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2e Partie - L'exil gabonais de Cheikh Ahmadou Bamba, sur les traces du fondateur de la confrérie mouride

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2e Partie - L'exil gabonais de Cheikh Ahmadou Bamba, sur les traces du fondateur de la confrérie mouride

Pendant ses 5 ans d'incarcération à Mayumba, Cheikh Ahmadou Bamba avait le droit de descendre de la mission catholique au sommet d'une montagne vers le fleuve Banio pour ses ablutions. Un hôtel de luxe a été érigé sur ce chemin...

Les musulmans de la confrérie mouride, l’une des principales confréries du Sénégal, ont célébré ce week-end la 116e édition du Magal, le pèlerinage annuel dans la ville sainte de Touba. Ce pèlerinage est l’occasion, pour les mourides, de se souvenir du départ en exil du fondateur de la confrérie, Cheikh Ahmadou Bamba, envoyé en 1895 au Gabon par le colonisateur français. A cette occasion, RFI vous propose de revenir sur les lieux de l’exil… de refaire, entre mystique et histoire, le parcours de Cheikh Ahmadou Bamba.

Libreville. Une vieille passerelle en bord de mer, située exactement en face du palais présidentiel. En 1895, c’est ici que le paquebot Ville-de-Pernambouc accoste. Un homme, un captif, est débarqué. C’est un chef religieux musulman que les colonisateurs français ont voulu éloigner du Sénégal : Cheikh Ahmadou Bamba. 

Sitôt arrivé le prisonnier est transféré dans une base de l’armée coloniale proche de l’actuelle place de l’Indépendance. Plus d’un siècle après ce débarquement, ce sont des jeunes désœuvrés qui occupent l’endroit. Ils y lavent des voitures. « Moi je n’ai aucune idée de ce qu’il y avait ici, lâche l’un d’eux. C’est un parking qui nous permet, à nous les jeunes, de gagner un bout de pain en lavant les voitures ». « Je ne connais pas l’histoire », se contente d’ajouter un autre. 

Cheikh Ahmadou Bamba a pourtant vécu 3 mois à cet endroit. Victime d’humiliations et de brimades, le guide religieux avait toutefois obtenu de ses geôliers la possibilité d’aller prier à environ 300 mètres de son cachot.

 

Le miracle de « Montagne Sainte »

 

Un des premiers Sénégalais arrivés au Gabon supplia l’administration coloniale de bâtir une mosquée sur le lieu où priait le Cheikh. Ce fut la naissance de la mosquée centrale de Libreville, l’une des plus grandes et plus ancienne du pays. « Nos aînés nous disaient que la mosquée avait été construite par un Sénégalais qui s’appelait El Hadj Ndaré Mbaye, raconte Thierno Oumar Khane, imam de la mosquée. Ils lui ont demandé sa bénédiction, il la leur a donnée. Ce qu’ils cherchaient, ils l’ont trouvé. Alors ils lui ont demandé comment ils pouvaient le récompenser. Il leur a dit ‘je veux une mosquée’. Ils ont construit la mosquée, ils lui ont même établi des bons pour que dans les boutiques il puisse avoir les fers… et tout ce que la construction demandait... ».  

Les mourides du Gabon préservent la mémoire de multiples histoires sur ces années d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Faits réels ? Récits sublimés au fil des transmissions de bouche à oreille ? Episodes réécrits pour nourrir l’épopée du fondateur du mouridisme ? L’une de ces histoires a en tout cas pris racine, ici à Libreville. Elle parle d’un « miracle », qui aurait eu lieu dans les premiers mois d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba… En 1895, après trois mois de captivité, les colons choisissent la jungle du quartier Montagne Sainte pour fusiller le Cheikh. Un fidèle mouride poursuit le récit de ce qui s’est produit ce jour là : « Il y avait douze tireurs d’élite avec leur chef. Ils voulaient fusiller le Cheikh à Montagne Sainte. Mais Dieu a fait qu’on a retrouvé morts tous les gens qui voulaient le tuer, et on ne sait même pas ce qui les a tués… Donc ça aussi c’est un miracle de Dieu… ». 

D’après l’histoire, le Cheikh avait été préalablement attaché à un manguier. Lorsque l’arbre a été déraciné quelques années plus tard, un puits d’eau pure s’est formé à cet endroit. Les mourides disent qu’il est intarissable. Une mosquée flambant neuve vient d’être construite là et attend d’être inaugurée.

 

Mayumba, au cœur de la forêt


Les colons français ont-ils été pris de peur ? Ils décident en tout cas d’expédier Cheikh Ahmadou Bamba par bateau à Mayumba, au cœur de la forêt équatoriale au sud du Gabon. Plus d’un siècle après, Mayumba est demeurée l’une des localités les plus difficiles d’accès du pays. Pour s’y rendre, il faut d’abord prendre l’avion pour Tchibanga, la ville la plus proche. 

Arrivé à Tchibanga, Un taxi brousse embarque à 17h. Mayumba est encore à 118 km de là. La piste en travaux est cahotique. Entre les bourbiers et les pannes de la vieille Mitsubishi, il faudra 3 heures pour parcourir la distance. A l’entrée de Mayumba, il faut encore franchir le fleuve Banio. Mais le bac a terminé son service depuis 18h. Il pleut abondamment. Ce n’est qu’à minuit qu’un pêcheur passe par là et rend possible la traversée. 

Au réveil, c’est le début du voyage vers la mission catholique où Cheikh Ahmadou Bamba a été incarcéré. Une pirogue à moteur permet de circuler sur le fleuve Banio. Puis il faut gravir la montagne qui conduit à la mission catholique. La route est glissante.

« Cheikh Ahmadou Bamba a dû vivre plus difficile encore que cela, dit -à moitié essoufflé- notre guide, Cheikh Mbengue, un mouride qui connait bien les lieux. Toutes les routes qui ont été préparées ici n’existaient pas à son époque. Il n’y avait qu’un seul passage qui passe de l’autre côté et qui était vraiment beaucoup plus difficile que par ici. Je me demande même comment ils ont fait pour amener Cheikh Ahmadou Bamba dans un endroit aussi difficile d’accès ! ».

Voilà le sommet. Seuls les chants d’oiseaux déchirent le silence de cette forêt humide. Cheikh Mbengue s’arrête et  prend la parole : « Nous sommes à l’entrée du camp militaire par où on passe pour accéder à la cathédrale. C’était le verrou pour accéder à Cheikh Ahmadou Bamba ». Nous avançons de quelques pas. Il reste encore ici, au milieu de nulle part, une succession de bâtiments datant de l’époque coloniale. Les religieux ont abandonné le site depuis quelques années. 

Mbengue tourne à gauche. D’un pas long et pris d’émotion, il s’écrase entre un citronnier et un cocotier, ouvre un recueil de poèmes et se met à les réciter en chantant. Ce sont des textes écrits par Cheikh Ahmadou Bamba. Le son des « khassaides » s’élève au milieu du site laissé à l’abandon 

 

« Venir réciter les textes de Cheikh Ahmadou Bamba, dit-il plein d’émotion, venir à l’endroit où il était à Mayumba il y a cent ans… réciter les mêmes khassaides que celles qu’il a écrites ici, vraiment c’est un grand plaisir… C’est un message fort pour toute la communauté mouride. Tous les mourides, où qu’ils soient dans le monde, se sentent avec moi ici ». 

http://www.rfi.fr/afrique/20110126-traces-exil-cheikh-ahmadou-bamba-22



13 Commentaires

  1. Auteur

    Baaay Faall

    En Janvier, 2011 (17:38 PM)
    khadim yalla na yalla yook sa leer

    taas niou si sa barke bilahi ma la beugu domou mame Diarra bousso
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  2. Auteur

    Sall Denver

    En Janvier, 2011 (17:47 PM)
    sant yalla bou weer
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    Auteur

    Binta

    En Janvier, 2011 (17:48 PM)
    Dieuredieuf Borom Touba
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    Auteur

    Thug

    En Janvier, 2011 (17:49 PM)
    Euskeuy Serigne Touba!
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    Dieng

    En Janvier, 2011 (18:17 PM)
    bilahi Mame Khadim gueum nani mala gueuneu beug si lou yalla bind

    wa lahi kham gua limay wakh
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    Auteur

    Samba

    En Janvier, 2011 (18:25 PM)
     :down:  Continuez a juré par ce marabout  :haha:  comme si il avait les clés du paradis  :haha:  :haha:  :haha: 
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    Auteur

    Mouride1986mouride

    En Janvier, 2011 (19:21 PM)
    Serigne Touba keneu la !!!!
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    Auteur

    S

    En Janvier, 2011 (20:10 PM)
    el haji omar da daw lakhou c la triste verité

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    Auteur

    Afrik

    En Janvier, 2011 (20:31 PM)
    DIEUREDIEUF BOROM TOUBA

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    Auteur

    Serigne

    En Janvier, 2011 (05:05 AM)
    thank you so much serigne touba u did everything u had to do
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    Auteur

    Lm

    En Janvier, 2011 (07:49 AM)
    Mbaké = est une injonction poular qui veut dire " Déchargez vos bagages"
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    Auteur

    Bijou

    En Janvier, 2011 (10:00 AM)
    Mais !!! today c'est le big bégué quoi !!!!! PEULS vraiment Yaako comme disent les ivoiriens !!!! kekh kekh kekh !!!!!! kone Wolofs yi gno diangal toucouleurs yi !!!! Cheuteuteutttt !!!
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    Auteur

    Bintou Houeyly

    En Janvier, 2011 (16:06 PM)
    bou kene am loula nakhary thie wakh diou gnaw diem thie SERIGNE TOUBA ndakh mom baalna toubab yiko yobouwone rawatina kénéne kouye wakhe lou gnaw thie mom thie barké SERIGNE TOUBA nagnou roye lolou mouride dieufé ndigueul bayi téré
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