencent à lâcher. Illustration physique : Wade qui traite son ancien Premier ministre de menteur ; Ousmane Tanor Dieng de calomniateur. Et encore.

‘Trou d'air dans la campagne’, pour emprunter à la technostructure médiatico-intellectuelle française cette expression qui y fait des vagues. Pourtant, elle sied, parfaitement, à notre contexte politique où la campagne pour l'élection présidentielle est en train de virer au rouge. Et Wade a beau démentir d'une certaine nervosité en l'air, ses paroles d'hier illustrent, à eux seuls, une montée d'adrénaline dans le ton de la campagne. Répondant à une question relative à sa responsabilité réelle ou supposée dans le naufrage du Joola et qui lui aurait été imputée par Moustapha Niasse, le candidat sortant n'a pas usé du protocole. ‘Il ment’, réagit Wade qui était, visiblement, hors de lui. Ajoutez-y d'autres joyeusetés de la même catégorie et vous finirez de vous convaincre qu'il y a de l'électricité dans l'air. Et à moins que le Bon Dieu nous vienne en aide, le mercure politique est parti pour afficher des températures insoupçonnées. Parce qu'on n'en est, il faut le rappeler, qu'au sixième jour d'une campagne qui en a, au total, vingt-et-un.

Ainsi donc, c'est un président de la République obsédé par l'envie de rempiler à lui-même qui s'est présenté, hier, à la presse pour une conférence dont tout indique qu'elle a été programmée au pif. L'absence du Premier ministre, des ténors de la mouvance présidentielle et des fidèles parmi les fidèles que sont Alioune Diop, Farba Senghor et Papa Samba Mboup renseigne du caractère improvisé de ce face-à-face. ‘Ça coince dans la campagne’, soufflait à votre serviteur un proche du Palais. En tout état de cause, ce point de presse, qu'il serve ou pas, à rectifier le tir, a permis au président sortant, au-delà des cinq minutes réglementaires de la télévision, de revenir sur certaines questions pour lesquelles, à l'heure du bilan, toute dérobade est interdite. Il s'agit, en vrac, de l'émigration clandestine, véritable talon d'Achille du régime sortant et, conséquemment, grain à moudre pour l'opposition. Et c'est justement pour répondre à Ousmane Tanor Dieng. Le candidat socialiste, en meeting, à l'intérieur du pays, disait, en effet, que Wade a vendu sa jeunesse pour 13 milliards. ‘C'est de la calomnie ; ceux qui le disent le font par naïveté’, explique Wade. Qui, pour démontrer de son ‘option de transparence totale’, a décidé de créer une commission (gouvernement, société civile, rapatriés, journalistes, etc.).

Sur la question de l'emploi, Wade est persuadé, qu'en 7 ans, il a fait mieux que le régime socialiste. ‘L'ensemble de la main-d'œuvre de l'ancien régime faisait 200 mille emplois’. Lui est convaincu d'en avoir fait plus. Compte non tenu des 10 mille emplois créés par les travaux de l'Oci, des 5 mille emplois annuels dans la fonction publique. Et tutti quanti.

Que personne n'impute au régime sortant la responsabilité de la cherté du coût de la vie. ‘Aucun gouvernement au monde n'a intérêt à enchérir les prix’, réplique Wade à ceux qui en ont le toupet. Pour le candidat de la Coalition Sopi 2007, la flambée des prix du pétrole est la cause principale de cette situation.

Toute cette gymnastique orale, pour, finalement, parvenir à la conclusion que son programme se défend de lui-même. Et qu'il est ‘tout à fait exclu’ que ses adversaires soient élus. Wade leur réserve, d'ailleurs, le ‘peloton de la queue’. Cela, dans la plus totale transparence. Parce que, le fichier est, selon lui, ce qu'il y a de mieux. C'est même ‘mieux qu'en France et aux Etats-Unis’. Mais, changement notable dans le discours, le Wade triomphaliste en diable de la pré-campagne a cédé la place à un autre, plus réaliste. ‘J'espère gagner au premier tour’, dixit Wade.

Soupçonné d'avoir conclu un deal, WADE déclare

‘Il n'y a pas d'accord avec Idrissa Seck’

‘Idrissa Seck est un concurrent’, déclare, péremptoire, Me Wade qui, il y a juste une semaine recevait son ex-Premier ministre pour un quatrième round de négociations. Cette précision a pour but de convaincre les sceptiques qu'il n'y a pas de deal entre eux. ‘Je lui ai pardonné ce qu'il m'a fait comme je l'ai fait pour d'autres’, poursuit-il. Parce que, ‘je suis son auteur (sic) et c'est avec mon argent qu'il s'est formé’. Pour le reste, ‘il demeure mon adversaire’.

WADE au mot

‘Il est tout à fait exclu qu'ils (ses opposants, Ndlr) soient élus’ ‘D'après un sondage, 65 % des étudiants me sont favorables’ ‘Je n'ai pas d'adversaire (politique) au Sénégal. Les quelques adversaires que j'ai sont dans la presse’

‘Quand on lit votre littérature (s'adressant aux journalistes), on se croirait sur une autre planète’

‘La faiblesse de mon bilan, ce sont ses succès’



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