Le 3ème congrès de l’Union ouest africaine des syndicats de l’énergie et de l’eau (Uasee) ouvert hier à Dakar, a été l’occasion pour les acteurs de «laver le linge sale en famille». Ainsi, certains responsables syndicaux, dont Mademba Sock, sont convaincus que «l’absence d’unité des syndicats au Sénégal et comme partout en Afrique», a un impact négatif sur la prise en charge des préoccupations des travailleurs.
«Aujourd’hui, on est pluriels et divisés dans le domaine du mouvement syndical au Sénégal. Ce manque d’unité participe à l’affaiblissement de nos propres forces et souvent à la non atteinte des objectifs de prise en charge des préoccupations des travailleurs». Le constat a été fait, hier, par le Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l'électricité (Sutelec), Mademba Sock, à l’ouverture du 3ème congrès de l’Union ouest africaine des syndicats de l’énergie et de l’eau (Uasee). Tout en préconisant l’unification du mouvement syndical en général et, particulièrement dans le secteur de l’énergie et de l’eau, il pense que «l’avenir appartient aux grands ensembles». Aussi, dit-il, le mouvement syndical ne doit pas rester en marge de cette vision du monde. «Nous devons nous valoriser et nous muscler davantage, car une unité généreuse et militante reste le défi à relever : celui de l’union la plus forte, la plus large dans le respect des différences», agrémente Georges Koanda, président sortant de l’Uasee.
Les assises de Dakar s’inscrivent dans une dynamique d’apporter des réponses et choix permettant d’arriver, dans la différence et le respect, à renforcer l’union en partant du local à la sous-région. Il est noté que les organisations syndicales doivent trouver de nouvelles stratégies et formes d’actions au plan national, régional et mondial pour assurer la protection des travailleurs. En effet, Mademba Sock pense que «l’important, aujourd’hui, est que le mouvement syndical comprenne qu’il a rendez-vous avec lui-même. Et qu’également, il est face à lui-même et doit prendre en charge ses préoccupations au travers une tentative d’unité et d’une réelle volonté d’aller de l’avant». Ainsi, les panélistes ont insisté sur la nécessité de s’opposer à «des pratiques qui sont nocives à la vie économique nos pays». Ils ont fait allusion ainsi aux «dictatures du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale». Et le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec) de s’engouffrer dans la brèche pour dénoncer les politiques de privation qui ne marchent pas aujourd’hui. «Avec la crise financière, on s’est rendu compte du rôle central de l’Etat. Cela, parce que l’initiative privée n’est pas en mesure de prendre en charge les moyens requis par le développement surtout des secteurs de l’énergie et de l’eau», fait-il remarquer.
Par ailleurs, les panélistes ont rappelé l’urgence de sortir de l’isolement et créer les conditions de partages des expériences pour être plus forts et lutter contre toute attaque. En effet, c’est la représentante de la Fédération nationale des mines et de l'énergie de la Cgt de France, Carole Luissier, qui indique la voix à suivre : «le mouvement syndical peut jouer un rôle dans le développement des économies. Il peut et doit peser sur les choix, les stratégies économiques qui ont un impact sur la vie quotidienne des peuples, sur les conditions de travail et des droits des salariés». Et d’ajouter : «nous devons aller vers un syndicalisme rassemblé et rassembleur, national et international.». Un syndicalisme qui doit être fort de propositions, d’initiatives et d’exigences, conclut-il.
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