NETTALI - La société de transport public Dakar Dem Dikk a fait les frais des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants anti-homosexuels, hier, autour de la Grande mosquée de Dakar. Le Directeur général de la société, Christian Salvy, déplore la destruction de 14 de ses bus et menace de bloquer le réseau, rapporte Première Fm.
Généralement, les manifestations de rue débouchent à Dakar sur des attaques contre les bus de la société de transport Dakar Dem Dikk. La marche réprimée contre les homosexuels d’hier n’a pas dérogé à la règle, ce que déplore amèrement le Directeur général de la société, M. Christian Salvy. « Quatorze véhicules ont été saccagés aujourd’hui, dont cinq vraiment très endommagés. On nous casse des pare-brises, des glaces latérales, des tôles. Il va y avoir des véhicules qui vont être immobilisés à peu près trois semaines et entre les peintures, les révisions et les pare-brises qu’il faut faire venir de l’extérieur, vous avez pratiquement pour 4,5 millions, presque 5 millions. A multiplier par 14 véhicules, c’est dramatique », se plaint le Directeur général de Dakar Dem Dikk. M. Christian Salvy de faire ensuite dans la prière. « Je lance un appel à toutes les familles de Dakar et de Grand-Dakar : ‘Ecoutez, vos enfants, vous en êtes responsables. C’est à vous de leur parler, de les conscientiser’. Aujourd’hui, ils ont cassé 14 véhicules, qui vont réduire nos capacités de transport, qui vont les punir eux-mêmes, qui vont punir leurs parents, punir les amis, leurs familles. Il faut quand même qu’on sorte de ce cercle infernal, ce n’est pas possible ». A en croire le Directeur général de Dem Dikk, « depuis le 17 octobre 2005, où nous avons mis en circulation les premiers 400 véhicules neufs, nous sommes à notre 77e véhicule qui est bousculé. Il faut que tout cela s’arrête. Nous le savons, le chef de l’Etat le sait, il faut doubler la flotte ; nous travaillons à cela, ça va venir, mais arrêtez ce massacre. On ne sait plus que dire ». M. Christian Salvy ne peut plus faire que dans la menace. « Je tiens maintenant à prévenir, car on risque de rentrer dans un cercle infernal. Si un jour, on a un de nos collaborateurs qui est blessé ou heurté, j’arrête immédiatement le réseau. J’en prends la responsabilité et le chef de l’Etat, lui, s’arrangera pour le remettre en route. Ce n’est plus possible, il faut arrêter, c’est un massacre. Donc voilà, maintenant, on va griller cinq minutes à droite, cinq minutes à gauche. Déjà, à l’heure actuelle, regardez nos véhicules, tout le monde s’en plaint, ils sont surchargés, on transporte les gens dans de très mauvaises conditions parce que nous n’avons pas la flotte suffisante qu’il faut », se désole le patron de Dakar Dem Dikk.
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