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ADMISSION DANS LES HÔPITAUX : Un accueil pas toujours souriant

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ADMISSION DANS LES HÔPITAUX : Un accueil pas toujours souriant

Lorsque les accompagnateurs des malades évoquent les conditions d’accueil dans les structures sanitaires, ce n’est pas aussi merveilleux que le laisse penser le discours des agents et directeurs des services d’accueil.

En pénétrant dans un établissement hospitalier de la place, ce qui frappe en premier, ce sont les accompagnateurs installés dans les jardins, entourés de leurs bagages. On reconnaît facilement ceux qui y sont depuis longtemps et ceux qui viennent d’arriver. Ces derniers ont la mine préoccupée et sont incapables de rester en place, tandis que les autres, confortablement installés sur des nattes, devisent gaiement.

Sur le chemin qui mène au service Neurologie, une femme, la cinquantaine environ, est étalée à même le sol. Elle gesticule, tout en suppliant les passants de la transporter en Neurologie. L’instant de surprise passé et après avoir constaté que personne ne l’accompagnait, un jeune homme se décide enfin à aller appeler les secours. Un agent d’accueil accourt et demande le nom de la dame. En guise de réponse, elle lui tend son châle au bout duquel elle avait attaché des papiers. On se demande encore comment elle est parvenue à être à l’hôpital, vu l’état où elle se trouvait. L’agent à la blouse verte, demande à ce qu’on lui apporte une chaise roulante. Aussitôt dit aussitôt fait. La femme y est installée et est acheminée vers l’intérieur.

C’est à croire qu’il suffit de se présenter avec un malade grave pour que les secours accourent aussitôt. Mais, une petite discussion avec quelques accompagnateurs a permis de se rendre compte que la réalité est tout autre. Pour nos interlocuteurs, cette dama a la chance d’être venue seule et en si piteux état. Si un parent l’avait accompagné, celui-ci serait sans doute allé grossir le nombre de ces parents rongeant leur mal en patience tout en fulminant contre le personnel hospitalier, pensent-ils.

Moussa (nom d’emprunt), après avoir enfin réussi à faire accepter son père malade en urgence, se repose sur un banc posé à cet effet sous un arbre. Il n’y va pas par quatre chemins pour qualifier l’accueil dans la structure sanitaire où il attend son père de nul. Catégorique, il lance : “ Je suis allé dans deux hôpitaux avant d’atterrir ici. A chaque fois, on me disait qu’il n’y avait plus de place. Une fois à l’intérieur, je me dis que c’est fini, que mon père va enfin pouvoir être accepté. Mais là, c’est un autre marathon qui vous attend. On vous demande d’aller à tel endroit. Vous y allez, on vous renvoie d’où vous venez. Et tout ce manège a duré près d’une heure avant que l’on arrive au docteur. Vous vous rendez compte ? Une heure avant de recevoir un malade qui doit être admis en urgence ! En ce moment, il est en réanimation … ”.

Moussa a également déploré le manque d’assistance du personnel, à l’arrivée d’un malade. “ Qu’est-ce qui les empêche de mettre sur place une personne compétente qui saura les gestes à faire et à ne pas faire. Car, les parents malgré tout leur dévouement risquent à cause d’une fausse manœuvre, de faire mal au malade ”.

Il raconte avec amertume comment, à la descente de l’ambulance, il a dû transporter son malade, tout seul. “ Lorsque j’ai demandé une chaise roulante, pour l’acheminer vers les urgences, quelqu’un parmi le personnel m’a rétorqué que cela ne valait pas la peine avant de proposer plutôt de m’aider. Je pense aussi qu’ils devraient augmenter le nombre des aides soignants ”.

Une dame assise à côté de lui, embouche la même trompette, tout en précisant que “ le personnel ne manque pas. Tout cela est plutôt dû à un défaut d’organisation. Si on attribuait à chacun une tâche bien précise et si chacun faisait son travail avec amour et professionnalisme, on n’en serait pas là. La vérité c’est que ces aides soignants n’ont plus aucune vocation ”, peste-t-elle.

Moussa, souligne toutefois que “ les professeurs, eux sont formidables ! Le problème, c’est juste d’arriver à eux. Mais, une fois le malade entre leurs mains, on peut dormir tranquille. Voilà des gens qui se donnent entièrement, parce qu’ils aiment leur métier. Avec eux, on sait ce qu’est la vocation. Une valeur en perdition, malheureusement ”. Cependant, certains accompagnateurs reconnaissent qu’il y a des structures sanitaires où les gens ne rencontrent le moins de problèmes par rapport à l’accueil des malades. “ Oui, si on a l’argent, il n y a aucun problème, raille une jeune dame. Et ça, c’est dans tous les hôpitaux. Même lorsque l’on amène un malade grave, on ne l’accepte qu’après que ses parents passent à la caisse ”.

 



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