Le mercredi 11 courant, notre confrère l'Observateur avait révélé une affaire de mœurs dont le maire de Keur Massar occupait l'épicentre. Gamou Boye avait, en effet, été accusé par une femme Mbacké-Mbacké, Sokhna Khady plus précisément, de l'avoir forcée à entretenir avec lui des relations sexuelles. Plainte et contre-plaintes s'enchaînèrent sur le bureau du Commandant de la Brigade de gendarmerie de Keur Massar. Pour donner sa version des faits, le maire de Keur Massar, éclaboussé par ce scandale, a tenu, hier, dans les locaux de sa mairie, un point de presse. Même s'il précise ne pas vouloir se prononcer sur une 'affaire pendante devant la justice', Gamou Boye, entouré de quelques membres de la famille de Sokhna Khady Mbacké, est revenu sur les circonstances qui ont présidé à leurs rencontres et narré, au détail près, les relations qui ont suivi la première de celles-ci. Laquelle remonte au Magal de Porokhane, au mois de mai dernier. En route vers la cité sainte, le maire de Keur Massar, en compagnie de son ex-ami Madiagne Bâ, prit en auto-stop deux sœurs qui, après, se révéleront être Kène et Khady Mbacké, donc, descendantes de Sérigne Touba. De cette rencontre naquit une relation 'entre talibé et Sérigne' que les protagonistes prendront soin d'entretenir. Cette relation marquée du sceau de la révérence et du respect mutuels durera, selon les dires du maire, jusqu'au jour où, absent de chez lui pour des raisons médicales, Gamou Boye reçut sur son téléphone un appel émanant de Sokhna Khady Mbacké. Cette dernière n'aurait pas aimé la manière inhospitalière dont elle aurait été reçue chez le maire par la maman de ce dernier. Et, quelle ne fut la surprise du maire de voir son nom barrer la 'une' de notre confrère dans laquelle il est accusé de viol. Et c'est donc, entouré de deux sœurs de la prétendue victime de viol (Sokhna Kène Mbacké et Sokhna Walo Mbacké), de quelques autres membres de la famille et de l'ex-époux de cette dernière (Lat-Dior Diouf) que le maire a livré ce qu'il sait de cette affaire et ce qui, de son point de vue, en serait la cause.
Selon Gamou Boye, il s'agit d'une cabale montée par son ex-employé Madiagne Bâ qui, le jour de la fameuse rencontre sur la route de Porokhane, était au volant du véhicule au bord duquel Khady Mbacké et sa sœur avaient pris place. Dessinateur de son état et 'récupéré', selon Gamou Boye, pour être engagé à la mairie de Keur Massar moyennant un salaire de 40 000 francs, Madiagne Bâ n'aurait pas apprécié la façon dont son ami et employeur se serait séparé de lui. Un licenciement motivé, selon le maire, par les agissements de son ex-ami. Qui, selon lui, avait été trahi par son train de vie. Lequel, d'après Gamou Boye, est nourri, outre ses vacations en tant que dessinateur, par la vente illégale de terrains. Assailli par une cascade de plaintes, il ne tarda pas à se débarrasser de son ex-ami qui, depuis ce jour, devint son ennemi juré. Et donc, croit-il savoir, c'est ce dernier qui aurait machiné cette affaire pour se venger de lui. Surtout que, précise-t-il, 'trois jours avant le dépôt, par la dame, de sa plainte, Madiagne Bâ a raillé (son) directeur de cabinet sur cette affaire qui n'en était même pas encore une'.
La sœur utérine de la prétendue victime, Kène Mbacké, témoin à décharge pour le maire a tenu à préciser que sa sœur ne vit plus avec elle depuis, à peu près, quatre mois. Cela, suite à une brouille dont elle ne veut pas s'épancher sur la cause. Alors que, d'après Sokhna Khady Mbacké, c'est dans le domicile de cette dernière que ce sont déroulés les faits. La chronologie des dates bat en brèche les déclarations de la prétendue victime qui aurait quitté le domicile de sa sœur depuis plus de 4 mois. Alors que, selon Sokhna Khady Mbacké, c'est, profitant de l'absence de sa sœur et de Madiagne Bâ 'partis acheter de la viande', que le maire aurait abusé d'elle, le 3 octobre. Son ex-mari, présent lors du point de presse, enfonce l'accusatrice. Lat Dior Diouf avec qui elle a eu deux enfants puis divorcé se rappelle que son ex-épouse l'a, il n'y a pas longtemps, appelé pour qu'il la mette en rapport avec un médecin.
Apparemment pressée d'avoir le document qu'elle cherchait (en fait, un certificat médical), elle aurait rappelé son ex-mari pour lui signifier que ce qu'il lui refusait, un autre l'aurait fait à sa place. Et passe sur des témoignages de l'ex-mari quant au caractère acariâtre de Sokhna Khady Mbacké qu'il décrit comme une dépressive. Elle serait, également, coutumière des faits. En effet, elle a, déjà, eu à accuser de viol un Modou-modou originaire de Louga. Elle en a fait de même avec le fils d'un grand dignitaire mouride.
Des membres de la famille de la prétendue victime de viol qui étaient présents lors du point de presse n'ont pas exclu, après s'être faits une religion sur cette affaire, de jouer les bons offices pour rapprocher les positions.
Quant à Sokhna Khady Mbacké, celle par qui tout est arrivé, jointe par téléphone, elle s'est simplement contentée de nous confirmer que le viol ou prétendu tel a eu lieu le mardi 3 octobre. Pour le surplus, elle nous a demandé de la rappeler. Ce que nous avons fait toute la soirée. Et toujours, réponse invariable au bout du fil : 'rappelez-moi ; je suis en discussion avec des Kilifas (Ndlr, notables)'.
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