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Abdoulaye Camara ( Dernier Cheikh du 5e khalife des mourides) : « Wade n'a pas entendu les consignes de Serigne Saliou»

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Abdoulaye Camara ( Dernier Cheikh du 5e khalife des mourides) : « Wade n'a pas entendu les consignes de Serigne Saliou»
Dernier disciple à être élevé au rang de Cheikh par Serigne Saliou Mbacké, le 28 juillet 2007, Cheikh Abdoulaye Camara est né en Casamance, à Ziguinchor en 1962. Marabout moderne comme il aime à se définir, il se prononce sur la vie politique et sociale du pays. Sans faire dans la langue de bois.

Wal Fadjri : Qui est Cheikh Abdoulaye Camara ?

Cheikh Abdoulaye Camara : Je suis un Sénégalais qui draine du monde grâce à Serigne Saliou Mbacké. Je suis le petit-fils de Mame Ass Camara (Saint-Louis) et le dernier Cheikh de Serigne Saliou Mbacké. J’ai été porté au rang de Cheikh le 28 juillet 2007. Je garde (comme épouse, Ndlr) la fille de l’actuel khalife général des mourides, Serigne Cheikh Maty Lèye. Je suis né à Ziguinchor bien qu’étant originaire de Saint-Louis. D’ailleurs, on dit de moi que je fais partie des gens qui détiennent la solution de la paix dans la zone Sud. Parce ce que j’y suis né et le jour où le frère de l’abbé Diamacoune Senghor est venu à Touba, j’étais là, présent et je me souviens encore de ce que Serigne Saliou lui avait dit. Il lui avait dit que si réellement, il croit en ce qu’il demande au bon Dieu, c’est-à-dire la paix, il l’obtiendra.

Vous êtes aussi un observateur de la scène politique. Quel regard y jetez-vous ?

Ma réponse est la même que celle que j’avais donnée à l’envoyé spécial du président de la République qui était venu me voir en 2009, pour me demander mon avis sur la situation sociale du pays. C’était le regretté Issa Mbaye Samb. Je lui avais dit que le président de la République, Abdoulaye Wade, est très mal conseillé. Ou alors il est très mal entouré. Malheureusement, deux mois après, Issa Mbaye Samb est décédé et nous n’avons pas pu donner de suite à notre échange. Aujourd’hui, avec l’ensemble des feux qui couvent, un constat s’impose : Il y a une similitude entre ce qui se passe actuellement et la fin de tous les pouvoirs qui ont connu un déclin. C’est dommage que les consignes de Serigne Saliou Mbacké n’aient pas été bien entendues par le président de la République.

‘La politique de l’énergie est téléguidée par des aveugles. Il y a trop de tâtonnements, trop de promesses non tenues. On nous avait dit le 15 août et nous sommes au mois d’octobre, mais rien n’a changé.’

Quelles sont ces consignes ?

C’était d’abord d’avoir pitié pour les gouvernés, de s’employer à trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens. Mais on est loin de là. Il y a la flambée des prix, les Sénégalais qui pataugent dans l’eau, la pénurie de gaz butane, les délestages intempestifs qui n’ont pas d’effet sur les factures. Voilà des éléments qui font couver le feu dans ce pays depuis un bon bout de temps. La crise économique et sociale ne date pas de 2010. Et chaque fois, on dirait que la situation empire.

Par exemple, face à l’ampleur du chômage, tout le monde veut être des lutteurs, notamment dans la banlieue. On me dit qu’il y a 4 500 licenciés au Sénégal. Vous pensez que tous ces gens-là vont lutter ? Il n’y aura même pas 40 personnes qui luttent dans l’année. Et le reste des lutteurs, que vont-ils faire de leur force ? C’est pourquoi je dis que le feu couve dans la banlieue et surtout à Guédiawaye.

Imaginez un grand garçon qui fait plus de 125 kg, qui s’entraîne chaque jour et ne peut même pas s’acheter la cigarette. Vous lui dépassez demain en 4x4, il fait de vous son petit déjeuner. Si jamais l’occasion se présente, nous allons vers ça. Le feu couve et la manifestation des jeunes à Niary Tally, aux Hlm contre les coupures d’électricité, en est une parfaite illustration. Il n’est jamais trop tard même si les 50 % de chance se sont envolés. Je demande au président de la République de se battre et de maîtriser sa politique énergétique, car gouverner c’est prévoir. La politique de l’énergie est téléguidée par des aveugles. Il y a trop de tâtonnements, trop de promesses non tenues. On nous avait dit le 15 août et nous sommes au mois d’octobre, mais rien n’a changé. Toutefois, je suis contre ceux qui veulent reprendre la balle au rebond comme les imams.

Pourquoi ?

Les Imams doivent faire leur ‘Khoutba’, éveiller les gens, leur parler, c’est d’ailleurs cela le sens des deux rakaas à la prière du vendredi. Les autres deux rakaas, c’est le ‘Khoutba’ qui les complète. Mais quant à diriger des marches, ce n’est pas le rôle d’un imam. Ce sont mes grand frères et je l’ai dit à certains d’entre eux (…) Toute personne qui est un leader d’opinion ne doit pas pousser les populations à la manifestation. Il est vrai que ça ne va pas dans le secteur de l’énergie avec les coupures et pénuries de gaz, l’augmentation du prix des denrées de première nécessité, les inondations, etc., mais il y a certains secteurs qui marche. Par exemple le transport. Il y a des usines de montages de véhicule, des routes qui sont construites.

Le problème encore une fois, c’est que Wade est mal entouré. Il a créé un Sénat, un Conseil économique et social (Ces) et une Assemblée nationale. Ceux qui siègent dans ces institutions, devraient être les intermédiaires entre les populations et le président. Malheureusement, tous ces gens ne sont là que pour leurs poches, leurs propres intérêts. Un député ou un sénateur qui vit ici, à Guédiawaye, ou dans la banlieue dakaroise, devrait rendre compte de la situation au président de la République. Mais tel n’est pas le cas.

Etes-vous de ceux qui qualifient ces institutions d’inutiles ?

Je ne peux pas dire qu’elles sont totalement inutiles. Mais, à 50 %, il y a des gens qui sont à des postes qu’ils ne devaient pas occuper. C’est des gens qui entourent le président de la République et qui ne sont pas à leur poste. Ils ne rendent pas compte fidèlement de la situation au président de la République.

‘Le feu couve. Quelqu’un qui a faim, qui n’a pas pris son petit déjeuner et son déjeuner et qui sait qu’il ne dînera pas, peut être poussé à faire des choses regrettables. Voilà la situation du pays’

C’est quoi la situation exacte du pays ?

La situation exacte, c’est que les gens sont fatigués. Ils sont à quelques doigts de l’explosion. Je vous ai dit que le feu couve. Quelqu’un qui a faim, qui n’a pas pris son petit déjeuner et son déjeuner et qui sait qu’il ne dînera pas, peut être poussé à faire des choses regrettables. Voilà la situation du pays. Ou encore des gens qui se battent nuit et jour pour sortir leur famille de l’eau. C’est vrai que le président a de très bonnes idées, mais il pèche toujours dans ses réalisations. Peut-être qu’on lui donne des conseils et il ne les applique pas. Je ne sais pas comment ça marche. Prenez par exemple le cas du Plan Jaxaay. C’est une bonne initiative, mais il ne s’est pas réalisé comme il l’aurait souhaité. Ce que Wade n’a pas pu réaliser avec le Plan Jaxaay, c’est ce que Lula, le président du Brésil, est en train de faire. Voilà un gars qui va léguer à la population brésilienne plus de 500 mille habitats presque gratuits. J’aurais aimé que ce soit Wade qui le réalisé pour le Sénégal. Parce que, avant tout, c’est un talibé et on a le même marabout.

On lui reproche aussi de vouloir se faire remplacer par son fils…

Sur le cas Karim, je n’ai pas les mêmes appréciations que beaucoup de Sénégalais. Il n’y a aucune personne au monde qui n’aurait pas souhaité que son fils ne soit pas son héritier, qu’il soit président ou marabout. Tout le monde souhaite qu’un jour, son aîné le relève dans sa tâche (difficile ou facile). Je ne connais pas Karim Wade, on ne s’est jamais rencontré. Le président Wade, quant à lui, je l’ai une fois rencontré, c’était lors de la pose de la première pierre de Keur Serigne Touba. J’y suis allé sous le ‘Ndigueul’ de Serigne Touba Mohammed Lamine Bara Mbacké et de son représentant à Dakar Mbackiyou Faye. C’est la seule fois où j’ai approché le président de la République. Mais comme je viens de le dire, toute personne aurait souhaité que son fils soit son héritier direct. Je ne trouve pas de mal à ce qu’un de ses fils retrousse ses manches et se met à côté de son père pour l’aider. Si son père sombre, ils sombrent ensemble et s’il réussit, ils réussissent ensemble.

Mais quant à remplacer son père, ce n’est pas possible. Nous ne sommes pas dans une monarchie, mais une république. Aider son père, c’est normal. S’il a des compétences, il peut être ministre d’Etat, voire même Premier ministre du Sénégal. Je n’y vois pas d’inconvénients, à la seule condition qu’il soit compétent, parce qu’une nation n’est pas un jouet. On ne met pas qui on veut où on veut. Il faut mettre en avant les compétences.

Maintenant, si Karim veut être président de la République, c’est simple, il n’a qu’à faire ses preuves au plan politique. Aller s’inscrire à Kébémer et y débuter son combat. On ne peut être président du Sénégal que par les urnes. Je ne vois pas d’inconvénients à ce qu’il ait l’ambition de devenir président. Et personnellement, j’ai un peu d’estime pour lui à cause de sa politesse. Je ne connais pas de Sénégalais plus polis que lui. Je ne l’ai jamais entendu répondre aux jets de pierres des gens, aux insultes à l’endroit de son père. Mettons-nous un petit peu à sa place. Qui aurait aimé qu’on traîne son père dans la boue ? Moi, je ne le permettrai à personne.

Mais si, réellement, il n’est pas compétent, il n’a qu’à aller faire du business comme le fils de l’ancien président Abdou Diouf. Il n’avait pas la compétence et il ne prétendait pas aider son père. Alors, il est allé faire son business à part.

Mais pensez-vous qu’il soit pour autant présidentiable ?

Oui et non. Oui, s’il a une base politique et la bénédiction des gens, il peut être présidentiable. Il est Sénégalais et a du caractère. Il ferait un bon président, parce que, contrairement à d’autres, il parle peu. Mais il ne sera jamais présidentiable s’il croit que ce pays est une monarchie ou que ce pays appartient à son père. Son père a les mêmes droits que le père d’autrui. S’il pense pouvoir faire un hold-up pour arriver à la tête du pays, il se trompe. Cela n’est pas possible. Personnellement, je n’ai absolument rien à lui reprocher. Par contre, je réaffirme que le président Wade a mis des hommes à la place qu’il ne faut pas. Et ils sont si nombreux qu’il y a des va et vient (dans le gouvernement) que je ne comprends pas. Il y a une valse incompréhensible. Des gens sont nommés ministres aujourd’hui et ensuite sont démis et, quelques jours après, ils reviennent au gouvernement…

‘Avez-vous déjà vu marcher à cause du coût de l’électricité ? Des maîtres coraniques se rassembler en une association ? On n’a jamais vu de tels regroupements. C’est suffisant pour convaincre qu’il y aura une grande surprise en 2012’

Nous ne sommes pas trop loin de l’élection présidentielle…

(Il coupe) Il y aura une grande surprise en 2012.

Une surprise ?

Avez-vous déjà vu dans ce pays des imams diriger une marche de protestation à cause du coût de l’électricité ? Des maîtres coraniques se rassembler en une association ? Bien que je n’aime pas des marabouts qui font du chantage au pouvoir ou des imams qui font de la politique, cela n’est pas leur mission. Mais l’on n’a jamais vu de tels regroupements. C’est suffisant pour convaincre qu’il y aura une grande surprise en 2012.

Qu’entendez-vous par marabouts qui font du chantage ?

Il y a des marabouts qui disent que Wade est le meilleur, le seul à pouvoir gouverner ce pays. Demain, ces mêmes marabouts lui tirent dessus. Ce n’est pas possible. Soyons poisson ou viande. On ne peut pas être son griot le lundi et son pourfendeur le mardi. C’est des marabouts qui font du chantage au lieu de dire la vérité.

C’est vrai que Wade est ambitieux pour le pays quoi qu’on dise. Regardez ce qu’il a fait du point de vue des infrastructures : les routes, les ponts, les augmentations de salaire, etc. Parfois, quand je vois des gens comme les syndicalistes, les enseignants s’agiter, je ne comprends pas. Je suis un marabout moderne et je suis de près la chose politique. Mais je vois qu’il a réalisé beaucoup de choses même s’il y a beaucoup d’autres domaines où il a échoué.

Comment comprenez-vous alors les problèmes qui opposent Wade à ses hommes de confiances (numéro 2) ?

Wade a une guigne. Car la danse finit mal avec toutes les personnes qui viennent après lui. Mais, il faut admettre que tout le monde ne peut pas être mauvais. Avant, il avait un problème avec feu Fara Ndiaye, ensuite avec Ousmane Ngom, puis Idrissa Seck. Enfin les choses se sont mal terminées avec l’ancien Premier Macky Sall. Il y a forcément quelque chose qui ne va pas.

Wade est un mouride sadikh, parfois il fonctionne comme un marabout. Il aime donner des ‘ndigeuls’ que les gens doivent impérativement exécuter. Mais ça, c’est uniquement dans la voie de Dieu qu’on peut le faire. Nous ne sommes pas dans une république de Dieu le Père ou dans une monarchie. Nous sommes dans une république et cela n’est pas possible. Je ne sais pas ce qui se passe entre lui et ses dauphins, mais ce qui est sûr et certain, c’est qu’il y a parmi ses dauphins un seul cas à propos duquel je sais que la faute n’incombe pas à Wade. C’est le cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale Macky Sall.

A qui incombe la faute ?

(…) Pour le cas du président de l’Apr, j’étais peu en phase avec le président Wade. C’est vrai que j’ai des amis qui sont derrière lui, comme Alioune Badara Cissé, qui est originaire de Saint-Louis comme moi. Une très bonne personne, une tête pensante qui ne devait pas quitter le président Wade.

Pourquoi ne devait-il pas partir ?

Ils sont partis parce qu’ils croyaient que Wade avait commis une injustice envers Macky Sall, en lui demandant de démissionner de la tête de l’Assemblée nationale. Cela parce qu’il demandait des comptes au fils du président qui était le président de l’Anoci. La commission qui demandait l’audition de Karim Wade, était sous la tutelle de Macky Sall. Donc, il devait rendre le tablier. Et pourtant il s’est accroché et Wade a été obligé de faire tous les mics-macs possibles pour le faire partir.

Qu’en pensez-vous ?

Je n’aime pas qu’on touche à la Constitution pour démettre quelqu’un, même si la Constitution est faite par des hommes. C’est regrettable de modifier la loi fondamentale pour démettre une personne. C’est dommage. Mais concernant Macky Sall, je crois que ses problèmes sont relatifs à certains de ses actes.

Lesquels ?

Il y a eu un petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall qui figure parmi les Sénégalais les plus instruits en économie : Serigne Saliou Fall. Il avait été embauché à la primature sous l’ère d’Idrissa Seck pour la Mca. Mais c’est Macky Sall, une fois nommé Premier ministre, l’a renvoyé. Je suis moi-même allé voir Mbaye Ndiaye (ancien maire des Parcelles assainies) qui semblait être le numéro deux de Macky Sall pour lui parler. Je lui ai dit d’aller voir Macky Sall et de lui dire d’aller présenter ses excuses à Serigne Saliou Fall. Les gens ignorent que même là où se trouve l’actuel Palais de la République fait partie des biens de Mame Cheikh Ibra Fall.

Pourquoi l’a-t-il remercié ?

Il lui a signifié que son travail n’est plus utile au niveau de la primature. M. Fall lui a fait comprendre que ce sont les Américains eux-mêmes qui le payent et non le Sénégal. Certes, c’est le Sénégal qui l’avait retenu, mais c’est l’Amérique qui le payait. Mais Macky Sall n’a rien voulu savoir. Serigne Saliou est venu me le dire les larmes aux yeux. Je lui ai dit qu’il sera défénestré spectaculairement. Un père de famille, un soutien de famille, guide religieux et petit-fils de Mame Cheikh Ibra Fall, on ne peut pas lui faire cela. S’il n’était pas compétent, à la rigueur. Mais Serigne Saliou Fall, on l’avait fait quitter le Canada pour le Sénégal, alors qu’il y était professeur d’Université. Il est venu au Sénégal sous le Ndigueul de Cheikh Mourtada Mbacké ibn Khadimou Rassoul (…). Pour moi, c’est le mal que Macky Sall lui a fait, qui explique son défénestration. C’est Mame Cheikh Ibra Fall qui l’a défenestré.

Quant à Idrissa Seck, je le respecte bien pour son charisme, son savoir, sa maîtrise du Coran, de la langue française. Seulement, il est trop pressé. Sinon, il allait être le bon pion pour Wade. Je sais qu’il pouvait prétendre être l’héritier de Wade, mais il est pressé.

Est-ce trop tard pour lui ?

Jusque-là, on a parlé de problèmes de milliards entre Wade et lui. Mais vous savez pourquoi je l’aime, c’est parce qu’il a prouvé. Ainsi, des gens qui sont là à faire l’hirondelle et à tourner autour d’Abdoulaye Wade, Idrissa les a battus. A Thiès, Abdoulaye Wade a eu même le soutien d’un guide religieux (Serigne Bethio Thioune), néanmoins, Idrissa a gagné. Il a une base et c’est l’incontestable numéro deux au Pds. Mais il est pressé et je sais qu’il y a un problème de confiance entre lui et le vieux. Abdoulaye Wade ne lui fait plus confiance à cause des propos qu’il avait tenus. Si Dieu a mis la langue dans la bouche, c’est pour que l’on réfléchisse avant de parler. Il y a eu des mots qui sont partis, peut-être dans l’énervement ou à cause de mauvais conseillers, mais parce que c’est un humain, ce n’est pas un extraterrestre, quand Wade pense à ces mots…

Est-ce à dire qu’on ne doit plus le compter parmi les prétendants de 2012 du côté du pouvoir ?

Abdoulaye Wade à plusieurs tours dans sa besace. Parlant des prétendants dans le camp du pouvoir pour 2012, je ne sais pas pourquoi on élimine souvent Pape Diop, le président du Sénat.

Pourquoi Pape Diop ?

Mais c’est le meilleur parce que c’est un très bon perdant. Regarde tout ce que Pape Diop détenait au niveau de la ville de Dakar, de l’Assemblée nationale, du Sénat. Malgré tout, il perd les élections et accepte sa défaite.

Comment appréciez-vous la candidature de Wade qui fait l’objet d’une vive polémique ?

Wade a trouvé une Constitution sur la base de laquelle il a été élu. Il nous fait faire un référendum pour une autre Constitution et dans cette Constitution, on ne pourra pas dépasser deux mandats. Ce qui est bien. Il a lui-même déclaré qu’après ses deux mandats, il ne va plus se représenter et il allait être honoré comme Nelson Mandéla.

Et l’opposition dans tout cela ?

Ce sont des gens que je respecte beaucoup. Tanor, Niasse, Bathily, etc., ont beaucoup fait, mais on est en train de leur faire changer leur casquette. Ce sont de grands responsables, des républicains, des gens respectables et il ne faut pas qu’ils s’adonnent à l’ancienne façon de s’opposer qui n’est pas républicaine. Toujours des marches, ça finit par dégoûter. Comment comprenez-vous qu’Abdoulaye Wade invite des chefs de l’Etat pour la célébration de l’indépendance et que l’opposition se permet de marcher pour ternir l’image du pays ? Il est vrai qu’une statue, c’est maudit par Dieu, mais ce n’était pas un jour de marche. C’est l’image du pays qui a été ternie, or le Sénégal n’appartient pas aux seuls hommes politiques. D’autre part, je constate que l’idéal de Bennoo est en train de s’effriter. Pourtant, ils étaient bien partis avec les Assises nationales qui ont été une révélation. Pour sauver Bennoo, je propose qu’ils effacent Tanor, Niasse, Bathily, Savané. Tous ces gens que je viens de citer, ont des numéros deux très compétents, des intellectuels de haut niveau qui feront de bons candidats.

Vous voulez qu’ils propulsent les numéros deux ?

Oui parce qu’ils ont fait leur temps, ils doivent passer la main à leurs seconds. Sinon, Wade va les surprendre parce que, personnellement, je ne crois pas à sa candidature. Et comme il clignote à droite pour passer à gauche, il peut bien présenter au moment venu, quelqu’un d’autre (…)

Quel est le secret que Serigne Saliou vous a donné ?

Il m’a donné beaucoup de choses qu’il ne pouvait par exemple pas donner à un Cheikh qui n’est pas lettré coraniquement. Je salue au passage le doyen des Cheikh de Serigne Saliou, Cheikh Bethio à qui je souhaite une santé de fer. J’ai fait mon acte d’allégeance à Serigne Saliou le 18 décembre 1979.

Pouvez-vous nous citer un parmi ces secrets ?

Il m’a donné le secret de la feuille d’arbre. Des feuilles d’arbre qu’il m’a remises et que je donne au talibé. Sur cette feuille, j’écris des secrets coraniques que mon grand-père utilisait.

Quelle est l’utilité de cette feuille ?

Quand tu détiens cette feuille, tu ne meurs pas dans un accident. J’ai testé dans l’ensemble de ce que m’a donné Serigne Saliou, dans l’actuel gouvernement. J’avais pris un poulain à distance pour le bénir afin qu’il traverse, chaque année, la turbulence d’Abdoulaye Wade. Et j’ai toujours prié pour qu’il accomplisse les missions que Wade lui a confiées. C’est le ministre d’Etat Abdoulaye Diop.

Avez-vous des affinités ?

On a sympathisé une seule fois et avons pris une photo ensemble. C’est tout. On n’a pas d’affinités. Je voulais juste tester ce que Serigne Saliou m’a donné sur sa personne parce que je l’aime bien à cause de son comportement. On ne se connaît pas.



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