« Choquant ! » C’est le mot le plus répété par les passants quand on les interroge à propos de l’enseigne qui surplombe la place de la Contrescarpe, au bout de la rue Mouffetard, à Paris (Ve).
Une scène d’un autre temps y est représentée, dans laquelle une femme de la haute société se fait servir à table par celui qui est visiblement son domestique, un Noir, au sourire béat. Le tout surmonté d’un écriteau : « Au nègre joyeux ».
Aline, jeune Parisienne qui profite du soleil dans ce coin très fréquenté de la capitale, dit « être gênée à chaque fois » : « Je trouve que c’est vraiment déplacé. Déjà un Noir qui sert une Blanche, comme ça… Et en plus le mot “nègre”… C’est vraiment raciste. »
Son avis ne semble pas être isolé. Un énorme éclat de verre, sur le côté droit du tableau, est là pour en témoigner.
Le « Nègre joyeux » n’est pas la seule fresque polémique
L’enseigne représenterait le jeune indien Zamor, serviteur de la comtesse du Barry, affranchi après que celle-ci a été condamnée à la guillotine par les révolutionnaires.
D’après diverses sources, elle aurait été mise en place par l’une des premières chocolateries de la capitale, ouverte en 1748. Colonies, Noir au grand sourire et commerce du cacao… Tout un symbole de l’iconographie publicitaire.
Parmi les multiples enseignes d’époque qui jalonnent la rue Mouffetard, le « Nègre joyeux » est la seule à porter ce caractère particulier. Elle n’est en revanche par l’unique de la capitale.
Deuxième arrondissement de Paris, rue des Petits-Carreaux, dans le prolongement de la rue Montorgueil. Au numéro dix, une peinture sur céramique représente cette fois un Noir, vêtu d’une simple culotte, au service d’un Blanc.
Baptisée « Au planteur », l’enseigne est installée en 1890 par une boutique proposant des « produits exotiques », principalement du café. « Le planteur » désignant à cette époque le colon, propriétaire ou exploitant d’une plantation.
« Ces enseignes font partie du patrimoine parisien »
Une question se pose : ces enseignes, dans lesquelles esclaves noirs et maîtres blancs sont exhibés en pleine rue, ont-elles encore leur place ?
Sur la Toile, les avis sont partagés. Pour certains, « elles font partie du patrimoine parisien », « le mot nègre n’avait pas de sens péjoratif à cette époque », ou encore « ça permet de se souvenir de son passé (qu’il ait été bien ou pas…) ». D’autres s’offusquent, et pensent qu’il faut tout simplement les retirer.
Dans les locaux de Sauvegarde et la mise en valeur du Paris historique, on est vite lassé par ce genre de questions. Pierre Housieaux, président de l’association, n’aura qu’une remarque rapide :
« Vraiment, il y a plus grave en matière de défense de patrimoine. Cette polémique n’a aucun sens. Réécrit-on l’histoire ? Laissons donc nos enseignes dans les pierres. »
D’autres personnes de l’association feront remarquer que Bertrand Delanoë a déjà fait renommer, en décembre 2001, la rue Richepanse à Paris (devenue rue du Chevalier-de-Saint-Georges), « à cause, encore, de ces histoires coloniales ».
« Il n’y a rien qui explique ce que représentent ces images » Du côté du Conseil représentatif des associations noires (Cran), on opte pour l’ouverture d’un réel débat public sur la question. Comme l’explique la vice-présidente, Claudine Tisserand :
« On a déjà été alertés sur ces images. Le problème qui se pose, c’est qu’il n’y a rien qui explique ce qu’elles représentent réellement. Et les enfants grandissent avec ce genre de stéréotypes sur les rapports de domination. Il n’y aucun travail de sensibilisation. »
Elle rajoute : « Personnellement, je suis pour les enlever toutes. Mais la société civile doit dire ce qu’elle en pense. Il faut qu’il y ait un débat contradictoire sur la question. »
Quoiqu’il en soit, le « Nègre joyeux » et le « Planteur » sont tous deux inscrits au registre des Monuments historiques. Impossible de les déplacer, modifier ou de les retirer sans accord préalable du préfet ou du ministre de la Culture.
A Paris, ces enseignes ne sont pas les seules références coloniales. La « palme » reviendrait au 12e arrondissement. Alfred Fierro, dans son « Histoire et mémoires du nom des rues de Paris », publié en 1999, recense 151 appellations de rues, avenues, et autres lieux ayant trait à la colonisation française. Il en donne même un pourcentage : 37% sur la totalité des voies du secteur.
Cette concentration de références au passé colonial dans le XIIe n’est d’ailleurs certainement pas un hasard. En 1931, l’arrondissement accueillait « l’Exposition coloniale internationale ». Là où a été construit, pour l’occasion, le Musée des colonies… rebaptisé et remplacé depuis 2007, par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
Source : Rue89
16 Commentaires
Demineur
En Septembre, 2011 (12:50 PM)Si on commence à s'attaquer aux vestiges du passé qui sont insultants ou dégradants pour les uns ou les autres ont va gaspiller une énergie précieuse à construire à l'avenir ensemble!
You
En Septembre, 2011 (13:16 PM)Brownsville
En Septembre, 2011 (13:17 PM)That's life yo! we have to move on. Si les francais eux memes se rendent compte que ce n'est pas bien, ils l'enleveront for sure. Sinon tant pis ils faut les laisser ainsi. Surtout que Francais dafa gueum history et patrimoine, ca va etre chaud.
D'apres moi il faut make money et rentrer chez soi setup un business and take from there.
PEACE!!!
Mtfrance
En Septembre, 2011 (13:34 PM)Un élu local franco-sénégalais en France
Foufon
En Septembre, 2011 (13:35 PM)Foufon
En Septembre, 2011 (13:42 PM)Mameediarra
En Septembre, 2011 (13:45 PM)les noirs en général et les africains en particulier sont peu organisés, divisés, complexés ...etc
retirez le noir à la place de cette affiche et mettez un juif et vous verrez qu'en moins d'une seconde cette affiche sera retirée car eux au moins sont organisés, solidaires et savent faire bloc pour défendre leurs intérêts (et tant mieux pour eux )
récemment une application I pad qui proposait de lister les personnalités juives célébres de l'hexagone a été critiquée par le CRIF et sera prochainement retiré de la vente, c'est pourtant moins choquant que cette image. bravo au CRIF car eux savent défendre leurs droits (tout à leur mérite )
les noirs eux préférent se diviser, se mépriser, se stigmatiser genre ma religion est la meilleure, toi tu n'es rien, m
Nobody
En Septembre, 2011 (14:22 PM)Diallo Mohamed
En Septembre, 2011 (14:37 PM)Sweety89
En Septembre, 2011 (15:09 PM)Yennamarrr
En Septembre, 2011 (15:31 PM)Arrêtons de nous préoccuper de ce que les toubabs pensent de nous !!!
On s'en fout !!!
:jumpy
Bossoudiambour Dessaline
En Septembre, 2011 (15:38 PM)Yayasisinene123
En Septembre, 2011 (15:51 PM)Sa Matt Goloniaye
En Septembre, 2011 (16:34 PM)Ceux qui se trouvent en france et qui ont les couilles n'ont qu'a se presenter des demain matin a 6 heures du matin avec vos pancartes devant ces tableau degradants pour les noirs.
mbiss!
Njk
En Septembre, 2011 (17:18 PM)Johnnybegood
En Septembre, 2011 (15:47 PM)Participer à la Discussion