Dans cette nuit du 19 mars à demain jeudi, la communauté musulmane veillera cette nuit pour célébrer la venue au monde du sceau des Prophètes, Seydina Mouhamed (PSL). La célébration de cette nuit appelé Maoulid Al naby, perpétué dans les différents foyers religieux, revêt un cachet particulier dans la cité de Tivaouane où elle a été instituée et vivifiée au tout début du XXe siècle par El Hadji Malick figure emblématique de l’Islam au Sénégal.
C’était au tout début de son implantation dans cette localité considérée à l’époque comme la capitale des Ceddoo (princes guerriers). Sous son impulsion, cette ville-carrefour allait vite se muer en une véritable université populaire et devenue l’abreuvoir d’éminent érudit de l’Islam. A l’image de l’Envoyé de Dieu, qui a adopté la ville de Médine, Cheikh Ahmed Tidiane qui a quitté sa ville d’Aïnou Mahdy (Algérie) pour Fez (Maroc), El Hadji Omar Tall, Halwar pour les différentes contrées de l’Afrique de l’Ouest, Cheikh Ahmadou Bamba pour Touba, Limamoulaye pour Cambérène, El Hadji Malick Sy a donné la même trajectoire à sa mission en s’établissant à Tivaouane au détriment de sa ville natale de Gaya.
Après des passages dans des localités comme Ngambou Thilé, Saint-Louis, Ndiarné et plus tard à Dakar, c’est ainsi à Tivaouane qu’il a lancé son célèbre appel.
“Célébrons ensemble l’anniversaire de la venue au monde du Prophète Seydina Mouhamed (PSL) sans aucune inclinaison à des actions illégales". A côté d’un de ses fidèles compagnons Rawane Ngom, il jette la base du Gamou annuel tel que célébré aujourd’hui à Tivaouane.
Durant cette nuit, l’érudit de Tivaouane s’adonnait à divers actes de dévotion notamment l’exégèse du Saint Coran, au rappel du message et de toutes qualités humaines du Prophéte de l’Islam. Mais aussi de l’appropriation de sa Sunnah ou tradition du Prophète. Le tout agrémenté et entrecoupé par des poèmes et louanges destinés au sceau des Prophètes. Cette célébration était cependant précédée par l’observation du bourdah, ou recueil de poèmes produit, il y a plusieurs siècles par un savant égyptien du nom de Mouhamed El Busri et dédié à l’Envoyé de Dieu.
Après la récitation de ce Burdah durant les douze derniers jours précédant le Gamou, El Hadji Malick Sy se reposait le onzième jour, veille du Gamou. Cette tradition a été vivifiée jusqu’à son rappel à Dieu en 1922.
Cheikh Al Khalifa Ababacar Sy, l’homme au légendaire bonnet carré qui lui succédera en 1922 à la tête de la communauté tijane va se charger d’entretenir la flamme durant les trente-cinq (35) ans de Khalifa à côté de ses frères El Hadji Mansour Sy Malick, El Hadj Abdoul Aziz Sy ‘’Dabakh’’, El Hadji Habib Sy et des Moukhadams.
Aujourd’hui, après la disparition, le flambeau est entre les mains de Serigne Mansour Sy ’’Borom Daradji’’.
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