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Pathologie au Papillomavirus : Plaidoyer pour une démystification du cancer

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Pathologie au Papillomavirus : Plaidoyer pour une démystification du cancer
Le papillomavirus n’est pas que le vecteur du cancer au niveau du col. Il peut être responsable du cancer dans tous les tissus superficiels. En effet, une femme ou un homme qui pratique le rapport buccal, augmente son risque d’avoir un cancer de la cavité buccale. « Pour le moment, le dernier pointage que je fais personnellement, c’est que 38 % des femmes qui n’avaient rien sur leur col, avaient déjà le virus. Mais, avoir le virus ne signifie pas forcément avoir le cancer. Le virus peut progressivement sur dix ans, 20 ans, disparaître complètement ou alors se transformer en lésion de cancer » a expliqué le docteur Kassé dans le cadre de l’international papillomavirus Awarenews day (journée mondiale de lutte contre les papillomavirus). Il y a une cause pour le cancer du col de l’utérus, c’est l’infection par le papillomavirus. Or que les papillomavirus ne sont transmis que par voie sexuelle, premièrement. Et deuxièmement, il est extrêmement important de faire comprendre aux gens qu’attraper le papillomavirus ne veut pas dire avoir le cancer.

Les difficultés liées à la prise en charge

La difficulté que nous avons au Sénégal, c’est qu’il faudrait que ce qu’on appelle le registre du cancer soit quelque chose de totalement diffusé au niveau national et que cela ne soit pas qu’à Dakar dans quelques hôpitaux, parce que cela nécessite des ressources humaines, des ressources culturelles et financières dit-il. Pour lui, il est clair qu’il y a une charge de travail pour les gynécologues. « C’est incroyable ! Je ne sais pas comment ils font. Si vous pensez aux consultations prénatales, aux grossesses, à la chirurgie obstétricale et à toutes ces spécialités, sans compter la vaccination, le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses, c’est énormément de boulots. Ce qui constitue la difficulté ». Le docteur Kassé explique qu’aujourd’hui, on évite de se précipiter pour opérer les malades qui n’ont pas de cancer, qui ont des lésions précancéreuses. « Pour celles qui ont des lésions précancéreuses, qui peuvent se transformer en cancer dans dix ou 20 ans, on n’est pas obligé de leur enlever l’utérus. On est simplement obligé de détruire la lésion précancéreuse ou alors de la couper. Dans quelques cas, on est obligé d’enlever et l’utérus et les ganglions et peut être même de faire de la radiothérapie et ou de la chimiothérapie » dit-il. Par contre, il arrive que dans des zones à ressources limitées, comme Tambacounda où on rencontre une femme qui vient de Fongolémi avec une lésion précancéreuse et qui a tout le mal du monde à arriver à Tambacounda, on ne peut pas la laisser repartir comme ça pour lui demander de revenir l’année prochaine, ce qu’elle ne va pas faire, ou si elle revient c’est avec une lésion cancéreuse dix ans plus tard. Parfois, exceptionnellement, il y a des cas exceptionnels dans lesquels nous sommes obligés de faire les traitements radicaux.

Les préjugés autour de la vaccination contre le cancer

 Interpellé sur la cherté de la prise en charge et du vaccin, il atteste que « le vaccin coûtait 120 000 F CFA quand je l’ai amené en 2008 au Sénégal. Nous nous sommes battus, le prix a été divisé par deux. Nous avons continué à nous battre, la dose vaccinale est tombée à 18 750 F CFA. Et nous nous sommes battus et la Fondation Gates offre le vaccin au Sénégal à 5 dollars Us la dose, soit 2 500 F CFA. Donc, franchement les vaccins ne sont pas chers et sont disponibles dans les centres de santé et de postes de santé ». Il se désole cependant du fait que « malheureusement, il y a eu cette mauvaise communication qui a instauré la peur autour du vaccin ». Et pourtant, précise le docteur : « Il y a une chance extraordinaire au Sénégal, c’est qu’il y a un vaccin contre le papillomavirus. Il y a énormément de personnes, de journalistes, d' activistes ou de la société civile qui font croire que le vaccin contre le papillomavirus est dangereux. On n’a pas encore vu quelqu’un qui est mort d’avoir utilisé le vaccin. On n’a pas encore vu de femmes qui ont perdu leur fécondité et leur grossesse du fait de la vaccination. On n’a pas vu de maladies générales provoquées par ce vaccin. Par contre, on a vu beaucoup de femmes jeunes qui ont été vaccinées qui n’auront jamais de cancer du col de l’utérus. Et pour cela, je pense que c’est important. Si le Sénégal avait une richesse infinie, on aurait vacciné les enfants, les adolescents, les adultes. Par contre, si les ressources sont limitées, on est obligé de choisir la population que l’État peut vacciner ou doit vacciner. Mais, cela est chose. Mais à côté de ça, il y a une médecine individuelle où on recommande que les femmes jusqu’à l’âge de 47 ans peuvent en bénéficier ».

Le plaidoyer dans la société civile

Le Dr Abdoul Aziz Kassé, enseignant d’université retraité depuis le mois de décembre, affirme qu’il faut porter le plaidoyer dans la société civile avec la Société de colposcopie et de pathologie au Papillomavirus. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, pendant des décennies, il plaide un changement de politique, mais surtout, un changement de comportement. C’est-à-dire que les femmes comprennent que désormais le cancer n’est plus une fatalité. « On peut le prévenir et on peut le diagnostiquer tôt, c’est-à-dire, le dépister, le traiter et le guérir. Aujourd’hui, ce serait triste que l’on continue encore à voir des cas de cancer avancés à 75 % de nos pratiques » dit-il. Pour arriver à ce résultat, il a fallu former des spécialistes selon lui. « Nous avons formé beaucoup de personnels, surtout des gynécologues. Et aujourd’hui, les malades ont tellement de chance, parce qu’ils sont capables de voir les sage-femmes qui ont été outillées et formées. Et cela va même plus loin, car elles ont la chance de voir des médecins qui ont des appareils que l’on appelle le colposcope, un appareil qui grossit les lésions parfois jusqu’à 40 fois pour détecter des lésions qui sont à peine de la taille de 1 millimètre » se réjouit le docteur Kassé.


2 Commentaires

  1. Auteur

    En Mars, 2023 (18:03 PM)
    Macron vous a donné des vaccins destinés aux jeunes filles de moins de 19 ans pour cela commencer par les collégiens pour éviter cette terrible maladie dont le cancer de l'utérus 
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  2. Auteur

    Guisguis

    En Mars, 2023 (20:51 PM)
    Europe ils font le vaccine Papillomavirus aux fille déjà à l'âge 14 ans mais dommage qu'en Afrique on se vaccine jamais tant qu'on est pas malade
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