Aéroport de Dakar : Karim Wade fait le grand ménage

Elles étaient hors la loi, mais cela ne les empêchait pas de continuer à mener en toute impunité leurs activités dans le hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Il a fallu que Karim Wade débarque à la tête du département des Transports aériens pour que, subitement, les directeurs généraux de l’Agence des aéroports du Sénégal et de l’Anacs découvrent que ces sociétés sont hors la loi et les vident de la plate-forme.

Les autorités aéroportuaires ont mis fin dimanche aux activités de deux sociétés de maintenance et de transport aérien qui évoluaient dans le hangar de maintenance de l’aéroport international de Dakar sans autorisation ni agrément, a révélé le directeur général de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads), Mbaye Ndiaye. Les deux sociétés concernées par ces mesures sont Africa Air Assistance qui fait du transport aérien et de la maintenance et Derishbourg-Atis spécialisée dans la maintenance en ligne. La décision a été exécutée en présence des autorités aéroportuaires par l’évacuation d’au moins trois avions, dont un Boeing 727/230 acheté au Bahreïn par Africa Air Assistance pour faire du fret. Deux petits avions dont un appartenant à la Guinée-Bissau ont aussi été sortis du hangar, puis mis sous scellé par les sociétés de Handling, Ahs et Shs, assistées de la gendarmerie, a constaté l’Aps sur place.

La décision de mettre fin aux activités de ces sociétés hors la loi intervient environ un mois seulement après la nomination du ministre d’Etat Karim Wade à la tête du département des Transports aériens. La mesure fait suite à la volonté exprimée par le ministre d’Etat de mettre de l’ordre à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, renseignent les directeurs généraux de l’Ads et de l’Anacs. Avant d’entrer en action, les autorités aéroportuaires avaient envoyé des lettres de mise en demeure aux concernées qui ont refusé de s’exécuter, a expliqué le Directeur général de l’Agence nationale de l’Aviation civile du Sénégal (Anacs), Mathiaco Bessane qui s’exprimait à l’issue de l’opération d’évacuation des avions du hangar.

Pour sa part, le Colonel Mouhamadou Diawara, Secrétaire général de la Haute autorité de l’aéroport, a précisé que la présence de ces deux sociétés pose des problèmes de sécurité d’autant qu’elles ne disposent pas de personnel qualifié, encore moins de matériels adéquats pour assister les avions.

Parlant de Derishbourg-Atis, le patron de l’Anacs a expliqué que, pour faire de la maintenance en ligne, il faut appartenir à une société d’assistance et bénéficier d’autorisation en bonne et due forme. Derishbourg-Atis qui ne remplit pas ces conditions, exerçait sous le couvert d’Africa Air Assistance. Elle a reçu deux lettres lui demandant de cesser toutes activités et de quitter la plateforme aéroportuaire. Face à son refus d’obtempérer, ’nous sommes venus utiliser la manière réglementaire pour les sortir des locaux du hangar’, a indiqué M. Bessane. Africa Air Assistance ‘était aussi dans une situation illégale et utilisait des avions bissau-guinéens sur lesquels nous n’avons aucune maîtrise en termes de navigabilité et sans l’autorisation de l’Anacs’, a déploré M. Bessane, ajoutant que la société ‘ne s’est jamais aussi mise en règle vis-à-vis de la convention signée avec l’Ads’ à qui elle doit une enveloppe estimée à plus de 200 millions de francs Cfa.

A une question relative à un défaut de contrôle de la part des autorités aéroportuaires, le Dg de l’Anacs a reconnu que Africa Air Assistance a toujours ‘fait dans le trafic d’influence, mais avec l’arrivée du ministre d’Etat, les choses sont beaucoup plus réglementaires et nous avons insisté pour que les sociétés se conforment ou quittent la plateforme aéroportuaire’.

(Aps)