Promouvoir Robert Sagna à la tête du Parti socialiste (Ps) et en faire son candidat lors des élections législatives et présidentielles à venir. C’est le projet qui se cache derrière la création de Démocratie-Solidarité, un courant nouvellement créé le 4 janvier dernier. Objectif : faire élire le maire de Ziguinchor au poste de président de la République du Sénégal. La révélation en a été faite par la coordination communale de Ziguinchor du Ps, réunie, hier, à la mairie de la ville.
Derrière la déclaration des 11 signataires du Manifeste consacrant la naissance du courant Démocratie et solidarité, se cache une bataille de leadership entre le Premier secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, et Robert Sagna. Les camarades de ce dernier à Ziguinchor ne veulent plus en faire un mystère. Réunis au grand complet, à l’exception du principal concerné, ils ont voulu être, on ne peut plus clair. «Nous voulons promouvoir notre leader, Robert Sagna, à la tête du Parti socialiste», ont-ils déclaré. Selon eux, leur parti est orphelin de leader, depuis le départ d’Abdou Diouf. «Ousmane Tanor Dieng n’est pas la personne morale du Parti socialiste. La personne morale du parti, c’est le président et non le Premier secrétaire. Or, depuis la défaite du 19 mars et le départ du Président Abdou Diouf, qui était le président de notre parti, c’est le grand vide. Il n’y a eu aucun congrès pour pourvoir ce poste et les autres postes laissés vacant par les nombreux départs», déclare Moustapha Diédhiou, 2ème adjoint au maire et secrétaire administratif de la coordination communale Ps de Ziguinchor. Et pour combler ce vide, lui et ses camarades ne trouvent pas mieux que leur mentor. «Robert Sagna et Cheikh Abdoul Khadre Sissokho sont les seuls responsables à avoir gagné leur capitale régionale, lors des dernières élections locales». On brandit le charisme et l’expérience de 22 ans de Robert Sagna dans les différents gouvernements sous Senghor et Abdou Diouf. Tout cela leur fait aussi dire que Robert Sagna n’a pas besoin d’un poste de vice-Premier ministre ou dans un gouvernement dirigé par le Pds. «Robert ne veut pas être à côté du président Wade, mais à sa place, et il se bat pour ça», martèle M. Diédhiou qui révèle que, entre les deux tours, Wade a au moins deux à trois fois approché Robert pour le décrocher, mais que ce dernier à refusé. «Je ne me marie pas deux fois. Je me suis déjà marié à Abdou Diouf et au Parti socialiste», lui aurait-il répondu invariablement. Une façon donc pour Moustapha Diédhiou et ses camarades de couper court aux informations selon lesquelles Robert Sagna aurait reçu une offre de poste de vice-Premier ministre au sein du gouvernement Maky Sall, lors des probables remaniements ministériels à venir. Les responsables et militants socialistes de la région de Ziguinchor reprochent également à Ousmane Tanor Dieng sa gestion nébuleuse du parti. «Aujourd’hui, personne, aucun militant ni responsable ne peut te dire où est passé l’argent du parti, comment c’est géré, que sont devenus les véhicules du parti que le gouvernement de l’alternance avait voulu saisir au port, croyant qu’ils appartenaient à l’Etat, etc. C’est Tanor et un groupuscule qui gèrent tout ; c’est lui qui se rend dans toutes les rencontres auxquelles le parti est invité sans rendre compte», déplore Mamadou Sow, un des adjoints du maire Robert Sagna. Il dénonce également l’endiguement au profit «du bureau politique où son cooptées des personnes inconnues», du Conseil d’orientation créé au début de l’alternance et présidé par le Président Cheikh Abdoul Khadre Sissokho, pour arrêter l’hémorragie au sein du Ps.
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