Elles sont 15 filles à être rapatriées au Sénégal. C’est vers les coups de 17 heures et quart qu’elles ont quitté l’aéroport de Madrid. L’une d’elles, joint au téléphone avant son embarquement, s’est confiée à nous. Elle s’appelle Malado Bâ. Elle a laissé entendre au téléphone, que les autorités sénégalaises n’ont pas respecté les promesses qu’elle avait faites aux candidates. Selon elle, l’Etat leur avait dit qu’il allait tout prendre en charge, excepté leur nourriture. Mais il n’en a rien été. «Une fois en Espagne, on nous a acheminées à 800 Km de Madrid, dans un endroit où il n’y avait aucun Sénégalais. Nous ne parvenions même pas à discuter avec les Espagnoles. C’était un dialogue de sourds entre nous. Et les conditions de vie étaient extrêmement difficiles. On nous avait constituées en 5 groupes. Nous prenions en charge nous-mêmes tout le nécessaire», déclare Mlle Bâ. Elle ajoute que «certaines ont été payées, d’autres non. C’est pourquoi, ne pouvant plus tenir, nombre d’entre ces filles ont pris la tangente pour se fondre dans la nature. On ne les a plus retrouvées. Moi, je faisais partie du lot qui était resté malgré les difficultés». Malgré tout, avant-hier, «vers 18 heures, les chefs de campement sont venues nous demander subitement de préparer nos bagages car nous allions rentrer au Sénégal», raconte Mlle Bâ. Elles sont au nombre de 15 à embarquer à bord d'un bus qui a roulé toute la nuit. Et c’est vers 10 heures qu’elles sont arrivées à l’aéroport de Madrid. Pour être rapatriées à Dakar».
Les autorités sénégalaises parlent de tests non-concluants
M. Abdoulaye Seck, président de la commission chargée de gérer ce programme, a balayé d’un revers de la main ces accusations. M. Seck explique que ces 15 filles ont été retournées «après la période d’essai de 15 jours». Tout simplement parce qu’elles n’ont pas donné satisfaction à leurs employeurs. Mieux, il a laissé entendre que «les clauses du contrat ont été respectées et la responsabilité directe de l’Etat du Sénégal n’est aucunement engagée dans ces manquements». Parce que la sélection définitive reste une prérogative des recruteurs espagnols. M. Seck a aussi confié que malgré tout, un vol devait partir hier vers les coups de 21 heures 5. Ce qui porte à 734 le nombre de postes de travail pourvus par le Sénégal. Avec 10 désistements liés le plus souvent à des raisons familiales ou à l’obtention d’un autre contrat de travail au niveau national. Pour finir, M. Seck a expliqué que ce qui s’est passé est une preuve que les Espagnols veulent des travailleurs. Et ne comptent pas arrêter le programme. Car, d’autres secteurs comme la pêche et la mécanique sont aussi visés. Sans parler des démarches en direction du Qatar et de la France qui sont en cours.
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