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Politique

Zahra Iyane Thiam, Sg de l’Uds, conseiller spécial à la Présidence : «Les problèmes des Sénégalais restent entiers»

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Zahra Iyane Thiam, Sg de l’Uds, conseiller spécial à la Présidence : «Les problèmes des Sénégalais restent entiers»

A Liberté 2, au domicile parental, Zahra Iyane Thiam dit en toute liberté ses convictions, ses principes, ses vérités. La secrétaire générale de l’Union pour le développement du Sénégal/Innovation parle de son différend avec celle qu’elle considère désormais comme un ex-membre de son parti, Adji Mergane Kanouté. Gestion des affaires, affaire de la drogue dans la police, Uds/Innovation ... le conseiller spécial du président de la République rompt le silence. En plein Ramadan.


Le Président Macky Sall inaugure aujourd’hui (le 1er août) l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Est-ce son projet ou celui de Wade ?

 La question ne se pose pas en ces termes puisque l’Etat est une continuité. L’œuvre humaine ne peut jamais être achevée totalement. L’essentiel c’est, quand on est à la tête d’un pays, qu’on pose des jalons qui puissent être achevés dans la continuité de l’exercice des fonctions. Nous pouvons dire aujourd’hui que l’autoroute à péage est l’œuvre des chefs d’Etat qui sont passés par la magistrature suprême en fonction de la vision que chacun d’entre eux a eu pour le Sénégal. Senghor est venu avec sa vision que Abdou Diouf a renforcée par la suite. Abdoulaye Wade a pris un autre tournant et le Président Macky Sall est venu, en plus de militer pour des infrastructures au service de l’émergence et du développement, prendre en charge des questions sociales. Aujourd’hui, si je prends l’exemple de la loi sur la parité, même si le maître d’œuvre c’est le Président Wade, son effectivité revient au Président Macky Sall, tout comme l’autoroute à péage est une œuvre commune qui a été livrée sous son magistère.

Donc, il faut rendre hommage à Wade et poursuivre le programme de réalisation des grandes infrastructures ?

Il faut rendre hommage à toute personne qui,  tant soit peu, a contribué à l’édification de cette Nation. Le Président Wade, quand bien même certains pensent qu’il a contribué pour beaucoup dans cette forme de crise que nous vivons, il a fait des réalisations et en cela il faut lui rendre hommage.

Le programme Yonnu yokkuté est, dit-on social. Peut-on lui attribuer de bons points sur ce plan social ?

Le programme Yonnu yokkuté n’est pas un programme social, mais une vision pour arriver à une émergence effective du Sénégal. Par contre, ce que je peux confirmer, c’est que le volet social y a une grande part parce que, justement, nous sommes en période de crise qui est valable non seulement pour le Sénégal mais aussi pour le monde. On a vu toutes les péripéties que la Grèce, le Portugal ou la France ont connues. Maintenant, comment nous gérons cette crise-là ? En fonction de nos réalités, sans beaucoup de ressources naturelles contrairement à certains pays d’Afrique comme le Nigéria, le Congo, nous sommes un pays dont la majeure partie des ressources provient des impôts. Par conséquent, on est tenté de faire un arbitrage comme celui du Président qui propose un programme axé sur la bonne gouvernance, la transparence et donc l’assainissement de l’environnement des affaires.  Mais au-delà, nous savons qu’il y a une crise latente qui est là : le pouvoir d’achat des populations est relativement faible, le prix des denrées n’était pas très accessible. Selon les statistiques du Pnud,  la moitié de la population sénégalaise est pauvre. C’est pourquoi une transition s’impose avec un programme social à même de prendre en charge les questions de l’heure. C’est aussi la traque des biens mal acquis, la création d’organes de contrôle et de gestion, mais aussi, sur le plan social, une couverture maladie universelle…

Couverture qui tarde à se concrétiser aussi ?

Qu’est-ce que vous appelez «tarder à se concrétiser» ? Est-ce que vous voulez que du jour au lendemain que…

Mais c’est très attendu ?

C’est une promesse qui est en œuvre et je pense que le ministre de la Santé y est revenu largement. Des lignes budgétaires ont été attribuées à ces secteurs-là, aussi bien la couverture maladie universelle que la bourse de sécurité familiale. Ce sont des options combinées au programme d’accompagnement pour les femmes- le socle du programme de Yonnu yokkuté reposant sur la Femme, les jeunes et le monde rural, trois piliers essentiels qu’il faudra renforcer si nous voulons aller vers l’émergence.

Pour les jeunes, ça tarde aussi à se concrétiser avec les 5000 emplois ?

Pour les 5000 emplois, l’ampleur de la demande a été édifiante puisque 100 000 demandes ont été enregistrées. Mais il faut savoir aussi que l’Etat ne peut pas créer 100 000 emplois par mois. Par contre, il se doit de mettre les outils et l’environnement nécessaire à la création d’emplois.  C’est tout le sens du focus mis sur l’agriculture qu’il faudra moderniser et équiper avec la création de pôles de développement et de spécialisation selon les besoins de chaque région. Il faut également arriver à consommer ce que nous produisons, mais également à produire en qualité et en quantité suffisante. Par exemple, je trouve aberrant qu’on soit un pays consommateur de riz, mais obligé chaque année d’importer du riz, alors qu’on a des terres, de l’eau, du soleil et des bras à n’en plus finir.

Qu’est ce qui bloque ?

Je pense que c’est la méthode qui bloque : les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. C’est cette rupture que les populations ont manifesté le 25 mars. Aujourd’hui, le défi majeur du président de la République c’est d’arriver à mettre effectivement en œuvre cette rupture-là. Il n’y aura pas meilleur bilan que celui des actes qui seront posés à la fin de ce mandat. Le seul acte qui vaille, l’effectivité de la rupture et du slogan «la Patrie avant le parti».

Est-ce qu’il est effectif ce slogan ?

Je trouve qu’il n’est pas aussi effectif que cela…

Des exemples ?

Il n’y a pas lieu de donner des exemples puisque les Sénégalais l’ont tous constaté avec moi. Ce n’est pas pour rien qu’ils disent que rewmi dafa taxaw (ça ne bouge pas). Donc, il n’y a pas lieu de faire tout un dessin. Notre parti, l’Uds/Innovation estime qu’on peut mieux faire et qu’on doit mieux faire. On n’a pas le droit d’échouer.

Dans un portrait, dans Le Soleil, vous aviez dit : «Nous avons choisi de nous engager en politique car nous constatons que les problèmes des Sénégalais restent entiers». Est-ce toujours le cas ?

Je pense que ces problèmes restent entiers. Je peux même aller plus loin : Nous avions investi le candidat Macky Sall parce que nous étions convaincus que le programme Yonnu yokkuté peut être une alternative et solution réelle à ces problèmes. Nous le pensons maintenant comme disent les burkinabè : «Les Sénégalais réfléchissent beaucoup ; ils ont trouvé des solutions à tout. Ce n’est pas la peine que nous réfléchissions ; il suffit juste d’aller prendre et de mettre en œuvre.» Aujourd’hui, nous sommes confrontés au défi de la mise en œuvre, de l’exécution qui ne peut pas se faire sur la base de parti pris. Nous avons gagné ensemble ; nous allons gouverner ensemble. Et cela doit se faire sur la base de compétences, de profils mais surtout de valeurs. La valeur, pour nous, principalement dans ce cas d’espèce, c’est arriver à un dépassement de soi, penser à l’intérêt collectif au détriment de l’intérêt personnel. C’est là où on peut saisir toute la quintessence de l’utilité de la traque des biens mal acquis. Quand je prends l’exemple de M. Baldé (Abdoulaye Baldé, ancien ministre) que j’ai eu à rencontrer la semaine dernière à Oussouye et qui dit : «Depuis 2009, je reçois un salaire, mais je ne le savais pas ; ce n’est pas de ma faute». Je pense que si je démissionne d’un poste et que je vois qu’à la fin du mois j’ai les mêmes revenus ; ma foi ! Je prends mes responsabilités. Je demanderai qu’on ne me paye plus. Ceci me conforte dans mon idée qu’il faudra revoir ce qu’on disait de l’Anoci. Peut-être que, certainement, il n’avait plus besoin de son salaire.

Il y a déjà une enquête sur l’Anoci ?

Oui ça, ce sont les enquêtes réglementaires, mais nous la révision qu’on demande, c’est une révision morale, une conscience même de la population.

Il a fauté ?

Il a fauté, il ne peut pas pointer l’Etat du doigt. Si la Senelec reste trois mois consécutifs ou que vous restez quelques mois sans recevoir votre facture, si on coupe votre électricité, vous allez dire que c’est la Senelec ? Vous ne saviez pas qu’à chaque bimestre, vous devez payer votre facture ?

Est-ce qu’il n’y a pas également la responsabilité de l’Etat qui continue à payer quelqu’un qui n’est pas à son poste ?

La responsabilité de l’Etat est engagée certes, c’est pourquoi nous prônons la rupture et le retour à l’orthodoxie. Et cette responsabilité de l’administration là également, on peut la mettre à nu à travers l’histoire de la drogue dans la police. Une administration, c’est son silence avant tout, son efficacité, sa rigueur.

Selon vous, il y a eu un manque de rigueur dans la gestion de ce dossier ?

Il y a un manque de rigueur et je l’ai souligné. Vous savez, depuis cinquante ans, nous avons le même système : ce sont les mêmes fonctionnaires qui sont là, mais le ministre est là pour un moment donné. Donc, ça ne sert à rien de sanctionner un ministre ou des hauts gradés quand le mal est toujours là persistant. La responsabilité est individuelle…

Mais c’est que dans cette affaire, le ministre a été informé très tôt et il n’a pas agi ?

Ça, c’est ce que la presse dit.

Il y a un rapport qui date de février…

Je n’ai pas vu ces rapports-là. J’ai entendu sa déclaration.

Comment vous l’avez jugée ?

Je pense que c’est une déclaration honnête. Il a dit ce qu’il pensait.

Une «guerre fratricide» entre commissaires ?

Je ne parle pas du fond de sa pensée. Dans la forme, je trouve qu’il n’a pas cherché à faire une déclaration politicienne. C’est important.

Et dans le fond ?

Le fond se construit dans la durée. C’est ce que vous disiez tantôt : «On tarde à voir des réalisations.» Si l’on veut bien construire, les réalisations ne peuvent pas être immédiates. C’est comme la déclaration de patrimoine. On demande que le chef de l’Etat fasse sa déclaration. Il le fait, on lui demande l’origine de son patrimoine. Malheureusement, nos textes ne le disent pas. Maintenant, si nous pensons qu’il faut les améliorer, nous pouvons le faire. Je pense que c’est également cela l’intérêt de la Commission des réformes. Il faudrait que toutes ces questions-là puissent être prises en charge.

Vous avez dit que le problème c’est au niveau de la mise en exécution des programmes. Est-ce que vous indexez le gouvernement qui doit peut-être hâter le pas dans certains dossiers?

Je ne le dirais pas ainsi. Je pense que, quand bien même ils voudraient courir, s’ils n’ont pas assez de jambes pour courir, ils ne pourront pas le faire.

Qu’est-ce que vous entendez par là ?

Ce que notre parti et moi pouvons dire à ce niveau, c’est que si le gouvernement, de manière générale, ne met pas le citoyen au centre de ses préoccupations, on en subira les conséquences. Je pense qu’ils sont tout aussi conscients que nous de cela. Maintenant, il faut leur (le gouvernement) rendre hommage puisqu’ils ont accepté de prendre sur eux de relever le défi à un moment critique. Il faut les appuyer. Ils doivent aussi, de leur côté, prendre toutes les récriminations comme une forme d’énergie qu’on veut leur insuffler. Et, justement, ils décollent quand même.

Comment se porte aujourd’hui votre parti, l’Uds/Innovation ?

L’Uds/Innovation se porte très bien de notre point de vue. On a eu certes quelques différends avec deux de nos militants qui ont été exclus du parti et qui se sont rués vers la place publique pour faire des déclarations qui n’engagent qu’eux. Mais à notre niveau, le parti se porte très bien. Depuis la création de notre parti, durant la période du Ramadan,  nous en profitons pour permettre aux militants de reprendre leur souffle. Voilà pourquoi depuis le début de ce mois, nous avons laissé les gens retourner chez eux. De 2007 à nos jours, nous tenons chaque samedi des réunions régulières

 



5 Commentaires

  1. Auteur

    Bo Parleur !!!

    En Août, 2013 (13:59 PM)
    Le suivant, ....
  2. Auteur

    Rewmi Dafa Makhe

    En Août, 2013 (14:09 PM)
    Les problemes des senegalais restent entiers et la soif d'alternance du peuple est inassouvie. REWMI DAFA MAKHE.
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    Auteur

    Saam

    En Août, 2013 (15:20 PM)
    merci pour cette franchise loyauté et pertinence Dieu vous garde et vous assiste bon courage

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    Auteur

    Latdeuguéne

    En Août, 2013 (17:00 PM)
    On a gagné ensemble, on doit gouverner ensemble, ces 2assertions reposent sur des fondements faux; Maky Sall aété élu par le peuple Senegalais, je crois que meme lui, vu son attitude, pense quece sont les alliés qui l'ont élu, c"est archi faux, le peuple en avait marre, et come c'es lui qui était le mieux placé...........Maky ne fera rien de bon tant qu'il ne se débarasse pas de ses aliés encombrants, à commencer par Zahra Iyane Thiam qui ne represente rien dans ce pays, qui est elle pour etre sur ses grands chevaux et difuser la science infuse?On est pas sorti de l'auberge! entre ces seniors (Niasse, Dansokho, Bathily, M'bow) qui le marquent à la culotte, et ces jeunes femmes ambitieuses et pressées , d'autres qui ont été à l'école mais manquent d'éducation , ou va le Senegal?Je suis serieusement inquiéte
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    Auteur

    Yowwwwwwww

    En Août, 2013 (08:05 AM)
    tu n'es secretaire general et tu le sais tu peux meme pas gagner ta localite raison pour la quelle tu voulais fusionner l'uds dans apr on connait tout tu ne viens plus au reunion au siege tu es un profitard

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