Pierre Aïm, le célèbre homme d’affaires français, faisait hier face au tribunal correctionnel de Dakar pour répondre du délit d’injures publiques à l’endroit de l’ancien administrateur du groupe Com 7, Cheikh Tall Dioum. Dans sa livraison du vendredi 7 juillet 2006, le journal «Le Quotidien» a publié une interview accordée par Pierre Aïm, dans lequel il aurait avancé des propos injurieux à l’endroit de Cheikh Tall Dioum. Ce dernier, se sentant blessé dans sa respectabilité lui a adressé une citation directe et lui réclame 2 milliards de francs à titre de dommages et intérêts. Tandis que le prévenu, qui s’est dit atteint lui aussi, demande 100 millions qui devront être versés à une association caritative.
Tout est parti d’une interview que Pierre Aïm a accordée au journal «Le Quotidien».Par la plume du journaliste Mouhamed Guèye, le mis en cause aurait tenu des propos outrageants et en des termes de mépris contre Cheikh Tall Dioum, ancien administrateur du groupe Com 7. Dans ledit article, d’après le requérant, l’homme d’affaires relate un contentieux judiciaire qui existait entre eux. Il aurait avancé les propos suivants : «J’ai un groupe de presse qui va très mal. Est-ce que tu veux prendre des actions avec moi ? Et il m’a vendu, il a dit ensuite que ce n’était pas vrai, Cheikh Tall Dioum, c’est Cheick Tall Dioum». Ce dernier estime que les propos, articulés sous forme d’insinuations, ne portent l’imputation d’aucun fait précis, mais renfermeraient plutôt un outrage et caractérisent un dédain à son égard. De plus, il le dépeint comme un homme sans parole, retors en affaires et peu digne de confiance. Tandis que Pierre Aïm, lui, trouve que l’interprétation faite de ses dires est totalement excessive, bien qu’il en accepte la paternité. Il soutient que le thème de l’entrevue qu’il a bien voulu accorder au journaliste était axé sur ses relations avec les chefs d’Etat africains, ce n’est que dans le vif du sujet que le journaliste lui aurait parlé de ses péripéties avec Cheikh Tall Dioum. Toujours selon ses propos, il n’aurait à aucun moment, cherché à l’injurier. Tout ce qu’il a avancé est avéré et vérifiable. D’ailleurs, il trouve qu’il a parlé de lui d’une manière plutôt sympathique. Lors de leur plaidoirie, les conseils de la partie civile, après avoir tenté de démontrer que l’outrage est évident et le mépris dévoilé, ont déclaré que leur client est un homme d’affaires connu au Sénégal, dans les autres pays africains et dans le monde entier pour sa loyauté, sa parole d’honneur et sa dignité dans le commerce juridique qu’il entretient avec ses partenaires. Par conséquent, ils estiment que l’atteinte à sa réputation est grave et réclament la somme de 2 milliards de dommages et intérêts. La défense assurée par maître François Sarr a entamé sa plaidoirie en notifiant que l’objet de cette citation n’était pas fondé. Entre autres, il souligne que son client n’a ni écrit, ni signé cet l’article, donc le responsable serait le journaliste qui aurait très bien interprété ses propos comme il l’entend. Ainsi, il en est arrivé à dire que les injures qu’on lui reproche ne sont pas du tout fondées et a demandé la relaxe pure et simple de son client sans peine, ni dépens. En outre, maître Sarr, en affirmant que Pierre Aïm est lui-même victime dans cette affaire, a formulé une demande reconventionnelle en se basant sur les dispositions du code de procédure pénale. Il a réclamé 100 millions de réparation pour procédure abusive. Cette somme devra être versée à une association caritative. L’affaire a été mise en délibéré au 22 mai prochain.
0 Commentaires
Participer à la Discussion