Petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall et fils du 1er Khalife de celui-ci, Serigne Assane Fall, dans son ouvrage intitulé « Fier d’être Baay-Fall », n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour balayer certaines faussetés racontées sur son ancêtre et sur sa communauté. Pour lui le Cheikh « n’a jamais porté de boubous multicolores », encore moins des haillons et qu’il « maîtrisait parfaitement le Coran ». « Le Baay-Fallisme ne s’est jamais résumé à la mendicité, aux dreadlocks, au zikr ou au port de colliers et de talismans. C’est une philosophie », dira-t-il.
Au Sénégal, comme à travers le monde, pour être « Baay-Fall », il a suffi à un grand nombre de personnes de porter des haillons, des boubous en patchwork, des colliers autour du cou, de laisser pendre jusqu’à hauteur du dos des dreadlocks, de se munir d’une calebasse et demander de l’aumône, en chantonnant le nom d’Allah. Cette manière de faire a gagné la place publique, faisant de personnes qui n’ont aucune valeur morale, à se réclamer des Baay-Fall, alors que rien ne les lie à Mame Cheikh Ibra Fall. Désolé de noter que cette perception se répand de plus en plus, Serigne Assane Fall, petit-fils du plus célèbre disciple de Cheikh Ahmadou Bamba, a tenu à faire des précisions. Ainsi, se donnera-t-il la peine de revenir sur la vraie histoire des boubous du Cheikh.
« La tradition raconte, selon lui, que Cheikh Ibra Fall avait, accidentellement, fait un trou dans son vêtement et qu’il avait mis dessus une pièce de tissu d’une autre couleur pour raccommoder. Suite à ce geste, un de ses talibés, couturier de son état, eut l’idée de faire un boubou avec plusieurs pièces multicolores. Ayant trouvé un client, le talibé-tailleur a exploité le filon et depuis ce genre de vêtements est assimilé aux Baay-Fall ». Serigne Assane de marteler, cependant que « de mémoire d’homme, Cheikh Ibra Fall n’a jamais porté des boubous multicolores », excluant d’emblée, le port de haillons par le Cheikh. Mieux, l’auteur de « Fier d’être Baay-Fall » de rappeler à ses frères que « les Baay-Fall ne sont pas seulement en habits multicolores, avec des colliers et des talismans, des dreadlocks, chantant et demandant de l’argent, du riz ou du sucre ». A l’en croire, le Baay-Fall est celui qui a fini de faire sienne la doctrine qui renvoie au « travail, comme voie sacrée d’accès à Dieu ».
Le Baay-Fallisme, une philosophie du travail et non de la mendicité.
Loin de servir, pour certains, de passerelle vers la débauche, le Baay-Fallisme est une philosophie du « Niakh Jarinu » (vivre à la sueur de son front) et non « beug lou yomb » (privilégier la facilité). Serigne Saliou d’inviter les uns et les autres, à ne guère coller l’étiquette Baay-Fall à toute personne qui, par l’accoutrement, ressemblerait aux disciples de Mame Cheikh Ibra Fall. « Le Baay-Fallisme est une manière de penser » dira-t-il , ajoutant qu’il est noté, depuis quelques temps « une prolifération de Cheikh Baay-Fall, n’étant ni fils ou petits-fils de Cheikh Ibrahima Fall, regroupant des talibés qui sillonnent les artères de la capitale tendant d’une main arrogante ( pour ne pas dire agressive) leurs oboles, alors que la mendicité ne leur est permise que quand ils sont dans les champs et que leurs vivres de soudure venaient à manquer avant la récolte ou à la suite d’un incendie ». C’est pour ces deux cas seulement, selon Serigne Assane Fall, que les Baay-Fall peuvent mendier et dès qu’ils atteignent ce dont ils ont besoin pour la nourriture journalière, il leur est, immédiatement, intimé l’ordre de baisser la main. Pour lui, la doctrine de Mame Cheikh renvoie au travail et à rien d’autre. « Les Baay Fall ont toujours répondu présents lors des grands travaux ». Les exemples abondent, dans ce sens : « la construction de la voie ferrée de Diourbel à Touba, qui a vu la participation de 700 Baay-Fall sur les 1200 ouvriers, l’édification de la grande mosquée de Touba au cours de laquelle ils étaient chargés de l’extraction du béton du sous-sol, la construction, en cours, sur « Ndiguel » du regretté Khalife Serigne Bara, d’une résidence mouride à Touba- Héliport ».
Mame Cheikh, loin de ressembler aux prétendus Baay-Fall
Soucieux d’apprendre aux néophytes qu’il faut un certain comportement pour être Baay-Fall, Serigne Assane Fall invitera ses pairs à copier directement le modèle du Cheikh. Un autre religieux comme lui a dit : « Apprendre pour savoir, travailler pour vivre ». Mame Cheikh Ibra Fall maîtrisait parfaitement le Coran et les règles de la charia (« rien à voir avec ce mouvement hippie et les rastafaris de Bob Marley). Ses connaissances diverses, selon le fils de Serigne Moustapha Fall, de la langue arabe et des autres sciences religieuses, lui permettront d’écrire un ouvrage intitulé « Diazboul Mouridef » qui devrait être considéré comme le livre de chevet du parfait mouride. Parlant de l’œuvre, Serigne Assane Fall s’étonne de l’usage, par son aïeul, de la troisième personne. Ce qui renvoie aux écritures anciennes. « Plusieurs paragraphes parlent du jeûne (ce qui pourrait paraitre étonnant, vu l’interprétation que certains Baay-Fall font pendant cette période bénie) ». Pourtant, le disciple de Bamba avait fini d’éblouir son monde, par ses prières prolongées, les nuits, et son aptitude physique à travailler toute la journée. Son seul objectif était d’être proche de son créateur, et nul, mieux que son maître, ne pouvait l’amener à atteindre cet idéal.
19 Commentaires
Ridial
En Mai, 2011 (08:04 AM)Yeuwa
En Mai, 2011 (08:07 AM)Hall
En Mai, 2011 (08:14 AM)B
En Mai, 2011 (08:16 AM)le Baay-Fallisme est une philosophie du «Dieuf djeul Niakh Jarinu » (vivre à la sueur de son front) et non « beug lou yomb » (privilégier la facilité)
Lune
En Mai, 2011 (08:24 AM)LE MOURIDISME A FAIT PLUS DE 100 ANS ET LE BAYE FALLISME DE MEME CAR IL EST LE VECTEUR SECULAIRE DU MOURIDISME C'EST GRACE AU BAYE FALLISME QUE LE MOURIDISME EST DEVENU UNE INSTITUTION SACRALISEE MEME IL EST LE BRAS ARME DU MOURIDISME
ALORS POURQUOI DENONCE AUJOURD'HUI LES DERIVES QUE TOUT LES KHALIFS DE TOUBA DE SERIGNE FALLOU A L'ACTUEL KHALIF SAVAIENT SANS RIEN DIRE
SEUL SERIGNE ABDOU LAHAT A EU A LANCER PUBLIQUEMENT DES FATWA CONTRE CERTAINS COMPORTEMENTS DE CES CASSE PIEDS ET BANDITS DE GRANDS CHEMINS
DONC CE PETIT FILS S'IL VEUT FAIRE LA PROMOTION DE SON LIVRE TANT MIEUX POUR LUI MAIS IL EST BEAUCOUP TROP TARD POUR CHANGER LES CHOSES LES BAYES FAUX FONT DES RACKETS DANS LA RUE POUR LES MARABOUTS BAYES FAUX
Reply_authorbous
En Janvier, 2022 (11:59 AM)Coye
En Mai, 2011 (08:31 AM)Papa Ndiaye
En Mai, 2011 (08:49 AM)Undefined
En Mai, 2011 (08:52 AM)si je comprend donc sur 100 baye fall 80 seul sot en regle
Ah
En Mai, 2011 (09:12 AM)Les baye-fall que l'on voit dans nos villes ne semblent pas etre concernés par ces valeurs
D'ailleurs rien justifie le fait qu'ils trainent avec des gourdins , car un gourdin c'est une arme mortelle
Tienne
En Mai, 2011 (09:24 AM)Toubin
En Mai, 2011 (09:54 AM)U22 Pa
En Mai, 2011 (11:07 AM)Obama Senegal
En Mai, 2011 (12:22 PM)Diarama mame Cheikh Ibrahima Fall Sounou Royoukaaye Fii AAkk Founiou Dieume
Undefined
En Mai, 2011 (12:29 PM)Soxna Si
En Mai, 2011 (13:24 PM)mame diarawlak
Adja
En Mai, 2011 (14:07 PM)ton mank d'education m'etonne ta beau tutoyer le cheikh il restera un cheikh
boko faaléwoul soppoko bakay wowé yén yi guiss kouko beug fouffff té gueum la
decidement sokhor dal amna vraiment
souul kerr douko téré feegn may wakh ngeni salawlou kou tedd ki
pffffffffffffffff
Sope Dabakh
En Mai, 2011 (17:09 PM)Afaal
En Mai, 2011 (01:46 AM)Borom Darou
En Août, 2014 (00:20 AM)Dieureudieuf baboul (la porte) mouridina.
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