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Affaire Doura Diallo : Le Pr. Mame Diarra Ndiaye expose sur un acte traumatisant, même pour le gynécologue

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Affaire Doura Diallo : Le Pr. Mame Diarra Ndiaye expose sur un acte traumatisant, même pour le gynécologue
Dans l’affaire Doura Diallo, la parturiente qui a perdu la vie ainsi que son bébé au centre de santé de Kédougou, l’attitude du gynécologue, depuis la réception de la défunte, est basée sur des procédures scientifiques.  Celles-ci sont enseignées partout dans le monde, selon le professeur Mame Diarra Ndiaye de la Commission scientifique de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens.

L’embryotomie semble barbare, mais…

«Le docteur Léonce Mbade Faye a été très  lucide. Une situation pareille est reconnue comme déstabilisante pour tout professionnel.  Il n’y a eu ni retard à la prise en charge ni négligence, contrairement aux informations rendues publiques», note le Pr. Ndiaye.

Il ajoute d’ailleurs que le décès maternel est d’abord traumatisant pour le gynécologue. «Notamment ce geste qui choque et que nous appelons l’embryotomie. Pour ceux qui disent qu’il a manipulé et ‘arraché la tête sans pitié’, nous dirons que c’est une fausse information. L’embryotomie peut sembler barbare, mais fait partie de l’arsenal thérapeutique en obstétrique ; se pratique dans certaines conditions et d’une certaine manière. Ce geste est traumatisant pour le praticien qui le réalise, mais il s’y efforce devant le danger imminent encouru par la mère. Il faut s’armer de beaucoup de courage pour le faire».

Selon toujours le professeur, après la césarienne, une hystérectomie s’imposait, du fait d’une complication inhérente à son état. Après avoir requis le consentement du mari, il a procédé au geste. S’en est suivi une réanimation difficile du fait d’un manque de produit sanguin dans ces zones. Ils ont constaté le décès après 30 minutes de réanimation.

Retour sur les faits

Revenant sur la chronologie des faits conformément à l’audition, il explique que la défunte s’est rendue au poste de santé et non au centre de santé à trois reprises ou à chaque fois elle a été référée vers le centre, en vain. Elle a ensuite été admise pour la première fois au district sanitaire à 14 h 30 et non à 8 h. Elle a été reçue par la sage-femme et non la matrone, qui l’a examinée et a fait appel au gynécologue. Celui-ci pratiquait des échographies au sein de la structure. Il a décidé immédiatement de se rendre au chevet de la femme, en demandant d’anticiper sur le bilan préopératoire pour une césarienne. A l’arrivée, il a évalué la situation, avec un fœtus déjà mort et a agi selon des protocoles scientifiques de façon éclairée. Il a utilisé la cascade thérapeutique qui sied à chaque moment de l’évolution de la situation clinique.

Le Pr. Ndiaye invite ainsi les femmes à participer à leur prise en charge. «Une femme porteuse d’un utérus cicatriciel doit être suivie par un gynécologue. L’accouchement doit se faire, même si une voie basse est prévue, dans un centre disposant d’un bloc opératoire. Il n’est pas rare qu’une césarienne soit programmée et que la femme change de lieu de visite pour l’éviter. Cela peut passer parfois, mais le risque est important», explique la gynécologue.

Conditions de travail dans les régions

Dans les  régions, les médecins qui y sont affectés tiennent souvent à eux seuls des blocs opératoires. Ils  travaillent seuls 24 hures/24 et 7 jours/7, assurant consultations, chirurgie programmée et urgences. Le volume d’activités et des situations sont incomparables à certains pays. «Les gynécologues ici ignorent le repos de sécurité. Il s’agit d’une situation inhumaine, les médecins sont d’abord des êtres humains et donc sujets à la fatigue et au burn-out. Cette tendance à fusiller le personnel devant toute situation difficile en occultant les conditions de travail doit cesser», dénonce, entre autres, le Pr. Ndiaye.

D’ailleurs, en l’état actuel, rappelons-le, les blocs opératoires du centre de santé de Kédougou et de l’hôpital de Kédougou ne fonctionnent pas.

 «Un procureur pressé et partial»

«L’ASGO s’organise à défendre notre collègue et à faire respecter la profession». L’entité, selon le Pr. Ndiaye, estime qu’en décidant de priver de liberté ces agents du centre de santé, le procureur laisse, de facto, le bloc opératoire d’une zone difficile non fonctionnel depuis plus de 72 heures, compliquant ainsi le parcours déjà assez laborieux de nos sœurs nécessitant des soins obstétricaux d’urgence, et ceci, sans attendre les rapports d’expertise et d’autopsie.

Du communiqué du procureur, elle dénonce l’impartialité et le jugement de valeur sur la personne.

«Nous ne sommes pas au-dessus de la loi... Mais il faut que les procédures soient rigoureusement respectées. Nous ne refusons pas l’ouverture d’une information judiciaire. Tous les éléments factuels du dossier : carnet de CPN, multiples bulletins de référence, bulletin d’évacuation, registres, dossier d’admission patient vont à l’encontre des accusations portées sur l’équipe de soins. La procédure de prise en charge a été conforme aux normes et protocoles depuis les consultations prénatales.  L’indication d’un suivi spécialisé avec le gynécologue a été notifiée à plusieurs reprises et plusieurs références ont été faites vers le centre de santé. La césarienne a été proposée comme voie d’accouchement à plusieurs reprises, bien avant le terme, en vain, contrairement à ce qui a été avancé».

En plus du procureur, le professeur dénonce un déferlement médiatique et un acharnement judiciaire contre Léonce Mbade Faye et ses collaborateurs. Non sans présenter ses  condoléances à la famille et prier  pour Doura Diallo et son enfant.


9 Commentaires

  1. Auteur

    En Septembre, 2022 (14:25 PM)
    Si les conditions de travail dans les hôpitaux ne sont pas bonnes, on n'a jamais entendu vos syndicats de la santé faire des grève pour demander de meilleures conditions. Par contre pour se faire payer des indemnités et autres primes ces syndicats sont très efficaces dans les grèves. Donc pour les conditions de travail dans les hôpitaux la responsabilité est partagée entre les médecins et le gouvernement, c'est 50-50. C'est la même chose pour l'école jamais de grèves pour dénoncer les effectifs pléthorique dans les classes ou les abris provisoires, mais khaliss rek. Bref nous savons tous le principal mal qui gangrène notre société. 
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  2. Auteur

    En Septembre, 2022 (14:30 PM)
    La dame savait le danger qu'elle courait en continuant à faire des enfants. Elle n'avait qu'à arrêter à temps.  Je connais une jeune femme qui est morte après son 3e accouchement pourtant les médecins et toute sa famille lui avaient conseillé d'arrêter en vain. Yèneu yi c'est du "suicide".
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    Auteur

    Jp

    En Septembre, 2022 (14:43 PM)
    Ne pas vouloir et faire de la faineatisme voilà à quoi cela à abouti. 
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    Auteur

    En Septembre, 2022 (15:16 PM)
    J'ai travaillé dans une maternité avec bloc opératoire pendant 3 ans. Finalement j'ai abandonné parce que je ne pouvais supporter tous ces gestes barbares faits sur des nouveaux nés et leur mamans pour les sauver : parfois tu es obligé de casser une clavicule pour aider le bébé à sortir parce que sa tête est déjà engagé dans le bassin. Parfois tu es obligé de tirer les jambes jusqu'à casser le fémur par accident sinon le bébé suffoque. Embryotomie mom c'est le comble même pour le praticien et surtout la maman qui voit la tête de son bébé détaché du corps.

    C'est horrible 
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    Auteur

    #je Suis Leoncefaye#

    En Septembre, 2022 (15:18 PM)
    En France jamais ce médecin ne serait condamné ou arrêter. Jai pitié des professionnels de santé du Sénégal qui travaillent dans des conditions précaires avec manque de matériel. Le médecin n'est pas Dieu. Il fait de son mieux.
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    • Auteur

      Reply_author

      En Septembre, 2022 (18:37 PM)
      En france les femmes respectent leur rendez vous lorsqu'elles sont enceintes et surtout les consignes des médecins...
       
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    Auteur

    Mor

    En Septembre, 2022 (15:31 PM)
    Déferlement et lynchage médiatique avec une presse inculte et irresponsable comme d'habitude. Un procureur tres jeune visiblement gagné par l'émotion alors que cette fonction requièrent à la fois rigueur et froideur. 

    Toute une coopération qui sauve quotidiennement des vies de mamans et de bébés qui leur sont éternellement reconnaissants, jetée en pâture et trainée dans la boue.
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    Auteur

    En Septembre, 2022 (18:28 PM)
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    Auteur

    En Septembre, 2022 (19:11 PM)
    un procureur qui ment comme il respire
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    Auteur

    En Mars, 2023 (11:59 AM)
    B­o­n­­j­­o­­u­r, j­e m'a­p­­­p­­e­lle Alissia, j'ai 21 a­ns) Dé­bu­­t du mo­­dè­­­le S­E­X­­E 18+) J'a­ime êt­­­re pho­­to­­­grap­­­hi­­­ée n­­u­­­e) V­e­­u­­­i­­­l­­­lez no­ter me­­­s phot­os à l'adr­­­esse su­i­­va­nte --- W­W­­W­­.­­­X­­­2­1.­­­F­­­U­N id08172766
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