«50% des professeurs n'ont pas de diplôme professionnel» Selon MAMADOU MBODJ

Le Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen et du secondaire (Cusems) observe aujourd'hui un débrayage d'avertissement pour exiger de l'État le respect des accords signés. Ledit cadre n'exclut ni grèves, ni boycott des examens pour obtenir gain de cause, mais surtout l'organisation de la formation. Parce que, selon Mamadou Mbodj, «50% des professeurs n'ont pas de diplôme professionnel».

Retour aujourd’hui des perturbations du système éducatif sénégalais. Après quelques mois d'accalmie et d'assiduité dans les classes, le Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen et du secondaire (Cusems) décide de réchauffer le front social avec un débrayage. «Nous allons en débrayage d'avertissement demain (Ndlr : aujourd'hui) à partir de 10 heures. Et c'est pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement concernant la formation diplômante», a indiqué Mamadou Mbodj, le coordonnateur du Cusems qui a souligné la nécessité de la formation diplômante de la moitié des professeurs. Car, selon lui, «la formation diplômante concerne un professeur sur deux. Ce qui veut dire que plus de 50% des professeurs du Sénégal ne sont pas formés et ils n'ont pas de diplôme professionnel».

Le «dilatoire» dont fait montre le gouvernement se manifeste, selon Mamadou Mbodj, à travers un constat très simple : «Les professeurs qui se sont inscrits pour la formation diplômante n'ont pas bénéficié des cours sur le support papier, des cours en ligne et des cours en classe qui devraient aller jusqu'au 15 février passé. Les enseignants titulaires d'une licence ou d'une maîtrise n'ont pas eux aussi suivi de formation, comme convenu avec le gouvernement. Et cette formation ne coûte pas plus de 400 000 F Cfa sur les 2 ans». Donc, estime M. Mbodj, «c'est une somme dérisoire pour l'État». La titularisation des sortants de la promotion 2007-2008 de la Faculté des sciences et techniques de l'éducation et de la formation (Fastef), les décrets devant créer le corps des inspecteurs de l'enseignement moyen et secondaire et le corps des professeurs des collèges en éducation physique et sportive (Eps) sont également autant de points sur lesquels le gouvernement s'était engagé face aux revendications du Cusems.

M. Mbodj émet sur une fréquence radicale pour préciser que toutes les possibilités seront mises en œuvre dans ce combat, si «le dilatoire» continue : «Si jamais le gouvernement campe sur sa position, nous n'écarterons aucune possibilité. De la rétention des notes au boycott des examens, en passant par la grève et le sit-in, rien n’est exclu».