Le centre de santé de Dagana a rarement drainé autant de monde. Dimanche dernier, en dépit du fait que c’est un week-end, les locaux du centre était plein à craquer. Les femmes, venues des différents coins de la ville, ont rallié la structure sanitaire pour bénéficier d’un dépistage gratuit du cancer du sein et du col de l’utérus.
Vielles dames, jeunes filles, jeunes dames, il y a en eu de tout âge. Au total, pas moins de 575 personnes ont été dépistées. Une mobilisation qui, d’après le préfet de Dagana, Hubert Lazard Faye, est la preuve que la population est disposée à se faire dépister afin d’échapper à la maladie.
Par la même occasion, la Lisca, initiatrice de l’évènement, en partenariat avec Dp World, a assuré la formation d’une quarantaine de sages-femmes dans le dépistage du cancer du col, sous la direction du Pr. Mamadou Diop, Directeur de l’Institut du cancer à l’hôpital Le Dantec. Une initiation suivie d’un don d’une cryothérapie au district sanitaire de la zone.
Durant la cérémonie, que ce soit la Lisca, Dp World ou même le préfet, tous ont fortement insisté sur la pérennisation de l’initiative. En effet, organiser une journée de dépistage gratuit est certes bien, mais ne suffit pas. L’ensemble des intervenants ont vivement invité le médecin-chef et son équipe à multiplier les dépistages de masse au profit des plus démunies. Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
‘’Il y aura des dépistages de masse, peut-être deux fois par an. Nous irons dans les postes de santé pour décentraliser l’activité’’, promet le Dr Mamadou Kandji.
S’agissant des dépistages spontanés et payants désormais possibles grâce à la cryothérapie, Dr Kandji dit ne pas pouvoir avancer des montants, puisqu’il faudrait d’abord que le comité de santé se réunisse pour plancher là-dessus. Cependant, il assure que les coûts seront accessibles. ‘’Il n’y aura pas de barrière financière. Ce sera juste une petite contribution’’, rassure-t-il.
Le cancer du col est le deuxième cancer le plus fréquent au Sénégal, avec une forte mortalité. Et pourtant, il est largement prévisible. ‘’C’est un cancer qui a une longue histoire, avec 10 à 15 ans de lésions précancéreuses. On a donc plus d’une décennie pour le détecter et le traiter’’, souligne le Pr. Mamadou Diop, non sans préciser que dans plusieurs pays, on n’en parle plus.
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