Deux «modou-modou », en situation irrégulière, qui devaient être expulsés du territoire italien, ont menacé de faire exploser l'avion dans lequel on les avait embarqués. Prenant très au sérieux ces menaces, le commandant de bord a refusé de décoller avec eux. Les deux Sénégalais ont été jugés pour leur acte et devront encore être refoulés.
MILAN (ITALIE) - Deux émigrés sénégalais ont créé la panique, mardi dernier, à l'aéroport international Malpensa de Milan. Mamadou N. et Pape G, en situation irrégulière, ont menacé de faire exploser leur avion en plein vol. Ce qui a créé une panique, obligeant le commandant de bord à les... expulser de son aéronef. À en croire nos sources, tout est parti de l'arrestation par les policiers italiens de Mamadou N. pour défaut de permis de séjour, et de Pape G. qui a été -piégé comme beaucoup de clandestins - grâce à son dossier de demande de régularisation qu'il avait introduit auprès des services d'immigration.
Arrêtés, les deux « modou-modou » ont été conduits au Centre d'identification et d'expulsion (Cie). Leur origine sénégalaise ne faisant l'ombre d'aucun doute, la police a obtenu les documents administratifs nécessaires à leur rapatriement. Ainsi, mardi 11 mai dernier, neutralisés et escortés par quatre policiers, les deux émigrés ont été conduits à l'aéroport international Malpensa de Milan en vue de leur expulsion. Mais, une fois à bord du vol direct pour Dakar, les deux « modou-modou» , se sont énergiquement rebellés en frappant et blessant grièvement les agents chargés de les escorter.
Les rapatriés accusent les policiers de les avoir violentés
Ensuite, les deux Sénégalais s'en sont pris au commandant de bord, le menaçant vertement de faire exploser l'appareil en plein vol. Ayant compris la réelle détermination des récalcitrants, le pilote a signifié aux hommes de loi son refus catégorique de s'envoler avec des passagers dangereux. Les deux immigrés, ramenés au Centre d'identification et d'expulsion (Cie) des étrangers clandestins, la même nuit, ont été présentés au procureur vendredi dernier.
Jugés, les «modou-modou » ont soutenu avec véhémence avoir été victimes de violence de la part des policiers chargés de les escorter. N'empêche, étant clandestins et considérés de facto comme des sans-droit, Mamadou N. et Pape G. ont été condamnés pour les délits de coups et blessures volontaires, rébellion et outrage à agents dans l'exercice de leur fonction. Dans le même sillage, la décision d'expulsion les concernant a été confirmée par les autorités judiciaires. Selon plusieurs «modou-modou» interrogés, cette tactique de rébellion n'est pas nouvelle chez les immigrés en situation irrégulière en cours d'éloignement du territoire transalpin.
Avant ce cas, des ressortissants africains, dont un Sénégalais et des Tunisiens, avaient tenté de s'évader de ce centre, hautement surveillé, avant de blesser des gardes qui essayaient de les neutraliser. Quant aux deux «modou-modou», leur retour au pays demeure imminent, par tous les moyens, précisent les autorités italiennes confrontées malgré tout à la ferme détermination des immigrés clandestins à refuser le rapatriement.
0 Commentaires
Participer à la Discussion