ACCUSEES DE DETOURNEMENT: Des organisations féminines démentent Aïda Mbodj

L’association des femmes bénéficiaires des lignes de crédit a démenti hier, jeudi 27 juillet, au cours d’un point de presse, les accusations selon lesquelles elle aurait détourné 1.500.000.000 F Cfa. Un fonds qui serait destiné au financement des groupements féminins et octroyé par la Chine Taïwan. C’est cette enveloppe que le ministère de la Femme, de la famille et du développement social avait mise à sa disposition de l’association des femmes bénéficiaires des lignes de crédit en 2002( notamment à la Fédération des associations féminines du Sénégal (Fafs), Réseau africain pour le soutien de l’entreprenariat féminin (Rasef) et Fédération nationale des groupements de promotion féminine (Fngpf)).

Pour Adjaratou Dior Diop, présidente du Rasef, « les femmes ne doit rien au ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social, absolument rien. Mieux, elles sont plus qu’à jour sur les remboursements et les 5 % d’intérêt sont versés chaque année à la banque ». Et d’ajouter : « ces fonds n’ont jamais servi à autre chose qu’à financer des projets de groupements féminins. Il faut préciser que les femmes n’ont pas obtenu ces fonds par la politique ».

En clair, les représentantes de l’Association des femmes bénéficiaires des lignes de crédit ont qualifié « d’infondées » les accusations du ministre de la Femme, de la Famille et du Développement social. Ce qui fait dire à Mme Tikam Ndiaye Gueye : « nous userons de tous les moyens possibles pour prouver que nous sommes innocentes dans ce dossier».

Me Ousmane Séye, avocat de l’association des femmes bénéficiaires des lignes de crédit, apporte quelques précisions : « Ce protocole d’accord concernant ce fonds stipule clairement, selon un article précis, que si les bénéficiaires du financement ne peuvent pas rembourser, l’État supportera les dettes ». Et d’ajouter : « dans cette situation, la police n’a pas sa place. Il faut qu’il y ait au moins un accord à l’amiable avec les signataires du protocole avant d’user des méthodes juridiques ».

Rappelons que certaines femmes ont d’ailleurs été entendues par la Division des investigations criminelles (Dic) au sujet de la gestion et du non remboursement de ce fonds. Mais, selon Dior Diop, « elles n’ont pas été retenues à la Police, car elles ont apporté les documents nécessaires capables de les blanchir ».

Les femmes bénéficiaires des lignes de crédit contre attaquent en dénonçant l’absence d’une commission de suivi pour la bonne gestion des fonds et de rapports réguliers qui devaient émaner du ministère géré par Mme Aïda Mbodj.

Elles exigent, dans une déclaration commune, « l’arbitrage du Président de la République du Sénégal », tout en « condamnant le pilotage unilatéral du ministère de la Femme, de la Famille et du Développement Social ». Les femmes demandent également « l’arrêt des convocations à la Dic et la restitution des véhicules et matériels confisqués ».