Le service médical de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a réalisé plus de 35.000 consultations en 2009. Sa capacité d’accueil est dépassée depuis des décennies. Et cette structure sanitaire ne bénéficie ni de la subvention de l’Etat, ni des programmes de formation.
Coincé entre le restaurant argentin, la mosquée du grand Campus et le pavillon M, le service médical de l’Ucad compte plusieurs bureaux reliés par des couloirs. Il n’y a pas de bousculade pour occuper les premiers rangs, ce jeudi 5 août 2010, dans la matinée. Les chaises sont vides. Quelques rares étudiants et des malades attendent les médecins. Ce décor n’est pas un indice du taux de fréquentation de ce district. « Le nombre de consultations augmente d’année en année. Nous avons eu 35.000 consultations en 2009. Vous ne pouvez pas retrouver ce chiffre dans d’autres districts », soutient le directeur du service médical qui comporte un laboratoire d’analyses, une pharmacie, un service chargé de gérer les fiches médicales des étudiants, une salle de soins et une clinique dentaire.
Plusieurs médecins et infirmiers y officient. Quelques étudiants et des dames venues des quartiers environnants sont devant la porte de la clinique dentaire. Celle-ci attire les habitants des quartiers proches comme éloignés du campus. Ces malades ne sont pas consultés en priorité.
Construit à une période où l’université ne comptait que quelques de milliers d’étudiants, la capacité d’accueil du service médical a atteint ses limites. L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a un effectif avoisinant 50.000 étudiants, aujourd’hui. « Nous sommes à l’étroit. Nous devons penser à construire en hauteur ou édifier d’autres bâtiments dans d’autres sites », projette le médecin-chef, Ndob Seck.
Le service médical situé dans le campus n’a jamais été pourtant pris en charge dans les revendications des étudiants, depuis plusieurs décennies. Ce service aussi important est le parent pauvre de la politique sanitaire du Sénégal. Les agents ne bénéficient pas de formation continue indispensable pour l’amélioration de la qualité des soins. Il n’a jamais obtenu de subvention depuis son érection en district en 2003. « Nous ne recevons ni de subvention, ni de programme de formation. Nous ne bénéficions d’aucun programme de formation de l’Etat et des projets », regrette le docteur Ndob Seck. Pour lui, on ne peut pas faire le bilan de la politique sanitaire du Sénégal en ignorant les centres médicaux des universités.
Les campus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) n’ont pas de maladies spécifiques. Toutefois, les maladies ophtalmologiques, cardiovasculaires et digestives caracolent en tête des pathologies. « Il y a beaucoup de maladies comme les pathologies broncho-pulmonaires, les bronchites, les pathologies digestives comme l’ulcère, la colopathie. Il y a aussi les accès palustres et surtout les problèmes ophtalmologiques. Ce sont les types de pathologies les plus rencontrées », rapporte le médecin-chef.
0 Commentaires
Participer à la Discussion