L’atterrissage à l’aéroport Léopold Sédar Senghor est un véritable cauchemar pour nombre de passagers. Si ce n’est pas un retard accusé pour entrer en possession de leurs bagages, ce sont des conditions difficiles qu’ils subissent dans le hall des Arrivées ou des Départs. Quand les plaignants sont surtout des étrangers, c’est, à coup sûr, le secteur touristique qui va souffrir d’un manque à gagner énorme.
Il ne suffit pas de fouler le pied à l’aéroport Léopold Sédar Senghor pour arriver à bon port. Faudrait-il que les voyageurs puissent aussi retrouver leurs bagages. Les plaintes sont souvent nombreuses de la part de leurs propriétaires. En ce jour où le Sénégal doit accueillir le prédécesseur de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Etat français, Jacques Chirac, et son homologue rwandais, Paul Kagamé, une bagarre fait écho jusque devant la porte d’entrée dudit aéroport, sous les yeux des centaines de personnes qui attendaient les hôtes du Sénégal. Au nez et à la barbe aussi de ces gardes du poste. C’était tout simplement une prise d’otage d’un responsable d’Air Portugal par une dizaine de voyageurs en quête de leurs bagages, depuis une semaine. Ils venaient de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, ente autres pays européens. «Nous sommes là tous les jours et nous n’arrivons pas à entrer en possession de nos bagages», racontait l’un d’entre eux.
Une scène rarissime puisqu’une femme, la quarantaine environ, empoigne ce responsable de la compagnie portugaise avec un rictus, prête à en découdre avec son «otage». En fait, par on ne sait quels subterfuges, ces voyageurs ont pu sortir le «pauvre» Portugais de son bureau et le malmener devant une foule curieuse. Le regard hagard et ses implorations n’y peuvent rien. Les passagers ne demandent ni plus ni moins que leurs biens. Pas un seul espace pour tenter de fuir. Laconique face à quelques journalistes, le Portugais promet, toutefois, que son supérieur va le faire.
Ils étaient tous émus à l’image, certainement, des nombreux plaignants qui rencontrent les mêmes aventures à leur descente d’avion ou encore, avant même de rejoindre le hall des Arrivées, d’habitude encombré par une montagne de bagages. Pis, il arrive que les valises amoncelées (soient) éventrées ou couvertes de poussière au moment où son propriétaire les cherche encore. Ce Marocain hochera sûrement la tête pour un «oui» approbateur puisqu’il peinait, jusqu’au 18 décembre dernier, à retrouver sa mallette perdue depuis le 23 novembre 2007.
Ces impairs ne corroborent pas les «idées reçues» ou les témoignages selon lesquels «Dakar est, comme on le dit, la porte de l’Afrique, la porte du paradis» des guides touristiques. Alors que cet aéroport devrait être un lieu d’accueil, de sourire, de retrouvailles, de détente. En vérité, fulmine un voyageur, «cet endroit est l’un des plus sinistres que je connaisse. Ma seule consolation est de ne pas être le seul à penser que l’aéroport Léopold Sédar Senghor est une honte pour le Sénégal, pour la Teranga et pour la mémoire de l’homme dont il porte le nom (le premier président de la République et chantre de la Négritude)».
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